Santé PUB(lique)

Merci à Danielle Charest et à John Gray pour l’info

Vous l’avez probablement entendu aux infos pendant la dernière semaine de Février : la France annonce une baisse “spectaculaire” des infarctus (- 15%) depuis l’interdiction de fumer dans les bars, restaurants, discothèques et hôtels.

Pour être plus précis, c’est l’ensemble des AVC et infarctus vus aux urgences qui a chuté de 15%. Les AVC aux urgences ont augmenté par rapport à décembre 2007. De plus, les AVC ont augmenté par rapport à janvier 2007 – juste avant l’interdiction de fumer dans les lieux de travail!

Le Dr Michael Siegel, américain pourtant impliqué dans la lutte contre la consommation de tabac (mais contre les manipulations statistiques), a retrouvé ces gaffes dans l’étude. Il en a retrouvé un autre problème de base : un mois d’observation est complètement insuffisant pour tirer des conclusions. Statistiquement, il peut s’agir d’une variation aléatoire : notamment, la France en a connu plusieurs augmentations et chutes plus ou moins “spectaculaires” pendant les deux dernières années.

J’ai même repéré en lisant ces graphiques que la consommation de cigarettes augmente entre Mai et Juillet en France, alors que le nombre d’infarctus et d’AVC baisse! Peut-être que l’été hexagonal a des vertus qui minimisent certains vices?

Cerise sur le gâteau, l’OMS nous répète depuis des années que les Français se trouvent parmi les plus grands fumeurs européens (particulièrement vrai pour les Françaises, apparemment les plus grandes fumeuses de la planète avec les Norvégiennes). Or, une étude diffusée le 4 mars 2008 montre précisément que la France a le taux le plus faible de maladies cardio-vasculaires en Europe…

Le tabagisme passif peut tuer? Des spécialistes français, dont le tabacologue Pr Robert Molimard et le pneumologue Dr Philipe Even avaient déjà dénoncé l’escroquerie des chiffres du tabagisme passif. Je serais prêt à admettre que le tabagisme passif entraîne quelques effets nocifs. Ce qui cette nouvelle étude à sensation, qui choisit de façon malhonnête les données qui conviennent à ses hypothèses, ne démontre pas.