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L'art d'aimer (Emmanuel Mouret)

Publié le 27 décembre 2011 par Ceciledequoide9
L'art d'aimer (Emmanuel Mouret)Bonjour à celles et ceux qui ont l'art d'aimer
Bonjour à celles et ceux qui aiment l'art
Bonjour aux Mouret-philes
Bonjour aux Mouret-phobes
Bonjour aux zotres
Le casting et le titre m'avaient alléchée de même que la perspective d'un film chorale. Aussi n'ai-je opposé aucune résistance quand Anne Sophie m'a proposé de l'accompagner voir ce film. Le résultat est plaisant, souvent drôle mais aussi, hélas, particulièrement insipide.
Le sujet

Des saynettes plus consacrées aux écueils des relations amoureuses et aux ratages en matière de séduction qu'à L'art d'aimer proprement dit.
Mon avis

Je n'avais jamais vu de films d'Emmanuel Mouret aussi ne pourrais-je pas dire à l'issue de cette première expérience si je fais partie des pour ou des contre Mouret (si la question à un sens). On pense forcément à Woody Allen que j'aime bien (en moins abouti et moins résolument farfelu) mais aussi à Eric Rohmer que je n'aime pas du tout (en moins artificiel et théâtral).
Le film est, paraît-il, le résultat d'une dizaine d'années de notes sur le thème de la relation amoureuse prises par le réalisateur. Sachant cela, les défauts du film s'expliquent on ne peut mieux (mais ne s'excusent pas pour autant) : impression d'inachevé, d'esquisse, d'un certain manque de travail notamment dans la direction des acteurs qui respire l'à peu près au point que certain(e)s acteurs/trices pourtant géniaux/iales ne sont pas ici au mieux de leur forme, leurs mouvements sont trop systématiques et théâtraux, leurs intonations sonnent parfois faux, sur un ton volontairement déclaratif et un brin verbeux qui flirte avec les limites du poncif et de l'agaçant (notamment par la bouche de Dominique Bel et d'Ariane Ascaride vraiment pas gâtées par des dialogues improbables dont le comique évident ne compense pas entièrement l'artifice).
Il se dégage du résultat une vague impression d'ennui confortable, de préoccupations bourgeoises vaines (du genre "tant que tu n'as que ça comme ennuis dans la vie ça va") d'autant plus regrettable que les thèmes abordés ne sont finalement pas si légers que ça et auraient, pour certains, mérités plus de maîtrise et de profondeur.
Il n'en reste pas moins qu'on rit souvent, qu'on passe un moment paresseusement agréable, comme un début de sieste dans une pièce un peu trop chauffée et que le film se laisse voir comme, par un soir d'été, certains rosés se laissent boire accompagnés d'amuse-bouche mous et consensuels, faciles à digérer. Mais vous ne sortirez de là ni grisé(e)s ni repu(e)s.
A propos de la déclaration en voix off du début du film

Au moment où l'on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus... [etc.]
Comme par hasard, cette déclaration est illustrée d'exemples visuels et sonores tous empruntés au registre classique comme s'il était culturellement inapproprié d'évoquer ce moment de la reconnaissance de l'amour par une chanson populaire, un air d'accordéon, de jazz ou de techno, un titre de U2, Muse ou Depeche Mode ! Ce parti pris élitiste symbolise assez bien l'univers bourgeois aseptisé dans lequel naviguent les personnages de Mouret.
Pour contrebalancer le mien, voici un avis laudatif sur Il a osé dont je trouve le style assez révélateur tant il est rédigé sur un mode défensif (genre "on pourrait croire que... mais non") qui, paradoxalement, met en exergue tous les défauts que je relève également.
Conclusion
Un passe temps plaisant, léger, facile et un peu fade dont il reste peu de chose dès la sortie de la séance.

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