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A Dangerous Method :

Publié le 30 décembre 2011 par Le Petit Docteur

J'avais vu à son époque (1988, je commençais médecine) les deux terribles gynécologues ( Jeremy Irons) mis en scène par David Cronenberg dans "Faux-Semblants".

Je rentre de son dernier film.: "A dangerous Method"

Il s'agit là d'un face à face cinématographique de haute volée: Freud & Jung.

Au milieu, une femme,Sabina Spielrein atteinte d'hystérie.

On suit le Dr Jung dans son travail.

Comment il utilise la nouvelle méthode thérapeutique : "soigner avec la parole" : la psychanalyse.

Comment il réussit mais tombe amoureux de Sabrina.

"Mr Jung. Ne pas sortir avec une malade"

"Mr Freud. Ne pas analyser ses confrères"

L'amitié orageuse avec Freud. Les querelles issues de la relation de Jung avec Sabrina.

Le cataclysme mondial qui approche.

Malgré quelques longueurs, le film est captivant à la fois dans la reconstitution historique mais aussi dans l'affrontement des trois personnages.

A voir.

 L'après midi, j'aivais très bien dormi à "Alvin et les Chupmunks 3" sans jamais ronfler...!

 


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LES COMMENTAIRES (1)

Par mawuming
posté le 04 janvier à 16:54
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         Extrait de la conférence du 29 décembre 2011
               « Vraie et fausse psychanalyse »


 Le Prix « Idiot International » à Cronenberg

Lacan appelle « idiots » ceux qui nient la découverte de Freud « l’inconscient ». Lui assure s’adresser aux non-idiots : « Je parle à ceux qui s’y connaissent, aux-non-idiots, à des analystes supposés » (Télévision p. 10). Que signifie idiot ? Le mot désigne « un homme sans éducation, ignorant », un particulier arriéré, quelqu’un qui ne veut rien savoir. Qu’est-ce qu’il y a à ignorer au 21ème siècle ? Qu’y a-t-il à nier qui serait comparable à ce qu’il y avait à révoquer au temps de Galilée ou encore au temps de Darwin ? De quoi ne voulons-nous rien savoir ? C’est pour notre 21ème siècle, la parole de l’inconscient psychanalytique : l’inconscient de Freud et de Lacan. Dans l’article Hommage à Michel Onfray (voir Facebook) j’ai montré comment le gendre de Lacan, si cultivé soit-il, était un idiot encore plus idiot et conservateur que cet érudit réactionnaire de Michel Onfray. Un match de guignols pour enfants de moins de sept ans. Comme quoi le talent n’est pas le génie ou comme disait Héraclite « le savoir le plus vaste n’est pas l’intelligence ». Ils ne sont pas les seuls dans cette sphère. Nier l’inconscient psychanalytique est commun chez les psychanalystes eux-mêmes, américains ou pas. Ce révisionnisme atteint de nos jours environ 98 % des professionnels. Pour eux l’inconscient est « un détail » de la méthode, rien de plus. Un concept parmi les autres. Ce n’est pourtant pas nouveau. Freud connaissait déjà cette maladie interne à la psychanalyse. Il la combattait sans répit contre ses propres dissidents : Jung, Adler, Bleuler, Gross, Rank et d’autres. Lacan enseignait « La psychanalyse vraie et la fausse ». Avec un courage imperturbable ils défendaient leur position à la manière de Galilée : « E pur si muove ». Quand sur le bateau qui les emmenait aux USA, Freud dit à Jung : « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste », il ne veut pas dire que la psychanalyse soit la peste. Il fait allusion au moment de l’histoire d’Œdipe où « la peste tombe sur Thèbes ». C’est-à-dire au retour du refoulé. Pour que la peste s’arrête il faut que le véritable assassin de Laïos soit nommé. Le roi de Thèbes se met en quête. Ce qu’il va découvrir est le processus même de la psychanalyse : le retour du refoulé. L’inconscient ne pardonne pas. A ceux qui refoulent sa parole il fait parler le corps et l’esprit avec de la douleur et les pires symptômes. Ayant refoulé la parole de l’inconscient, Œdipe dans son enquête va découvrir sa responsabilité fondamentale : c’est lui, et personne d’autre, qui fut l’artisan jouissif et obstiné de ses plus horribles malheurs. Bref, Œdipe raconte et illustre la découverte de Freud, l’inconscient et son éternel retour. Contre tous les idiots nous devons dire et penser que l’inconscient et ses pulsations ne s’arrêteront que le jour où, pour quelque raison que ce soit, on ne pourra prononcer, d’une manière ou d’une autre, plus aucune parole. Aujourd’hui, en cette fin d’année, je remets donc solennellement le Prix « Idiot international » à David Cronenberg, reconnu comme étant l’un des plus grands cinéastes actuels, pour son film « Dangerous Method ». Il a réussi, avec son immense talent, à faire un film sur Freud et les débuts de la psychanalyse, sans que le mot inconscient ne soit prononcé une seule fois. Cette attitude défend un parti bizarre : celui des neurosciences contre la psychanalyse. Le comble c’est que la psychanalyse n’est pas contre les neurosciences, ni contre aucune science d’ailleurs, ce sont les neurosciences qui croient que pour mieux privilégier le physique elles se doivent d’être contre la psychanalyse : Le corps avant la parole. L’être avant le non-être. Or il ne s’agit là que d’une question de méthode. On avait déjà remarqué dans un autre film « Histoire de la violence » la conclusion de Cronenberg : « la violence est génétique ». Avec « Dangerous method », il poursuit sa propagande matérialistes sans dialectique, c’est-à-dire capitaliste, comme le discours psychanalytique du même nom : S barré sur S1, S 2 sur a (voir les quatre discours de Lacan). Dans une interview Cronenberg déclare : « Je vois Freud comme quelqu’un qui met en lumière la réalité du corps humain ». Une telle déclaration est la confession involontaire qu’on ignore la première topique de Freud : « Inconscient, préconscient, conscient », qui fonde, dès 19OO, les débuts de la psychanalyse et où se démontre que le préconscient est le corps. La cervelle est le préconscient. Mais on n’en veut rien savoir. Toute la fausse psychanalyse américaine et maintenant européenne réduit l’inconscient au préconscient. Elle ne veut rien savoir du langage. Ce genre de réduction a pour but de priver Freud de sa découverte. Qu’aurait découvert le fondateur de la psychanalyse ? Le corps ! Saviez-vous que vous aviez un corps ? Le savions-nous avant Freud ? On se demande comment faisaient les hommes préhistoriques quand un fauve leur fonçait dessus. D’où tenaient-ils qu’ils avaient un corps à protéger ? Certes, Freud parle aussi de la libido. Nous ne connaissions pas ça non plus ? Comment faisaient donc nos ancêtres pour se reproduire ? Même la théorie idiote du créationnisme avec sa genèse connaît la libido. On comprend que Michel Onfray ait eu de quoi rigoler pendant 600 pages, en écrivant « Le Crépuscule d’une Idole ». Freud sans inconscient, c’est la vie de Christophe Colomb sans qu’on mentionne sa découverte de l’Amérique. Dans ces conditions de défiguration, de révisionnisme de la psychanalyse, « la psychanalyse sans inconscient », « l’apsychanalyse » est bien une « Dangerous Method ». Le titre du film est donc juste. Cronenberg mérite bien le Prix « d’Idiot International ». Mais pour que je ne sois pas le seul à l’avoir décerné et si vous n’êtes pas de faux psychanalystes, mais des vrais, comme dit Lacan, vous pouvez voter sur Facebook, et n’hésitez pas sur vos commentaires… Guy Massat

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