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The Tree of Life: errare humanum est (by Nico)

Publié le 11 janvier 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

 The tree of life ok

Terrence Malick un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain à la carrière un peu particulière puisqu’en quarante ans il n’aura réalisé que cinq films, tous considérés comme des chefs d’œuvre. Le dernier d’entre eux, The Tree of Life, ira même jusqu’à remporter la Palme d'Or à Cannes en 2011, comme le parachèvement d’une carrière hyper qualitative. Introduit par une citation biblique, conçu comme « une épopée cosmique, un hymne à la vie », il porte une réflexion métaphysique sur la création, la genèse du monde et la vie.


« Où étais-tu quand je fondais la terre? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu? Qui a tendu sur elle le cordeau ? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » (Livre de Job, chapitre 38, versets 4,7).

The Tree of Life nous plonge dans l’immensité de la douleur de la perte d’un enfant. Le désert qu’elle laisse derrière elle est à la fois hostile, tumultueux mais aussi immensément vide et angoissant. A l‘image de la terre à sa création, tel un volcan en éruption, la douleur explose et se déverse avant de laisser place à un océan de désolation. Vient s’y rajouter la culpabilité, celle d’un père qui aura fait l’erreur d’élever cet enfant dans la rigueur plus que dans l’amour, puis de regretter de ne lui avoir donné le meilleur, ou à défaut, un peu plus de lui-même.
Le manque voulu de dialogues donne au film un côté extrêmement mystique et contemplatif, et nous met face à l’immensité cosmique de la réflexion profonde et naturelle sur la vie et sa signification. Une lumière mystérieuse jaillissant du néant, s’adressant aux personnages, voire directement au spectateur, interpelle de manière récurrente et semble faire référence au buisson ardent biblique. Elle nous rappelle que le mal peut frapper à tout moment, comme une épée de Damoclès, angoisse qui nous effraie et nous fascine à la fois, comme une attirance que nous éprouvons pour ce qui nous échappe et nous domine.


Devant une telle avalanche d’images, si belles qu’on doute parfois de leur authenticité, on pourra s’interroger sur l’intervention surprenante et intempestive d’images de synthèse semblant plus sorties d’un énième mauvais épisode de la série des Jurassic Park que d’un film d’auteur. Si on saisi leur relation avec le sujet, elles laissent toutefois un mauvais arrière goût dans un film si authentique. Mais on laissera à Terrence Malick le bénéfice du doute et le droit à l’erreur dans un exercice aussi audacieux.
Entre images microscopiques et macroscopiques de notre univers et de notre monde, The Tree of Life met en perspective la vie et tout ce qui la compose face à la puissance brute, l’immensité cosmique et la beauté écrasante de l’univers qui la crée, la porte mais peut aussi l’enlever à tout moment.


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