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Un Evêque face à l'injustice au Honduras

Par Alaindependant

'L’évêque rouge' attend la permission du pape pour se présenter à la présidence du Honduras

«Nous sommes dans un «narco Etat» et il y a un désordre établi au Honduras. Les gouvernements ont perdu leur autorité durant les dernières décennies, l'Etat du Honduras est devenu presque insignifiant au point de disparaître complètement», a déclaré Mgr Luis Alfonso Santos, quelques heures après avoir quitté la tutelle de l'Église catholique dans l'ouest du Honduras.

Le prélat a déclaré que le Honduras est déjà un "narco Etat". Cette expression a été fournie dans le cadre des réflexions sur sa vie sacerdotale, l'Eglise et le pays face aux défis de la réalité hondurienne.

Mgr Santos a servi en tant que chef spirituel des catholiques de l'ouest du Honduras comme évêque de Copan depuis 1984, où les foules l'ont suivi et où il a été tour à tour son fidèle guide, son conducteur dans la foi et professant avec eux une doctrine d'amour, de justice et d'équité. Défenseur des pauvres, ce rôle n'a pas cessé d'être controversé, car il a eu souvent des positions personnelles bordées sur sa mission sacerdotale. L’évêque est connu pour ses critiques acerbes à l’égard du gouvernement de son pays. Il considère que son éventuelle élection serait garante d’un gouvernement de transition.

En 2009, un coup d'Etat avait évincé le président Manuel Zelaya et un gouvernement intérimaire soutenu par l'armée qui avait organisé des élections à la fin 2009 avaient conduit à l'élection de Profirio Lobo Sosa. Si les évêques du Honduras essayèrent de prendre une position médiane dans le conflit, l'archevêque Santos ne voulut pas se taire et fit une déclaration lors de la conférence épiscopale où il dénonça "le coup d'Etat, comme le résultat de l'injuste répartition des richesses qui amène au Honduras de profondes inégalités dans la nourriture, le travail, l'éducation, la santé et la participation civique."

Fort de caractère, Luis Alfonso Santos, connu comme l '"évêque rouge", un terme qui rappelle le Brésilien Helder Camara, décédé à 90 ans, à Pernambuco, après une vie entière conduite dans la défense droits humains et un pionnier de la théologie de la libération. D'autres ont aussi mélangé l'"évêque rouge" au Comité des Mouvements sociaux du Honduras et à ses sympathies au parti libéral de Manuel Zelaya, un sujet qu’il n'a jamais nié.

Mais à 75ans, Mgr Santos a l'esprit d'un prêtre nouvellement ordonné, avec un désir de continuer à servir sur des plates-formes alternatives, y compris la possibilité de se présenter à la présidence du Honduras, durant les élections générales de 2014, une chanson qui comme il le dit : est soumise à l'autorisation du pape Benoît XVI. Cela signifierait que, pour un temps au moins, il devra démissionner de son poste d’évêque.

Intéressant de voir cet homme de conviction se présenter pour que les choses changent au Honduras, un évêque qui lui refuse de se taire quand l’injustice fait face à ses yeux. Une leçon que devraient apprendre beaucoup de ses collègues.


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