Magazine Journal intime

Où il est question d’une maison chaleureuse, d’un pouce cassé et d’un guérisseur!

Par Vivresansargent

Lundi 9 Janvier :
J’ai  mes gains et mes gants en poche quand j’arrive à Guingamp (obligé !), près de Saint Brieuc, dans les côtes d’Armor. Pour faire la centaine de kilomètres qui me séparaient de Pleslin (St Malo) à Guingamp, j’ai mis trois bonnes heures. Un peu long ma foi. La première voiture a tardé à s’arrêter. En fait, devrais-je dire, la première voiture qui pouvait m’aider, a tardé à s’arrêter. J’ai refusé l’aide de deux personnes, fortes sympathiques du reste, mais qui ne me proposaient qu’un saut de puce sur la carte. J’ai donc attendu une heure et quelques minutes soit, une grosse heure ou, une grosseur, au choix (mais pas trop salés les aux choix!).
Dans le downtown de Gingamp qui est aussi étroit que l’esprit de la plus grande partie des acteurs politiques de notre pays, je demande à trois gars, que l’on nomme communément des paumés, un point internet wifi. Je n’aurais pas dû Lulu ! Ils sont bourrachos, à point, bien rose à l’intérieur et je ne comprend rien de leurs réponses. Je me demande s’ils ne m’ont pas répondu en Breton, les cons !
Toujours est-il que pas plus longtemps que très peu de temps après, je trouve LE bar PMU de la ville. Ce bar possède une porte et sur cette porte, un autocollant m’indique deux choses. La première, c’est que c’est par là qu’on rentre dans le bar, parfait. Et la deuxième, que ce que je cherche se trouve ici. Je rentre.
Je me pose près d’une prise de marchand, euh…de courant et commande un chocolat chaud. Je vois le dernier billet de 20 heureux, euh…euros, fondre comme neige dans un four, (y’a pas que le soleil dans la vie!) au fond  de mon porte monnaie (si t’as un truc à dire sur le fait que je me paye un chocolat chaud et bien dis le moi ton truc, hey eunuque!)
Je m’offre quelques heures de solitude avant l’arrivée d’Anne. Ces moments de solitude font partie de ma vie depuis un bon nombre d’années et, comme l’oxygène et l’eau fraîche, ils me sont essentiels, voire vitaux (bunker, l’ennemi attaque!) (un peu foireuse celle là mais j’en ai pas d’autre alors je la garde (Christine))

Anne arrive. On s’est rencontré via le centre de méditation. On a fait du covoiturage ensemble pour aller au stage de Novembre dernier. On partage bon nombre de points de vue, ce qui rend nos échanges très intéressants, poils aux dents !

Sa maison est une petite bicoque forte agréable, en pleine campagne du centre de la Bretagne. Dès que l’on y pénètre, on s’y sent bien. Elle est lumineuse, accueillante et chaleureuse et en plus, elle a un toit, ce qui, au regard de la majorité des « maisons » du monde, en fait une maison où il fait bon vivre, voire, une maison luxueuse.

Pour le repas du soir, au menu, soupe et far breton. Je m’occupe du Far. A la deuxième étape de la réalisation du gâteau, craquage ! Dans le saladier, sur les œufs, je verse du bulgour (blé concassé) à la place du sucre roux ! Le résultat est comment dire, intéressant. Comme tu le sais, le far breton entre dans la catégorie des plats consistants. Avec du bulgour en plus , il rentre dans la catégorie super poids lourd. En temps de guerre, ce serait un gâteau parfait. On note donc la recette ! On ne sait jamais !

Mercredi 11 Janvier :
L’eau dans la casserole boue. Une poignée de thé vert est jetée dans la casserole. Un couvercle est posé sur la casserole et la casserole est posée sur un dessous de plat qui lui est posé sur la table en bois qui elle est posée sur le sol qui…(ok, j’arrête!)
On est debout depuis quelques minutes. Il fait nuit dehors. Pendant qu’infuse le thé, j’allume un feu dans la cheminée. Un fond sonore rythme notre passage du monde des rêves à celui que l’on dit réel.
Tout est paisible dans la maison. On boit le thé à petite lampée et le liquide réchauffe nos entrailles. Anne et moi avons décidé de méditer ensemble 45 minutes le matin, au réveil, et trois autres quarts d’heures le soir, à 18H. Ces sessions collectives sont les bienvenues. Méditer consiste à seulement s’asseoir, concentrer son esprit sur le moment présent et observer les sensations sur le corps en restant tout à fait neutre, sans désir ni aversion. Ça semble simple. Pourtant, ça demande beaucoup, beaucoup de travail et de persévérance. Un exemple. Maintenant, fais l’exercice suivant : Ferme les yeux et concentre toi sur ta respiration et seulement sur ta respiration. Tu observes l’air qui rentre et tu observes l’air qui sort. Fais juste cela, rien d’autre……………………………
Combien de temps es-tu resté concentré ? Combien de temps avant de constater que tes pensées ton fais sortir de cette observation ? Si tu n’as jamais médité, tu devrais répondre quelques choses comme quelques secondes, peut être une minute. Plus on médite et plus on peut rester longtemps concentré. La méditation est une pratique qui demande du courage car ce n’est pas si simple de s’asseoir et d’observer l’instant présent. C’est pourquoi, c’est très intéressant de méditer à plusieurs, car ainsi, l’on se tire mutuellement vers le haut. Dans le quotidien, il est difficile de maintenir une pratique régulière de la méditation. Je suis ravi de ces deux séances quotidiennes de méditation avec Anne. Ça nous fait, à tout les deux, le plus grand bien.

Vendredi 13 Janvier :
Pour mon frère, désormais, l’arrivée d’un vendredi 13 sera dotée d’un petit quelque chose en plus. Je viens d’apprendre qu’il s’est cassé le pouce et que l’ongle de son doigt, n’est plus, le con ! Il risque de douiller un moment le pauvre. Je pense à lui. Je me souviens d’une anecdote rigolote. Été 1998, été de coupe du monde, été de liesse en France pour fêter les victoires de l’équipe nationale. Ce soir là, l’équipe vient de remporter sa demie-final contre la Croatie, d’un magnifique doublé venu de nulle part.
Dans le bar dans lequel il fête cette (ou 8, sais plus!) victoire, des tables. Jusque là tout va bien. Dans ce bar, des vieux ventilateurs avec des pales d’hélicoptère qui brassent l’air. Dans ce bar, des chaises. Dans ce bar, de l’alcool. Dans ce bar, mon frère.
Mon frangin, au coup de sifflet final, monte sur la chaise. De la chaise, il passe sur la table et sur cette table, il accompagne son cri de joie de gestes universels de victoire, les mains tendues vers le ciel pour remercier les dieux du ballon rond. Quand ses doigts touchent les pales du ventilo, ça fait swicht !
Il file à l’hôpital la main en sang et le doigt en vrac. A l’arrivée, une infirmière lui demande, toute professionnelle qu’elle est : « Avez vous consommé de l’alcool ? » et le frangin, de lui répondre le sourire en coin, tout professionnel qu’il est : « Madame, nous sommes en finale de la coupe du monde ! » Résultat de la petite conversation, une nuit entière à l’hosto pour cuver avant de passer sur le billard ! Ah mon frère !

Je viens de débarquer dans ma quatrième ferme, à Pleyben, près de Quimper. Chouette, il y a des WWOOFers ! Deux jeunes Françaises et une Américaine, qui l’est moins (jeune banane!). C’est cool ! Ce sont les premiers WWOOFers que je rencontre. Avec Mathilde et Charlotte, la mayonnaise prends rapidement. Elles ont autour de 25 années de vie et sont sympa comme tout.
La première soirée est chouette. On discutaille, on se présente et on joue ! Charlotte a sorti un jeu qui se nomme « Déclic » qui est très rigolo, poils aux dos ! Je ne vais pas me lancer dans l’explication des règles, un vrai bintz ! Je t’épargne cette (ou 9) gageure, toi qui ne sais même pas   où se trouve l’Azerdhigisthan sur la carte du monde ! En tout cas, ça rigole. Pour finir la soirée, je sors mon jeu de cartes et on se fait quelques manches de bataille Corse (si tu connais pas ce jeu, décidément, tu ne connais rien !)

Samedi 14 Janvier :
La mission du jour est de tailler les arbres à kiwi. Je découvre qu’en France, qui plus est en Bretagne, les kiwis poussent et qu’ils poussent bien. Depuis quelques jours, j’ai entamé une cure de kiwi et c’est pas fini. I love the kiwi (je speak anglais car avec Maria, l’améwuikaine, je pratique chaque jour et je pense que demain, vers 17h04, je serai bilingue!). Pour ta gouverne, le kiwi (actinidia Chinensis) est le fruit d’une espèce d’arbre-lianne qui est originaire de Chine. Le kiwi est une source de vitamine C mais aussi de vitamine A et E et également de calcium et de fer. Bref, mange des kiwis, ça ne te fera pas de mal !
Pourquoi te parle-je (j’écris ce que je veux) autant des kiwis ? Il s’avère qu’une de ces satanés lianes est rentré directement en contact avec mon œil. Dois-je préciser que mon œil était grand ouvert… Depuis ce moment, j’ai décidé d’étudier le kiwi car peut être m’a t-il frappé pour attirer mon attention sur lui. En tout cas, j’étudie avec sérieux et dévouement. Bon, d’accord, avec un œil, mais on peu faire plein de choses avec un œil. On peut tirer une flèche, on peut draguer une fille (si on prend la peine de fermer et d’ouvrir l’œil blessé style : clin d’œil de la mort qui tue !), on peut jouer à pirates des Caraïbes, on peut jouer à être J.M. Le pen(is), on peut tester l’efficacité de son autre œil. D’ailleurs, teste tes yeux, c’est gratuit. Ferme l’œil droit. Que lis-tu : situlipacacapu
Plus dure :
APUDESPOIRJESUIBIGLEU
Plus dure :
JAILAIRDUNNAZECOLLEAMONECRAN
Plus dure :
JESUISSIVIL0INQU0JEM0FAISPEURL0MAT I N

Si le test est réussi, c’est bien. Si il est raté, je vois deux raisons. La première raison c’est que tes yeux sont pourris et la deuxième que tu ne veux pas lire la réalité en face.

dimanche 15 Janvier :
Il y a dans cette ferme, d’étranges phénomènes. Disons que Jean Yves, sa femme Michèle et la maman de Jean-Yves, Marie-Thérèse, sont des thérapeutes-guérisseurs-médiums-télépathes et le tout « BIO ». Il y a des conversations intéressantes même si, je pense, qu’il faut trier un peu, dans tout ce qui est dit.
Toujours est-il qu’hier, mon œil pleureure et moi, n’étions pas seuls dans mon lit. Marie-Thérèse, quand je l’ai croisé dans le couloir de la maison, a glissé dans ma main, un photomaton vieux comme ta télé, d’un guérisseur. Cet homme, d’après elle, ne pouvant pas exercer son talent de son vivant, suite à une cabale montée contre lui, l’exerce maintenant qu’il est mort. Marie-Thérèse monte dans ma chambre, elle glisse le photomaton dans la taie de mon oreiller et me dit de laisser faire le monsieur.
J’ai décidé de laisser faire le monsieur. Il y a tellement de choses qui existent dont nous ignorons l’existence que je me laisse « soigner » par monsieur, en me disant qu’en tout cas, ça ne va pas aggraver le shmilblick. Je m’endors avec l’œil gauche qui dit merde à l’autre et celui-ci, tout triste qu’il est, pleure.
Au réveil, je constate que mes deux yeux se sont réconciliés, que l’un a ravalé ses injures et que l’autre a séché ses larmes.
Merci monsieur !


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