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15 milliards d’euros nécessaires pour sécuriser le nucléaire français.

Publié le 05 janvier 2012 par Meseconomiesdenergie

La catastrophe de Fukushima a permis un audit des centrales nucléaires françaises, qui a débuté au printemps 2011.

L’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) a rendu ce 03/01/2012 son rapport sur les tests de résistance des centrales françaises.

Si l’ASN ne considère pas comme nécessaire de fermer de centrale EDF, elle exige néanmoins, et dans les meilleurs délais, d’engager des travaux de sûreté complémentaires, afin d’augmenter leur robustesse face à des situations extrêmes.

Et si les frais sont limités, il y aura quand même des frais : la facture pour EDF serait de l’ordre de 10 à 15 milliards d’Euros pour adapter ses centrale après Fukushima !

A quatre mois des élections présidentielles, cette décision devrait faire débat.

« Aux responsables politiques de décider s’ils souhaitent investir ces milliards dans une technologie qui restera dangereuse pour l’homme, ou dans la transition énergétique », lance déjà Green-peace !, et François Brottes (spécialiste de l’énergie au PS) de s’interroger sur le bien-fondé de ces investissements ou s’il ne faudrait pas plutôt investir dans les énergies renouvelables.

Côté EDF, pas d’affolement. « Nous avions prévu une enveloppe de 40 à 50 milliards d’euros (dans le contexte du projet d’allongement des centrales de 40 à 60 ans, ndlr) qui ne changera pas. Nous devrons juste avancer certains travaux.» explique Jean-Marc Miraucourt, directeur de l’ingénierie nucléaire du groupe. 400 à 500 millions d’euros par réacteur (23 à 29 milliards pour l’ensemble du parc nucléaire EDF) étaient budgétés à fin 2008. Aujourd’hui et avec les nouvelles injonctions de l’ASN, l’estimation grimpe à 690-860 millionsd’Euros  par réacteur.

Parmi les préconisations de l’ASN figure entre autres la construction de locaux bunkérisés abritant une salle de commandes de secours, chacun coûtant environ 100 millions d’euros.

L’ASN accorde aux exploitants concernés un délai particulièrement court. Les grandes lignes des nouvelles dispositions (parmi lesquelles les fameux bunkers) devront être présentées le 30/06/2012.

Quant aux délais de mise en œuvre de ces dispositions, ils seront discutés le 09/01/2012 avec Eric Besson, Ministre de l’Energie. Jacques Repussard, Directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, estime que la mise en oeuvre des principales mesures « doit être possible dans un délai de trente-six mois ».

Jean-Marc Miraucourt table lui « sur un programme d’une dizaine d’années ».

Pour le ministre de l’Energie, Eric Besson, le coût de ces mesures représentera « moins de 2 % d’augmentation des factures d’électricité » par an. « Etant donné l’environnement économique, l’Etat n’acceptera sans doute pas de hausses de tarifs qui permettent de couvrir les coûts supplémentaires aussi vite, estime Per Lekander, analyste chez UBS, EDF devra les supporter».

Rappelons que Pierre Gadonneix, PDG d’EDF de 2004 à 2009, avait déjà annoncé en 2009 une hausse de la facture d’électricité des français de 20% en 3 ans. Cette annonce avait été confirmée par son successeur, Henri Proglio, en juillet 2010.

Vous pouvez télécharger ici l’article des Echos du 04/01/2012.


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