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L’affaire « sale mec » sera-t-elle la préfiguration de la campagne ?

Publié le 04 janvier 2012 par Davidme

Alors que j'étais en train d'écrire ce billet, mes excellents confrères d'Arrêt sur Images ont publié une enquête très détaillée sur le sujet (payant) qui est sur la même ligne que ce billet. Revenons toutefois sur ce que veut dire cette polémique.
D'abord sur la chronologie. Ce matin Le Parisien, publie un article dans lequel il écrit que François Hollande lors d'un déjeuner off avec quelques journalistes aurait traité Nicolas Sarkozy de "Sale Mec". La droite en émoi depuis la lettre du candidat socialiste s'emballe. Nadine Morano sur BFM exige de François Hollande des excuses immédiates. La droite s'enflamme
Mais soudain au cours de la matinée, sur Twitter, les autres journalistes présents démentent la version des faits du Parisien et la précisent. Si l'expression a bien été employée, elle l'a été dans une imitation par François Hollande du discours que tiendrait Nicolas Sarkozy aux Français. Sur Inter, à 13 h Thomas Legrand l'affirme "François Hollande n'a pas insulté Nicolas Sarkozy".

L'affaire est finalement close lorsque l'auteur de l'article Matthieu Croissandeau du Parisien, reconnait que François Hollande n'a "pas insulté Nicolas Sarkozy" mais que cette imitation "en dit long sur l'estime qu'il porte à son adversaire". D'où la publication, mais dans une formule erronée.

Deux questions. Cette séquence sera - t-elle la préfiguration de la campagne présidentielle ?
On peut le craindre. Avec le cocktail suivant : petite phrase sortie de son contexte, emballement politique et donc journalistique sur les chaînes d'infos en continu et les réseaux sociaux, pour finalement oublier totalement le fond des sujets. Le terreau est là pour une campagne où ce genre de pseudo polémique fera du bruit médiatique et politique au détriment des sujets de fond.
Est-ce possible d'éviter cela ? Certainement, si nous journalistes, accceptons enfin de raconter certes les coulisses, mais aussi le fond, sans s'intéresser sempiternellement aux affrontements entre les personnes.

Quoiqu'il en soit, cette séquence est typique de ce que Cornélius Castoriadis expliquait en 1998 au journaliste Daniel Mermet dans Là-bas si j'y suis sur France Inter. A savoir la montée de l'insignifiance. Emission essentielle, réécoutable ici.


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