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Nation et celtisme, avec Ernest Renan

Par Amaury Piedfer

« Je ne suis pas un homme de lettres, je suis un fils du peuple, je suis l’aboutissement de longues files obscures de paysans et de marins (…) ; ce qu’il y a de meilleurs en nous vient d’avant nous... »
Ernest Renan est l'un des plus grands historien français, à dire vrai l'un des fondateurs de cette discipline dans notre pays, avec Jules Michelet ou Fustel de Coulanges. Comme tous les Français du XIXème siècle, il s'est beaucoup interrogé sur les origines et la nature de la Nation française, pour tenter de comprendre ce qui réunissait ces millions d'hommes et de femmes en une même communauté. Et la réponse à cette question, il l'a trouvée dans les structures mentales de notre civilisation, forgées pendant les longs siècles de l'époque celtique. Mais cette époque celtique, Renan considère qu'elle n'est toujours pas achevée... ...Un point de vue pour le moins passionnant, que l'auteur a développé dans un essai remarquable, La poésie des races celtiques, réintitulé ensuite

L'âme celte, écrit en 1854, dont la profondeur est rendue plus percutente par la concision même du texte. Le texte fut par la suite augmenté d'un discours prononcé en Sorbonne en 1882, Qu'est-ce qu'une Nation ? L'auteur, fermement attaché à la Nation française, était pourtant aussi un fervent régionaliste : il aimait Paris tout autant que la Bretagne de ses ancêtres.Une position de notre point de vue exemplaire, et en tout cas des questions plus que jamais d'actualité, en notre époque où chacun, voyant que la Nation française est oubliée de ceux qui détiennent le pouvoir, voyant que les institutions n'incarnent plus le peuple de France, s'interroge sur ses racines, son identité, ses rapports à la collectivité et à sa civilisation.Il nous apparaît donc opportun de relire Renan aujourd'hui, pour y trouver, plutôt que des réponses toutes faites, un fondement sain pour une nouvelle réflexion sur ce que, au plus profond de nous, nous voulons être.L'ouvrage est désormais disponible au téléchargement pour une somme modique (6 euro) :
http://www.arbredor.com/commande.htm?livre=AA010420
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Amaury Piedfer.
(Merci à Marie).
Voici la présentation de l'auteur et de l'ouvrage par l'éditeur :
Né à Tréguier en 1823, Ernest Renan se détourne très tôt de sa première vocation pour se consacrer à la philologie et à l’histoire des religions. Il exprime ses convictions rationalistes dans L’Histoire des Origines du Christianisme (1881) et dans L’Avenir de la Science (1890). Breton fidèle et régionaliste convaincu, il a exalté « l’idéalisme de la culture bretonne » et chanté la vie rurale d’une Bretagne où il aimait revenir chaque été pour y parler breton. Il est mort à Paris en 1892. Le texte que nous rééditons ici parut la première fois en 1854, sous le titre La poésie des races celtiques. Qu’est-ce qu’une nation ? est une conférence donnée par Ernest Renan, à la Sorbonne, en 1882.

« Je ne suis pas un homme de lettres, » aimait dire Renan, « je suis un fils du peuple, je suis l’aboutissement de longues files obscures de paysans et de marins (…) ; ce qu’il y a de meilleurs en nous vient d’avant nous... »

Le meilleur, c’est cette âme que nos ancêtres nous ont léguée ; et ces pensées « qui sont en nous, sans nous ». Voilà l’objet de cette étude. Et telle est « la meilleure partie de l’apanage d’une race et d’une nation » : son âme. Renan sonde ici l’âme celtique, la décrit et s’en fait expliquer les qualités et les défauts, sa singularité aussi, par les poètes irlandais et gallois, par les pérégrinations de Brendan, le purgatoire de saint Patrick et le cycle courtois tout entier. Là est le secret, là sont les clés du caractère breton. Les Celtes sont ce qu’ils sont, avec leurs chimères et leurs rêves, leurs fidélités et leurs entêtements parce qu’ils portent toujours en eux le désir de l’infini et le goût de l’aventure qui jetèrent Peredur dans des quêtes impossibles et saint Brendan au-delà des mers. Ils sont les parents, les cousins ou les petits-enfants de ce même peuple qui a donné au monde Yseult et Geneviève, Arthur et Tristan, Lancelot, Perceval et la quasi totalité des thèmes poétiques du moyen âge européen.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par yearblues
posté le 04 décembre à 12:37
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Pour compléter vos informations je vous signale une réédition intéressante :

Monuments mégalithiques du monde entier Réédition de l’étude de James Fergusson 1878. Traduction de l’Abbé Hamard.

Voici enfin la réédition de cet ouvrage qui servit de référence à tous les livres consacrés aux mégalithes, et fut régulièrement « pillé » par des auteurs peu scrupuleux, ne prenant même pas le soin de le citer !. Fergusson réalise la première véritable étude sur les pierres levées au niveau mondial, à la fin du XIXe siècle. Richement illustrée de 250 gravures et cartes, la synthèse de Ferguson constitue l’ ouvrage de référence. Son étude dépasse largement l'Europe occidentale et traite de l'Afrique du Nord, l'Asie, l'Amérique. La réédition reste fidèle à l'original et reproduit dessins et plans de l'auteur qui sont autant de documents scientifiques d'un patrimoine aujourd'hui partiellement disparu. http://www.editions-edite.fr rubrique Nouveautés

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