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Despres et Peterhansel en grands champions du Dakar

Publié le 16 janvier 2012 par Rene Lanouille

Despres et Peterhansel en grands champions du Dakar Avantage Despres… La démonstration s'est jouée à tous les étages. Après 8300 kilomètres de route, de pistes et de dunes parcourus depuis Mar del Plata, 53'20 séparent Marc Coma de Cyril Despres, qui remporte à Lima son 4ème titre… un de plus que son grand rival au sommet de la discipline ! Cette fois encore, la proximité de niveau entre les deux champions révèle la multiplicité des registres à maîtriser pour construire un succès sur le Dakar : le physique est au rendez-vous, les erreurs de navigation sont infimes mais décisives dans leur duel, le pilotage est aussi sûr que rapide, les finesses stratégiques sont exploitées, la mécanique (sur des motos KTM identiques) est maîtrisée… avec un réel bémol pour Marc Coma : à la veille de l'arrivée, c'est une défaillance de sa boîte de vitesse qui l'a privé de poursuivre le combat, alors qu'il occupait la tête du classement général. Contraint de changer son moteur, le Catalan a également écopé des 45 minutes de pénalité prévues par la nouvelle règle. La dégringolade est brutale, après deux semaines passées à batailler à coups de secondes.

Derrière Despres et Coma, les prétendants au podium n'ont à aucun moment pris la dimension de prétendants au titre. Solide et régulier, Helder Rodrigues achève le rallye comme l'année dernière en 3ème position, avec une victoire d'étape mais à 1h11' du vainqueur français.

Un éventuel passage à la Yamaha YZF, que ni David Casteu ni Olivier Pain n'ont réussi à hisser dans les hauteurs du classement, pourrait lui donner de nouveaux arguments. Entre Mar del Plata et Lima, les observateurs de la catégorie moto ont surtout eu la confirmation que l'avenir de la Catalogne ne se limitait plus aux perspectives de Marc Coma. La promesse de l'année est signée Joan Barreda, qui a perdu ses chances de briller au classement général en début de rallye (11ème à l'arrivée), mais qui a tout de même pesé sur la course, avec une spéciale remportée et huit étapes dans le Top 5 au total.

Au rayon des promesses, l'Italien Alessandro Boturri a été le plus rapide des nouveaux venus sur le Dakar (8ème à 2h59'04 de Despres), dans la nouvelle équipe Bordone-Ferrari qui a également placé Jordi Viladoms en 4ème position. Le clan catalan peut se réjouir par ailleurs d'avoir remporté le titre féminin avec Laia Sanz. Le classement des motards engagés sans assistance est quant à lui dominé par Stéphane Hamard.

Chez les autos, on attendait une lutte entre Mini, tant l'équipe X-Raid paraissait la mieux armée en matériel comme en pilotes… et elle a bel et bien eu lieu! Au final, l'équipe de Francfort remporte 8 étapes sur 13 avec 4 pilotes différents, Stéphane Peterhansel en signant 3 à lui seul, et surtout le team n'a jamais perdu les commandes du général. Logique dès lors que le duel pour la gagne se joue entre « Peter », et le plus expérimenté de ses coéquipiers, l'Espagnol Joan « Nani » Roma. En tête dès la 3e étape, le maître « Peter » n'en a pourtant pas moins dû attendre l'avant-dernière spéciale pour se constituer une avance déterminante. Au final, avec 41'56 d'avance sur le Catalan, Stéphane Peterhansel remporte donc son 4e titre auto, le premier en Amérique du Sud, et rejoint Vatanen en tête des pilotes les plus victorieux sur 4 roues. Mais surtout, le Vésulien s'offre une 10e victoire toutes catégories confondues et rentre encore un peu plus dans la légende du Dakar !

Malgré tout, les implacables statistiques X-Raid ne peuvent cacher le retour au premier plan de Robby Gordon. Bien aidé par le coup de volant de son coéquipier, et tenant du titre, le Qatari Nasser Al-Attiyah, mais aussi par les hallucinantes performances de sa machine, à la régularité réglementaire certes contestée, le Californien aura marqué de son empreinte cette 33e édition, sur la piste comme en dehors, se montrant le seul à pouvoir contester la suprématie X-Raid. Reste que, malgré ses 3 victoires d'étapes, Gordon échoue à la 5e place du général à plus de 2h15.

Dans un style beaucoup plus discret, mais finalement plus efficace, la performance à souligner sur ce Dakar 2012 est celle du toujours aussi régulier Giniel de Villiers ! Malgré une préparation écourtée et un projet encore en gestation, le Sud-Africain n'en accroche pas moins le podium dès la première participation du nouveau Toyota. De quoi aborder l'avenir avec confiance et ambition.

Enfin, côté 2 roues motrices, la victoire revient à Ronan Chabot et son buggy SMG, parfait de régularité pour finalement l'emporter avec plus de 9h d'avance sur le Sud-Africain Mark Corbett. Un écart qui aurait sans doute simplifié la vie de Xavier Foj, vainqueur de la catégorie production! Mais, une fois encore, ce n'est qu'en fin de parcours que l'Espagnol a fait la différence pour finalement l'emporter, 59' devant son meilleur ennemi, le Japonais «Jun Mitsuhashi »

En quads, les statistiques de la catégorie sont trompeuses. Alejandro Patronelli, tenant du titre, a réussi la passe de deux, en s'installant en tête du général dès la boucle Copiapo-Copiapo pour ne plus jamais la lâcher. Son frère Marcos a lui perdu toute chance de l'emporter dès la 7ème étape où il perdait 1h20. Mais cette domination formelle de l'aîné des natifs de Las Flores a cependant été contestée tout au long du parcours par un autre Argentin : Tomas Maffei. 7ème l'an dernier, il a mené la classification à l'issue des 4ème et 5ème étapes, puis a su rester au contact pour ne décrocher de sa place de second que lors de la 9ème étape. Le décompte des victoires de spéciales prouve d'ailleurs l'intensité de la lutte: 4 pour Maffei, dont la prestigieuse dernière arrivée à Lima, contre 3 pour chacun des deux frères. Derrière ce trio impérial, le Chilien Ignacio Casale et l'Uruguayen Sergio Lafuente prennent place dans le Top 5, mais à plus de 6 et 8 heures, tandis que l'Italo-Française Camélia Liparoti améliore sa dixième place conquise l'an dernier en terminant 9ème.

Enfin, en camion, l'histoire retiendra une double première: les victoires de Gerard De Rooy et de la marque italienne Iveco. Un ticket gagnant dont la réussite semblait programmée au départ de Mar Del Plata tant l'armada néerlandaise a mis les moyens pour parvenir à ses fins. La situation en faveur du fils De Rooy ne s'est cependant décantée qu'à la 9ème étape, avec le retrait sur tonneaux d'Ales Loprais. Le jeune Tchèque marquait jusque là Gerard De Rooy de près, ne lui concédant que 15'39'' de retard au général. Malgré ce mano à mano, c'est bien De Rooy qui aura marqué la cuvée 2012 en remportant le plus grand nombre de victoires d'étapes avec 5 scratches, et menant le général dès la 4ème étape. 25 ans après son père Jan, Gerard maintient l'empreinte De Rooy sur une catégorie marquée par la défaillance des précédents dominateurs, les Kamaz. Le renouvellement de leurs cadres n'a pas encore porté ses fruits et l'exclusion d'Eduard Nicolaev pour comportement antisportif lors de la 4ème étape, a souligné la difficulté de la transition. Une situation qui a cependant permis de voir à l'œuvre, Andrey Karginov et Artur Ardavichus, le privé kazakh, qui signent tous deux leurs premières victoires d'étapes.

René Lanouille

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