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Le mur de la quarantecinquaine

Publié le 10 janvier 2012 par Fred Camino @elc95
Je me sens toujours jeune et pourtant je le suis de moins en moins. Je ne m'en aperçois pas mais on me le rappelle souvent, généralement au moins une fois dans l'année. Sinon quand un jeune, un vrai, un bolos, un gars de vingt ans vous dit merci monsieur quand vous lui tenez une porte, enfin quand il daigne dire merci ce petit con.Oui je suis jeune dans ma tête et je déconne une fois par jour...euh..je suis sérieux une fois par jour au minimum en principe  pour quitter mon travail à l'heure parce faut pas déconner quand même, il faut se garder du temps pour la déconne et le plaisir.Je dis ça mais je flambe, je suis obliger d'être on ne peut plus sérieux le soir avec les enfants, crédibilité exige. J'ai toute la journée pour déconner, il y a le boulot pour ça. Et j'ai de la chance d'en avoir à mon âge, parce qu'en fait je suis moyennement jeune, jeune dans la catégorie quarantaine, beau gosse sans plus et avec quelques neurones d'origines.Elle est bizarre la vie, il parait que dès 45 ans on perd de la capacité cognitive, on glisse déjà sur la pente savonneuse de la sénilité, ça me fait peur, j'ai l'impression parfois de faire la même chose tout les jours et en même temps je ne m'en rappelle pas. J'en suis presque à me demander si je ne vais pas au boulot en dormant quand on me questionne sur un fait du trajet, "ah bon? Je ne m'en souviens pas". Ça vient en avance, j'ai pourtant encore deux ans et demi de jeunesse à vivre et au moins 21 ans à tirer avant la retraite. Si j'ai encore du boulot, putain de récession. A moins que ce soit le ras-le-bol de la routine.Parce qu'à 45 ans, t'es un senior dans le monde du travail, t'es plus bon à rien, quand tu n'as plus de boulot à cet âge, tu es foutu, mort, cuit. Tu vis avec pas grand chose mais tu as le temps, le temps de perdre ses neurones encore plus vite, dans la précarité la plus totale.Elle est conne la vie, soit j'ai encore du boulot, métro, dodo et je traîne mes restes de neurones jusqu'à une retraite de plus en plus lointaine, tellement lointaine que je ne la vois pas, soit je perd mon boulot et je serais presque senior, trop vieux pour en jouer, sauf pour un salaire de misère évidement, condamné à être un "cancer pour la société" comme dirait l'autre con.Il a vraiment casser l'ambiance le petit président avec son "travailler plus pour gagner plus", on est même vieux plus jeune qu'avant à cause de lui.Le mur de la quarantecinquaine

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