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De l’art du plan de table

Publié le 04 mars 2008 par Stellia Mlle

De l’art du plan de table

 Un des aspects les plus rigolos de la préparation de la noce est sans conteste… les plans de table. Si. Avec une joie sadique, on peut légitimement puisque c’est notre mariage, mettre qui on veut où on veut, comme ça nous chante

:lol:
. J’aimerais bien fonctionner comme ça mais bien sûr, je plaisante -tout le monde aura compris que c’est un exercice périlleux et casse-bonbons, qui génère plein de questionnements inquiets, quand ça ne sème pas la zizanie au sein du (pauvre) couple (déjà bien éprouvé par toutes les pressions externes). Faut-il mettre les beaux-parents ensemble? Faut-il regrouper les enfants? Faut-il oui ou non placer l’oncle Martin près du buffet open-bar, sachant que de toute façon il se lèvera pour aller se resservir tous les quarts-d’heure, et que sinon il va plomber l’ambiance après cinq whiskies? La grande-tante Juliette va-t-elle apprécier d’être placée avec la branche par alliance de la belle-mère de la mariée? La migaine m’accable, tout d’un coup…

Idéalement, les mariés, puisqu’ils ont un panel d’invités hétéroclite et que les familles et amis respectifs ne se connaissent pas forcément, voudraient les mélanger un peu tous, histoire qu’ils fassent connaissance. Ainsi, chacun pourrait discuter avec ses voisins, et connaître un peu tout ce petit monde, et pourquoi pas nouer des relations amicales ou professionnelles qui sait. Et ça éviterait aussi l’effet de regroupement clanique, que personnellement j’abhorre, un peu d’ouverture au monde, que diable.

Dans la réalité, les choses sont (forcément) différentes (sinon point d’article, non plus). Il faut rester diplomate, surtout si on ne veut pas que la fête finisse par ressembler à un enterrement et voir des mines déconfites ou ouvertement mécontentes parce qu’on a séparé les inséparables (ou au pire, un clash frontal, mais ne pensons pas au pire). En outre il faut ménager les susceptibilités des tout le monde. Grr. Certaines personnes, immanquablement, vont tenter de comparer les places attribuées (et, bien sûr, estimer qu’untel ou unetelle sont mieux placés, plus près des mariés, du buffet, de la piste de danse ou de la sortie, bref, forcément plus près de quelque chose).

:roll:
  
Il y a aussi la tentation de faire une “table des jeunes”. Personnellement, tout dépend de l’âge des jeunes en question et de leur nombre, mais connaissant certains parents stressés et surprotecteurs, si c’est pour les voir se lever à chaque instant pour arranger la chaise / remettre un bouton / gronder parce qu’on ne mange pas proprement / gronder parce qu’il faut finir les brocolis / servir de l’eau / etc, autant les mettre à la même table.
Il y a de même l’éventualité qu’on puisse se tromper en plaçant ce couple d’amis des parents du marié, avec ce couple d’amis des parents de la mariée, parce qu’on pensait qu’ils avaient des choses en commun (même humour, même passion pour le point de croix hollandais, mêmes caniches…), et qu’au final on se retrouve avec une table pleine de silences gênés ou de malaise contagieux. Raté.
Les amis du marié et les amis de la mariée doivent-ils être placés à une “table des amis”? Sachant qu’ils seront (en général) amenés à se revoir plus tard, en d’autres occasions festives concernant les mariés (anniversaire, baptême du futur mini-eux, sortie en forêt ou en camping nécessitant un bon groupe…), ça paraît une bonne idée qu’ils commencent à faire connaissance.Au risque de tout rater également (parce que là, s’ils ne se foulent pas pour se trouver des atomes crochus, c’est foutu, pas de sorties ultérieures en groupe rigolard… non non non).
Où caser les célibataires, sachant que la majorité des gens sont en couple ou en famille (parents/enfants)? Est-ce bien judicieux de les mettre à une table “spécial coeurs-à-prendre”, comme le veut la tradition (que certains espèrent secrètement et que d’autres exècrent)? Faut-il les dispatcher au sein de tous les invités, auquel cas ne s’ennuieront-ils pas entre les discussions passionnées de tante Jacqueline et la cousine Lolotte, jeunes mamans comblées, ou les pronostics immobiliers des connaisseurs avisés? Surtout si les célibataires sont à la fois des très proches des mariés et des lointains cousins, les premiers ne seront-ils pas vexés de se voir reléguer à la table des “lointains familiers”?

Il faut aussi éviter les écueils des “demandes dictatoriales”, glissées régulièrement et discrètement par l’entourage proche qui, fatalement, voudra placer monsieur et madame Tintouin à côté de l’oncle Jacques pour une raison X ou Y, leur fils à la table de la très jolie fille de madame Machin alors qu’on sait pertinemment qu’il n’en a rien à faire, que ça ne “fait pas bien” de mettre les cousins de Perpignan à la table des Mimosas et ceux de Montluçon à la table des Orchidées “non ça ne fait pas bien du tout qu’est-ce que les gens vont penser”, etc, etc. Grr. Du coup, pour éviter tout ça, nous avons décidé de faire nos plans de table en sournois. De ne le dire à personne (c’est simple, à chaque fois qu’on nous le demande, on n’a pas encore fait mais on a déjà commencé à plancher dessus on vous tiendra au courant, non-non c’est nous qui le faisons mais merci quand même). Et c’est tout. Toute une histoire, hein?

:shock:


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