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Une fantaisie baroque enjouée et élégante signée Molière, Hiegel et Morel...

Publié le 18 janvier 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Ah qu'il est bon de retrouver Molière et sa comédie ballet sous leur meilleur jour !

Catherine Hiegel, ancienne sociétaire du Français, a réuni plus d'une vingtaine d'artistes (acteurs, musiciens, chanteurs et danseurs) afin de nous offrir un grand et beau classique monté avec rigueur, enlevé, coloré, teinté d'une appréciable folie douce et incluant, chose suffisamment rare pour être soulignée, les intermèdes musicaux de Lully en "live".

Quel bonheur de voir François Morel s'emparer pour la seconde fois d'un personnage de Jean-Baptiste Poquelin, la première remontant à presque quinze ans lorsqu'il campa un hilarant Mascarille des Précieuses Ridicules, montées alors par Jérôme Deschamps. Aujourd'hui, le comédien insuffle à  Monsieur Jourdain toute son espièglerie, sa naïveté décalée et son côté lunaire qui, associés à ses irrésistibles accès d'autorité, rendent ce bourgeois aussi touchant qu'insupportable et ridicule dans sa navrante quête de noblesse et de bonnes manières. Drapé dans une improbable et immense robe de chambre, dont les pans traînant au sol sur plusieurs mètres sont portés par ses laquais qui peinent à suivre, il évolue dans son "parc d'attraction" et vaque d'un plaisir à l'autre, ravi,  tel un enfant de cinq ans, jusqu'à la célébrissime turquerie le "couronnant"  Mamamouchi. Il est parfait !

Autour de lui, une distribution à la hauteur. En tête Alain Pralon, sociétaire honoraire du Français (certainement pas un hasard...), amusant et excentrique maître de philosophie. Marie Armelle Deguy compose pour sa part une Madame Jourdain à la limite de l'hystérie tant elle n'en peut plus de son mari. Très drôle également ! Géraldine Roguez est une jolie graine de soubrette, Emmanuel Noblet fait des merveilles dans le rôle du profiteur Dorante, précieux, hautain et tête à claque à souhait, flanqué d'une Dorimène, Héloïse Wagner, délicieusement névrosée, réprimant avec difficulté un renvoi dès lors qu'elle évoque le mariage (elle est veuve )... On ne peut malheureusement les citer tous, mais sachez que le reste de la distribution  est à l'unisson.

Un charmant petit orchestre baroque, les chorégraphies originales et sophistiquées de Cécile Bon, le surprenant décor signé Goury,  les superbes costumes de Patrice Cauchetier et les éclairages ultra soignés de Dominique Borrini parachèvent ce divertissement haut de gamme accessible à tous.

Allez-y ! 

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