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13eme édition Festival National du Film de Tanger le 12 janvier 2012

Par Ocinemaroc

Festival national du film de Tanger 2012

13 eme édition du Festival national du film de Tanger 2012

Le treizième Festival National du Film de Tanger ouvre ses portes le 12 janvier, et nous, à Ocine.ma, on est ravis, parce qu’on aime les réalisations du Maroc. Et cette année, nous sommes gâtés, puisque le festival enregistre une participation record, avec pas moins de vingt-trois longs-métrages et le même nombre de courts-métrages, tous attendus en compétition pour cette 13ème édition très prometteuse, contre dix neuf films en 2011. Voilà qui réjouira tous les amoureux du cinéma Méditerranéen, et donnera satisfaction à tous ceux qui s’attendaient à voir une sélection réduite, alors que le règlement stipule que tous les films du Royaume sont autorisés à participer, sans distinction ni sélection à l’entrée. Ce chiffre record de participation est donc un témoin de la créativité et de la prolixité des réalisateurs Marocains, mais aussi de la volonté du CCM d’encourager les productions locales et de faire du cinéma du Royaume un des plus actifs et divers du monde. Alors, évidemment, cela relance le long débat autour du rapport quantité/qualité, certains reprochant au CCM de financer tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe quoi. Mais, bon sang, on ne va pas bouder notre plaisir, et on ne va quand même pas se plaindre d’en avoir plus qu’il nous en faut.

Edgar Morin au festival de Tanger

Edgar Morin jury au festival national de Tanger

Quoi qu’il en soit, c’est une belle édition qui se prépare, et gageons que le jury, présidé par le sociologue Edgar Morin, spécialiste du cinéma, pour les longs-métrages, et par le réalisateur Ivoirien Fadika Kramo-Lanciné pour les courts, aura bien du mal à départager cette moisson de films que nous ont offert les cinéastes Marocains cette année. Et ces derniers doivent trembler d’impatience de présenter leur travail à ces deux grands messieurs du cinéma, et à leur jury. Rappelons qu’Edgar Morin, sociologue, philosophe, amoureux du cinéma sous toutes ses formes, est l’auteur de plusieurs livres références sur le cinéma, dont le fameux « Le cinéma ou l’homme imaginaire » en 1956, un essai anthropologique sur le langage cinématographique. Il est aussi, excusez du peu, co-réalisateur avec Jean Rouch de « Chroniques d’une nuit d’été », salué par le prix de la critique du Festival de Cannes en 1961. Edgar Morin donnera d’ailleurs le 13 janvier une conférence dans le cadre du FNFT au cours de laquelle il évoquera sa large expérience dans le domaine cinématographique, et partagera sa vision du monde du Septième Art.

Fadika Kramo-Lanciné membre du jury du festival du film de Tanger

Fadika Kramo-Lanciné membre du jury du festival du film de Tanger FNF

Quand au réalisateur Ivoirien, il est connu pour être à l’origine d’œuvres dans lesquelles tous les pays d’Afrique se reconnaissent, tant au niveau des enjeux dégagés que des difficultés affrontées par les personnages de ses films. Il a été récompensé au 7ème Fespaco pour son film « Djeli, conte d’aujourd’hui », racontant l’histoire de Fanta et Karamoko, jeune couple d’étudiants ivoiriens coincé entre traditions et modernité. Deux grands présidents de jury, pour un festival que l’on espère grandiose jusqu’à sa clôture, le 21 janvier.

Et ça promet : en lice, on retrouve « l’amante du Rif », de Narjiss Nejjar, adapté du roman éponyme de Noufissa Sbaï, évoquant les tourments enflammés d’une jeune femme prisonnière d’un univers familial rétrograde au fin fond des montagnes du Rif, « Mort à vendre », de Faouzi Bensaïdi, évoquant les bas-fonds des villes Marocaines à travers un braquage réalisé par trois jeunes hommes aux motivations différentes, mais ayant en commun la rage de ceux qui n’ont plus rien à perdre, « Sur la planche », de Leïla Kilani, racontant le quotidien de quatre jeunes Tangeroises employées dans une usine de crevettes, qui traversent la vie sans grand but ni opportunité, mais qui trouvent le courage dans le soutien qu’elles s’apportent les unes aux autres. Le film a déjà reçu quelques honneurs, avec un prix décerné par le festival « Cinéma en mouvement » de Saint-Sébastien en Espagne, et avec un accueil de choix au Festival International du Film de Marrakech sous la section « Coup de cœur ».

omar m'a tuer

Le film omar m'a tuer de Roschdy Zem

Egalement présent, le représentant officiel du Maroc pour les Oscars, le long métrage « Omar m’a tuer » de Roshdy Zem, retraçant le rocambolesque fait divers dont Omar Raddad fut la malheureuse victime médiatique. Accusé d’avoir assassiné sa patronne Ghislaine Marchal, dont il était le jardinier, Raddad se voit incarcéré sur la base d’un message laissé en lettres de sang par la victime : « Omar m’a tuer ». Mais le doute demeure, car la faute d’orthographe semble grossière pour cette femme de haute éducation… Si les jeunes cinéastes sont à l’honneur, nous retrouvons avec plaisir Hamid Bénani qui viendra présenter son nouveau film « L ‘enfant cheikh », retraçant la résistance des Aït-Atta dans le Bou-Gafer du Saghro contre la pénétration de l’armée Française en 1932. Enfin, le lauréat de l’an dernier, Hakim Belabbès, avec son film documentaire « Fragments », est de retour dans cette édition avec son nouvel opus « Rêves ardents », qui raconte l’histoire d’un clandestin promettant à sa femme de l’appeler une fois qu’il sera passé en Espagne. Mais le coup de fil ne viendra jamais…

La lune de Georges Méliès

Le film La lune de Georges Méliès pour inaugure le festival de Tanger

Voilà pour vous mettre en bouche, et vous donner envie de régaler votre goût du cinéma, et de découvrir les travaux des cinéastes du Royaume, de plus en plus nombreux et audacieux. Et si ça ne suffit pas, sachez que le Festival s’ouvrira avec une projection de “La lune” de Georges Méliès, dont la copie originale a été retrouvée à Barcelone en 1993, et entièrement restaurée et colorisée. Une des œuvres fondatrices du cinéma mondial que vous pouvez découvrir ou redécouvrir plus de cent ans après sa première projection, un beau chef d’œuvre que le FNF de Tanger nous offre, pour se rappeler d’où le septième art tire ses racines. Tourné vers le passé et vers l’avenir, mais inscrit dans son présent, le Festival National du Film de Tanger s’embellit encore, et nous promet de beaux moments. Précipitez-vous dans les salles Tangeroises, et soutenez le cinéma Marocain !


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