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Le dur métier de bloguer… (en toute liberté) (au milieu de la nébuleuse des “pure-players”)

Publié le 23 décembre 2011 par Mister Gdec

source : krumDepuis que je blogue, c’est à dire un peu plus de trois ans, j’en ai vu déferler dans ma lucarne, de ces sites que d’autres plus compétents que moi qualifient de pure players. Vous savez ces machins qui publient ou republient des billets de blogueurs plus ou moins connus… Certains vont même jusqu’à exiger de leurs auteurs un contrat d’exclusivité, alors qu’ils ne les rémunèrent pas ! C’est un peu fort de café. D’autres ont l’amabilité de faire un lien vers le blog d’origine. C’est mieux que rien…

 Mais peut-être que si je les cite, le billet sera plus parlant pour ceux qui ne sont pas forcément des familiers de la stratosphère internétique. Les blogueurs ont un peu trop en effet la fâcheuse tendance de faire comme s’ils étaient entre eux. Tout le monde ne nait pas blogueur ! Sur le marché de l’information et du billet (c’en est un…), vous avez le choix entre Mariane2, Rue89 (dont on vient d’apprendre qu’ils vont être bouffés par le Nouvel Obs… qui lui même vient de créer Le Plus…), Bakchich (dont on ne sait plus trop ce qu’il devient ou pas), Atlantico (fallait bien qu’il ye en ait un de droite pour donner l’illusion de respecter la parité),  médiapart (qui lui sépare la partie blogs de celle d’information, ce qui est plus clair…), slate, et les derniers nouveaux-nés que sont le Lab d’Europe 1…(sur lequel je vous conseille au passage  ce billet de Guy…) et  Newsring. Sans parler d’un cousin d’outre -Atlantique qui fait couler beaucoup d ‘encre, à venir prochainement sur vos écrans, avec une célébrité médiatique à sa tête semble-t-il : le Huffington Post à la française. M’en fout. L’ai dit ici. Ai d’ailleurs regretté que d’autres blogueurs plus représentatifs que moi de la blogosphère n’aient pas été interrogés par l’apprenti journaliste, mais il avait une commande urgente pour le lendemain de son supérieur hiérarchique… Le pauvre. Dans l’urgence, j’ai compati, bien qu’il m’ait un peu bousculé, et me suis dévoué. Seul Romain a participé à la discussion, et c’est bien dommage. Débattre de ce sujet est en effet un bon moyen d ‘en déciler certains, qui risquent bien de se faire bouffer comme des oies grasses le soir du réveillon, par des gros salauds (existe aussi en version féminine…) d’ultra-libéraux qui n’ont que faire de notre conscience morale… Pour ceux qui en ont une.

 Le Post mérite un paragraphe à lui tout seul. J’ai autrefois tenté l’expérience pendant plusieurs mois, me contentant de faire des copié-collés de mes billets de blogs sur un autre créé là-bas pour voir ce que cela donnait. Certes, le nombre de visiteurs était sans commune mesure avec celui-ci (X4). Certes il y avait davantage de commentaires, ce qui satisfait nécessairement tout blogueur qui a humainement besoin d’un retour pour survivre durablement. Mais il y avait un gros hic : la difficulté de cibler mes lecteurs, et donc des commentaires qui relevaient davantage des graffitis de cours d’école (et encore, dans les WC, gravés sur une vieille peinture cloquée, puant la pisse) que de réactions mûrement motivées et écrites en bon français. En outre la qualité des billets qui s’y pouvaient observer étaient d’une affligeante pauvreté, tant en termes de qualité d’écriture, que de réflexion, de stimulation intellectuelle et idéologique, et je fus fort étonné de voir à quel point certains commentaires au contenu délictueux pouvaient y passer comme une lettre à la poste… voir même plus facilement. J’ai donc bien vite mis fin à cet essai en me réfugiant de nouveau exclusivement dans mon petit blog chéri à moi, quitte à perdre des lecteurs. S’ils aiment ce que j’écris, ils n’ont qu’à suivre et sauront me retrouver. Mieux vaut le sur-mesure que le prêt à porter. Et puis de toute façon, la suite m’a donné raison, puisque Le Post va se faire bouffer à son tour, par le Huffington Post, cette saloperie de gros machin néo-libéral qui n’a qu’une vocation : faire du fric sur notre sueur sans rien débourser.  Je m’en serais voulu de contribuer à engraisser la dinde qui bouffe quant à elle déjà nos collègues ricains, et va tous nous faire marrons… pour ceux qui se laisseraient attirer par ce genre de sirènes…

 De toute façon, pour ceux qui me lisent habituellement, vous savez que je suis contre ce mode de diffusion de mes billets, tout simplement parce que j’estime en bon prolo (de l’écriture !)  qui se respecte que tout travail mérite salaire… je ne cesserai de le rabâcher, c’est une question de principe et d’honneur, l’un des seuls biens qui me restent… A moins qu’on ait décidé de produire bénévolement, pourquoi pas, mais ça, ce doit être un choix conscient et éclairé, et pas une obligation. Et si possible, que ce ne soit pas dicté par la seule volonté de notoriété, de visibilité, ou de fierté personnelle. L’orgueil personnel vous fait faire parfois de ces choses… Tout ça pour être connu ? Je suis contre ce genre de prostitution. Même les putes sont payées. Des gens moins naïfs que les blogueurs en mal de reconnaissance, et pas forcément guidés par des préoccupations philanthropiques sauront utiliser à leur seul profit – soyez en assurés – votre petit (ou plus grand) talent, et vos compétences personnelles, qu’ils auraient à monnayer à une hauteur plus onéreuse auprès de professionnels … Après c’est comme voul’voul. Mais vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Et personne ne m’empêchera de dire qu’ il ya un certain paradoxe que je serais curieux de voir justifié par ceux qui se sentiraient morveux (qu’ils se mouchent ! C’est l’hiver,  et ça gèle…) à s’accoquiner avec ce genre de sites commerciaux tout en se positionnant comme un peu plus à gauche que le PS, voir carrément anti-libéral. je souris. Jaune.

 Ce qui m’amène à évoquer le risque potentiel, selon les cas et les sujets évoqués, et leur technicité, de la concurrence déloyale que cela peut représenter pour les journalistes professionnels. Déjà que bien des journaux emploient sur leurs sites des clavistes payés à coups de triques et soumis de surcroît à des cadences infernales… Faut pas pousser le prolo de l’info dans les cactus de

 Pour en terminer avec ces sites de distribution de billets à tire-larigot, je dirai simplement ces quelques mots : trop d ‘infos tue l’info. Et l’esprit humain n’est pas extensible à outrance, il y a une limite à la masse d’informations qu’il peut digérer, et nous arrivons actuellement à saturation me semble-t-il. C’est plus que ce que l’esprit humain peut endurer.

 Tout cela pour dire que je suis quant à moi, malgré ses divers bouleversements du paysage blogophèrique (auxquels il convient de rajouter la survenue non anodine de google+), fort satisfait de pouvoir continuer à écrire ce que j’ai à dire en toute indépendance sur ce modeste petit blog. L’indépendance se paie. Cher : je travaille ici pendant plusieurs heures par jour par intermittences pour des clopinettes, en m’autorisant de très rares pauses de publication (on perd très vite son lectorat… Plus vite qu’il n’est venu ici !). Mais je suis ma foi fort satisfait de l’évolution de ma petite œuvre à moi. Petite étoile (rouge!) perdue au milieu de cette nébuleuse surpeuplée qu’est la toile…

 Qu’on me permette à présent de prendre congés en vous faisant part de cette sentence sublime (de Pierre Dac je crois, non?) qui colle parfaitement à mon opinion et me semble de circonstance :

 « celui qui n’étant parti de rien pour ne pas arriver à grand chose n’a de merci à rendre à personne » (je-ne-sais-plus-qui)

NB.  Agoravox n’a pas été évoqué ici tout simplement parce que son statut est nettement différent. Que je sache, il ne s’agit pas d’un site à vocation commerciale mais d’une fondation, donc avec une structure associative qui n’est pas soumise à la dure loi du marché. Et puis en plus, c’est du belge.  (roooo, raannemari, je rigooole !).


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