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A bout de soufre

Publié le 17 janvier 2012 par Paulo Lobo

A bout de soufreS'épancher, déverser ce qu'on a dans le coeur, chercher une oreille amie au plus profond de la tourmente. Je me rappelle ce que nous a dit un jour notre prof d'allemand. Tu peux penser ce que tu veux. Tu peux penser que tu aimes quelqu'un, que tu es aimé, que tu es entouré de parents, d'amis, de camarades. Mais au final, au bout de la route, face à la décrépitude et à la mort, tu te retrouveras toujours seul. SEUL. J'ai entendu cette phrase il y a 30 ans, et depuis elle ne cesse de résonner dans ma tête. Bien sûr, je n'y croyais pas, ou alors très peu. Dans la classe, nous étions plusieurs à dire notre désaccord. Nous avions des idéaux plein le coeur et un boulevard d'existence se déployait devant nous.
Les années ont passé et ont mis à rude épreuve mes certitudes. Je ne suis pas vraiment devenu cynique, peut-être seulement désabusé. Je ne suis pas seul, ma famille est magnifique, ma famille est vraiment ce que j'ai de plus précieux, mais j'ai conscience de ma vulnérabilité, de mon impuissance, de l'inutilité de ma révolte, de la vacuité de mes rêves.
La solution réside peut-être dans le don de soi, dans l'abnégation, dans la gentillesse, ce qui suppose de neutraliser en moi les désirs superficiels et creux, d'être moins préoccupé de mon petit ego. Dur, dur à mettre en pratique, surtout quand on s'est barricadé dans une sorte de forteresse affective.

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