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The Terrorizers : Puzzle social

Publié le 05 janvier 2012 par Diana
The Terrorizers  : Puzzle socialLes inconditionnels d’Edward Yang n’aurait raté pour rien au monde la première sortie en salle de son long métrage, The Terrorizers (1986). Si beaucoup le connaisse à travers son dernier essai (achevé), Yi Yi (2000), la projection de son troisième long fut une aubaine pour le découvrir autrement.
The Terrorizers est un film qui me parut complexe. Une multitude de personnages et de scènes plus ou moins explicites - où s’entrechoquent sons et silhouettes, s’invite dans un rythme soutenu. L’auteur pose son récit comme il placerait des objets sans liens, sans cohérence apparente, sur une table. On se voit témoin d’une course poursuite, d’un présumé meurtre (le bruit sourd d’un tir, le corps d’un homme à terre), d’un couple tourmenté. L’improvisation ne tient pas longtemps et l’on comprend incessamment que ce puzzle à échelle humaine est une façon pour l’auteur de montrer les liens qui coexistent entre chaque protagoniste. Des personnages qui se croiseront ou se sont déjà croisés, par hasard ou volonté. L’assemblage de toutes ces “pièces” prend forme, subtilement, dans le non-dit parfois, car Yang nous accompagne dans la compréhension de son film. On tente alors de souder les morceaux. L’absence de communication se dessine pour beaucoup ; ce couple qui ne parvient à s’appréhender, cette adolescente qui peine à trouver sa place. Un sentiment d’oppression émane, suscitant une envie incontrôlable de liberté. Une fuite en avant qui va se présenter, en apaisant certains, lorsqu’il créé chez d’autre une folie meurtrière.
The Terrorizers  : Puzzle socialThe Terrorizers  : Puzzle socialThe Terrorizers  : Puzzle socialAlors de ces vies qui s’entremêlent s’ajoute une dimension impalpable, faisant cohabiter la réalité et la pensée - des souhaits, des envies ou des désirs, nous faisant partager le désarroi et la profonde solitude d’Homme. Yang n’improvise pas et nous happe dans une tourmente poétique mais sombre, très sombre. Les silences se veulent lourds, tout comme ces longs plans séquences au cœur des quartiers de Taipei, froids et impersonnels.
Edward Yang dessine le portrait d’une société taïwanaise torturée, par un jeu de composition saisissant.
Diana

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