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Contagion (2011) de Steven Soderbergh

Publié le 16 janvier 2012 par Flow

Contagion. (réalisé par Steven Soderbergh)

Paranoïa Agent.

 

 

Le dernier film de Steven Soderbergh ne m'a guère convaincu. Entre docu-fiction et film catastrophe spectaculaire, le réalisateur semble se perdre. Ce qu'on finit par faire aussi.

 

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Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société...

Il serait quelque peu facile et certainement réducteur de ne voir dans Contagion qu'un film paranoïaque post-11 septembre. Pourtant, c'est en partie ce qu'il est. Opportuniste, en surfant sur l'Apocalypse (très en vogue) du virus mortel et dévastateur, il retranscrit le malaise d'un pays (et de ses habitants), aux aguets et replié sur lui-même. Le virus ne venant qu'exacerber un comportement ancré plus profondément dans les mœurs. Ce n'est pas très original mais qu'importe. C'est surtout dans la forme que l'œuvre déçoit.

Soderbergh veut rendre hommage aux films catastrophes d'antan en en reprenant les codes et les tics. Casting cinq étoiles (ici Jude Law, Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Marion Cottilard, Kate Winslet....) se partageant le temps d'antenne, catastrophes en série menaçant l'humanité entière, nombreuses morts et sacrifices portés par des moments de bravoure, scènes de panique, archétypes de personnages (le péquenot lambda et bon père de famille, les chercheurs et intellos, les militaires, les journalistes...). On retrouve là tous les clichés du genre cher à Roland Emmerich. Pourtant (et c'est volontaire), il manque une composante essentielle: le spectaculaire. Le film en est avare comme aucun autre avant lui. Du coup, l'ennui prend vite le dessus.

Pour quelle raison Soderbergh refuse t'il de livrer au spectateur ce qu'il est venu chercher? Car le film se veut plus subtil, moins théâtral. C'est une bonne idée mais il a tellement poussé son raisonnement à bout qu'on a l'impression de voir un banal JT. On ne nous donne aucunement l'envie de s'attacher aux personnages. Du coup, on se fait chier. Il pousse le traitement de Traffic au maximum. Horreur réaliste (autopsie de Paltrow), froide (teinte bleutée) et description clinique des évènements viennent appuyer cette ambiance et ce silence de mort sans que ces artifices ne se révèlent vraiment efficace.

Contagion n'est pas un mauvais film mais en voulant rendre hommage à un genre dépassé sans en prendre la composante primaire, le réalisateur s'est fourvoyé, nous abandonnant à notre ennui (avec ces longues scènes musicales sans dialogues). Dommage.

Note:

pastèque commune


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