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Le Figaro et Alexandre Adler - 2e partie

Publié le 17 janvier 2008 par Dlaufer

Bush m’afflige, Blocher me fatigue, Murdoch m’effraye, Gates m’impressionne. Mais Alexandre Adler m’exaspère. Même lorsqu’il concède sur France Culture qu’il s’est - comme d’habitude - complètement planté dans ses prédictions catastrophistes sur la Belgique, il réussit à dire qu’il avait raison quand même. Le cacique de l’Ecole Normale Supérieure ne peut pas avoir tort. Son regard sur le monde est celui de l’aigle survolant le troupeau de brebis. Le plus exaspérant là-dedans, c’est qu’en dépit de ses innombrables boulettes et preuves flagrantes d’incompétence, il demeure, intarissable, indéboulonnable, et très gros. Je ne suis moi-même pas franchement minçolet, mais la corpulence d’Adler a quelque chose d’immanquablement représentatif de sa pensée.

Le Figaro et Alexandre Adler - 2e partie

Aujourd’hui le voilà qui pérore sur un sujet que, par hasard, je connais moi-même un peu. Dans un article consacré aux relations franco-russes, il évoque la situation du Kosovo. Comme il le fait d’ordinaire (voir blog précédent à ce sujet), il commence par dire que la situation est simple. C’est probablement pour cela que les Nations Unies y ont englouti des milliards sans aucun succès et que la guerre menace à tout moment d’éclater à nouveau. Puis il brosse un petit tableau, de ceux dont il a le secret et qui me donnent envie de sauter dans le premier TGV pour l’entarter sans délai : « Bernard Kouchner (…) a été précisément le premier haut-commissaire des Nations unies au Kosovo qui a mis en place les nouvelles institutions démocratiques du quasi-pays et peut s'arroger une partie non négligeable du succès institutionnel que celles-ci incarnent. » Parler du succès incarné par les institutions démocratiques du Kosovo est une contradiction dans les termes si renversante qu’elle ne peut provenir que d’une seule et unique cause : l’ignorance crasse. Dans une région livrée à une criminalité violente et omniprésente, avec un taux de chômage autour des 70%, une économie inexistante notamment à cause de l’absence d’électricité et d’une corruption endémique, le succès a donc réussi à se faire repérer du seul Adler. Mais de personne d’autre, probablement pas de Kouchner lui-même, qui d’ailleurs n’a jamais été haut-commissaire puisque que l’UNMIK n’est pas un haut-commissariat mais une Mission spéciale des Nations Unies.

D’où provient donc le succès d’un pareil serial-déconneur ? De moi-même, et de tant d’autres qui lui consacrent des articles assassins et l’aident ainsi, en creux, à exister ? C’est une possibilité. Mais n’est-ce pas une des petites spécificités de la culture française qui permet, une fois que l’on est arrivé, de ne plus jamais avoir à redescendre autrement que dans la violence et l’opprobre ? Aucun roi de France ou président de la République n’a accepté de quitter le pouvoir, ou ne l’a voulu. A la clé, c’était la mort violente ou l’exil. Dans un système si profondément pyramidal et hiérarchique où le pouvoir porte en lui des vertus sacrées, les mandarins comme Alexandre Adler, même idiots, même prouvés idiots, ont encore de beaux jours devant eux.


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