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Ex vivo in vitro

Publié le 28 décembre 2011 par Belette

Naître ou ne pas naître, telle est la question.

Ex vivo in vitro

Ex vivo in vitro © Elisabeth Carecchio

Dans Ex Vivo in vitro au Théâtre de la Colline, Jean-François Peyret et le scientifique Alain Prochiantz s’interrogent sur la reproduction artificielle. Après tout, pourquoi s’intéresser davantage à la revente d’une maison de campagne au XIXè siècle qu’à la science ?!, s’est exclamé Peyret lors d’une conférence. À partir de là, il a construit un spectacle qui se promène entre les différents enjeux du problème et qui soulève une foule de questions sans apporter de réponses. Sur le plateau, les acteurs se baladent au milieu d’une jungle de lianes qui sont autant d’ADN humains, et endossent les vêtements d’un scientifique, du pape, d’une pin up, d’une mère mais surtout d’un père, d’un(e) homosexuel(le), etc. Chaque histoire individuelle liée à ce questionnement est racontée d’une manière distanciée, brève et non incarnée. “Untel est né telle année dans telles conditions et se porte merveilleusement.” “Unetelle a deux pères et deux mères.” Les acteurs racontent mais ne jouent pas, ou alors jouent à raconter.

Il s’agit de raconter, regarder, décortiquer, s’interroger bien sûr, et errer un peu dans la jungle de la Vie avec un grand V. Car la question centrale est celle de notre humanité. À partir de quand est-on vivant ? Un embryon est-il un être humain ? Peut-on remplacer la nature ? Peyret ne s’intéresse pas tant à ce qui est possible d’un point de vue scientifique qu’à ce qui pose problème d’un point de vue éthique. En lieu et place d’un parti pris radical qui semble impossible se dresse une forêt de questions insolubles et contradictoires qui interrogent la naissance de l’humain. Si la volonté de ne pas provoquer de polémique apparaît clairement et entre en cohérence avec la forme théâtrale adoptée, on regrette que cette dernière n’ait pas été tirée vers une outrance ou une folie que l’on ne fait que deviner. La beauté de la scénographie de Nicky Rieti demeure “plastique” et ne raconte d’histoire qu’en filigrane, selon l’imagination de chacun.



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