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Millenium : The Girl with the Dragon Tattoo

Par Mg
affiche_millenium

A peine deux années après une trilogie suédoise sur pellicule, elle-même adaptation de trois livres parus peu de temps avant, MILLENIUM se voit récupérer par les studios américains. Forcément, le succès se voit, et il y a matière à l’exploiter. Fort heureusement on ne confie pas ça à n’importe qui, et c’est David Fincher avec toute la confiance du monde qui s’en emparait. Le résultat est convaincant, solide, visuel, moderne. Un Fincher reprenant la forme du polar noir déjà magistralement déposé avec ZODIAC, la folie d’un monde moderne où les individus sont dépassés, la noirceur d’une vision sociale étouffante. Fincher réussit son coup. Trop peut être, pour ceux qui connaissent l’histoire. Deux scénariis.

Pas évident d’avoir échappé à la folie MILLENIUM. Si vous n’avez pas lu les bouquins, si vous n’avez pas vu les films, bravo. Pour les fans, ou juste spectateurs de l’histoire, il n’y aura aucune surprise. Fincher pose le déroulé de son scénario sans grande surprise. C’est une adaptation au sens propre, la reprise de l’histoire avec quelques variantes ; des personnages secondaires modifiés, des morceaux d’histoires disparaissants, des thématiques plus léchées… Fincher en profite pour conjuguer être asocial (ça lui était forcément destiné) et polar noir. Dans tout ça, notre James Bond actuel se démène comme il peut (mais il le fait bien, encore torse nu) face au charisme impressionnant de Lisbeth, cette jeune punk hackeuse franche et déterminée. Un personnage qui a déjà ses fans, mais Fincher en fait l’objet de son fantasme, comme la prochaine étape d’une humanité déjà laissée sur le bas côté de l’évolution technologique hyper rapide. La toile de fond, peut importe, elle existait déjà et si ce MILLENIUM est le plus intéressant des trois, c’est bien l’évolution de Lisbeth que l’on suit. Le plan final en témoigne.

A côté de cela, il se peut que vous arriviez vierge de tout matériel devant ce nouveau Fincher. En ce cas, vous serez rassasiés. Pas étonnant ; on retrouve le cinéaste virtuose, celui qui peut faire déambuler sa caméra dans tous les sens sans complexe, qui soigne son image et ses outils. MILLENIUM version US est donc un petit bijou moderne et racé, celui-là même que vous adorerez revoir de temps à autre. Au milieu de cette histoire familiale à la suédoise, le cinéaste se trouve une nouvelle icône ; Rooney Mara, la nouvelle Lisbeth, prête à se plier à une revisitation plus actuelle. Si Noomi Rapace avait plus de caractère, Mara en impose également et devient le fer de lance d’un Fincher qui avait déjà son Tyler Durden pour parler d’aujourd’hui. Nous voilà avec une nouvelle muse, cette jeune cyber-hackeuse pas geek pour un sou, solitaire et autonome, aussi avide de sexe que de lignes de code, à l’aise avec le monde environnant, mais pas l’inverse. Une certaine image de la jeunesse, dont se sert Fincher pour ajouter une pierre à son discours, entretenu depuis SE7EN.

Au final, si ce MILLENIUM n’est pas désagréable, son gros défaut est de n’offrir qu’une jolie carapace pour une histoire traitée voici peu. On en sort selon, mais avec la confirmation que Fincher ne cesse d’exceller. Une très bonne nouvelle, qu’il pourrait sans doute mettre au service de films autre que des remakes?


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