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No show: pas vu mais pris…

Publié le 13 janvier 2012 par Wtfru @romain_wtfru

No show: pas vu mais pris…

Yoann Offredo, Yoann Huget, Grégory Baugé, autant d’athlètes qui ont connu la même mésaventure…3 no show. Le « no show », le nouveau terme à la mode en matière de lutte anti-dopage. WTFRU va vous expliquer ce qui se cache derrière ce terme et même aller un peu plus loin.

« No show » WTF ?

Encore un anglicisme dirons les franchouillards, on traduira donc par défaut de localisation. Le terme est apparu en même temps que le suivi longitudinal développé par l’AMA (Agence Mondiale Anti Dopage) s’est mis en place. Concrètement les athlètes concernés par ce suivi sont obligés de remplir un calendrier en ligne en mentionnant l’endroit où ils se trouvent (cela est valable toute l’année), l’objectif étant de pouvoir réaliser un contrôle inopiné facilement et ainsi éviter que certains mecs se mettent trop en conditions avant une épreuve… En multipliant les contrôles hors compétition l’AMA espère ainsi dissuader les tricheurs. Et oui certaines substances ne sont détectables que pendant un temps très limité, cependant passé ce laps de temps les effets dopants continuent d’agir,vous comprenez donc la nécessité de traquer les possibles tricheurs en dehors des périodes de compétition.En résumé la démarche est intelligente et louable mais la mise en œuvre est compliquée.

Quels sont les sportifs concernés ?

Tous les sportifs professionnels ne sont pas concernés, chose importante ce n’est pas l’AMA qui sélectionne les sportifs participants mais les fédérations. Celles-ci établissent un groupe cible, pour que le procédé soit efficace le groupe cible doit être d’une taille raisonnable. Les sportifs soumis à ce suivi changent donc régulièrement. Certains sports sont plus impliqués que d’autres, ainsi vous ne trouverez que très peu de footballeurs devant suivre  ce programme, au contraire tous les cyclistes d’une équipe World Tour ne peuvent y échapper.

Comment fait-on pour se géo-localiser ?

C’est simple c’est Adams qui fait tout. Adams ce n’est pas un stagiaire embauché pour 6 mois par l’AMA pour aider les athlètes à remplir un calendrier, on passe dans le monde informatique 2.0 c’est carrément un logiciel ! En gros vous avez obligation de remplir un calendrier et d’indiquer si vous êtes dans votre résidence principale, en compétition ou ailleurs (à chaque fois une adresse précise doit être fournie, exemple hôtel où loge l’équipe en compétition). Ne criez pas Big Brother tout de suite, vous n’êtes pas obligés d’indiquer quand vous trompez votre femme, etc…En effet ne doivent être indiquées que les activités régulières (remarque…). Le seul hic c’est que vous êtes obligés de définir  une heure à laquelle vous devez absolument être à l’adresse mentionnée, donc vous faites ce que vous voulez 23h/24h.Si vous n’êtes pas chez vous aux horaires indiqués et que l’ami contrôleur passe c’est un No Show ! Inutile de dire que si vous ne remplissez pas le calendrier vous prenez aussi. L’athlète n’est pas laissé seul face à son logiciel, les fédérations prodiguent des formations pour les moins habiles avec l’outil informatique, bon si les mecs ont un cerveau il suffit de lire la notice fournie avec le logiciel. De plus l’encadrement proche du sportif peut à certains moments remplir le calendrier pour lui. Si vous avez des gens peu fiables autour de vous cela peut vite jouer des tours. C’est ce qui est arrivé à Yoann Offredo, lors de son 3ème no show, le coureur cycliste de la FDJ a été inscrit en compétition au dernier moment, or en compétition c’est l’équipe qui s’occupe de la géolocalisation…là personne n’a pris le relai du coureur et évidemment les contrôleurs se sont pointés à son domicile. Pas mal de contraintes donc…

Quelles sanctions ?

Un sportif doit être sanctionné s’il cumule 3 no shows en moins de 18 mois. Le problème c’est d’uniformiser les sanctions et là c’est clairement le bordel. En gros la fédération décide de la sanction à infliger au sportif. Par derrière l’agence française de lutte contre le dopage peut alourdir la sanction. Et les membres de l’agence sont réputées avoir la main lourde. Prenons l’exemple de Yoann Huget, l’ailier de Bayonne exclu du XV de France à la veille de la Coupe du Monde. La FFR a suspendu le joueur 3 mois en première instance, l’AFLD est passée par derrière et a infligé un mois de suspension supplémentaire au joueur. Cette sanction n’est qu’un exemple, chaque décision tient compte des explications du sportif et sans doute un peu de sa réputation… Bref l’uniformisation n’est pas le point fort de ce système,facile pour vous résumer ça rapidement !


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