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Bêtes Off, à fuir

Publié le 12 janvier 2012 par Marc Lenot
Bêtes Off, à fuir

Louise Bourgeois Nature Study 1998 1990 ADAGP, collection Sèvres Cité de la céramique

C’aurait pu être une exposition intéressante, avec un thème assez accrocheur, les animaux dans l’art contemporain. Malheureusement Bêtes Off (à la Conciergerie jusqu’au 11 mars) ne tient pas ses promesses, et cela dès l’affiche : une magnifique autruche prête à vous mordre, mais qu’on ne verra nulle part dans l’exposition ; en tout cas, je ne l’ai pas vue, car l’absence de cartels, même pas le nom des pièces montrées, et l’indigent livret remis à l’entrée, sans plan et avec de petites vignettes pas très ressemblantes, font que le visiteur est complètement perdu : « Mais où est donc le Louise Bourgeois ? Est-ce un dessin, une photographie, une sculpture ? » On erre longtemps, à la merci des vagues indications des gardiens avant de découvrir cette Nature Study polymaste perchée trois mètres au dessus du sol, à peine visible.

Bêtes Off, à fuir
Mais ce n’est pas seulement l’errance labyrinthique qui pèse, c’est aussi la juxtaposition d’œuvres (qui furent exposées ailleurs, et sont regroupées ici) sans que du sens n’en jaillisse : les œuvres sont ici sans contexte (alors que le beau catalogue les montre là où elles furent initialement exposées, à travers la France) et les vagues chapitres du livret (devenir animal, vivre ensemble, l’animal est un autre) ne sont pas très éclairants non plus. Quand on réalise que le commissaire est le directeur du Musée de la Chasse, où, au contraire, les expositions de ‘juxtaposition’ sont en général très réussies (j’ai omis d’écrire sur Françoise Pétrovitch et je le regrette), on est surpris.

Bêtes Off, à fuir
La scénographie n’aide guère, sombre et quelque peu prétentieuse : des palissades de bois et des murs de tissus. Espère-t-on ainsi attirer la foule, lui faire découvrir l’art contemporain sans obstacle, facile à comprendre ? Ou bien ce lieu est-il maudit (si je me souviens de la dernière exposition que j’y ai vue) ? Et le titre de l'exposition est-il supposé faire sourire ? Disneyland n'est pas loin, hélas.

C’est dommage, car il y a ici de fort belles œuvres : d’Eric Poitevin, de Maïder Fortuné, d’Ariane Michel cum Céleste Boursier-Mougenot, de Claire Morgan, de Karen Knorr.

Bêtes Off, à fuir

Gloria Friedmann Elle 2011 ADAGP collection de l'artiste

Celle-ci, Elle, de Gloria Friedmann, est une femme-arbre, une moderne Daphné, en écho au Bernin.

Et, mystère dû à l'absence de cartel, et sans mention dans le livret, y a-t-il deux installations de Kawamata dans cette salle ou ai-je rêvé et est-ce une fantaisie des scénographes ? (allez voir, en tout cas, son exposition chez Kamel Mennour).

Photos de l'auteur. Louise Bourgeois et Gloria Friedmann étant représentées par l'ADAGP, les photos de leurs oeuvres seront ôtées du blog à la fin de l'exposition.


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