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La guerre des moutons

Publié le 21 janvier 2008 par Jpa

 Déjà maltraités par un parti d’extrême droite helvétique1 qui les avaient mis en scène dans une campagne de promotion d’idées nauséabondes, les moutons noirs ont aussi subi les coups du destin. Il se trouve que la population de ces ovins de couleur a considérablement baissé ces derniers temps.

Notamment celle des sauvages moutons Soay, dans l’îlle de St-Kilda au large de l’Ecosse. Même si leur proportion est largement majoritaire (75 % de noirs, un chiffre à faire pâlir M. Blocher, gourou du parti sus-nommé), leur population n’en a pas moins diminué. Et pourtant, vu que le mouton noir est plus robuste que son congénère blanc, il aurait dû gagné des parts de marché, en vertu des principes de l’évolution. Des chercheurs de l’université de Sheffield2 , nous apprend une dépêche de l’agence Reuters, ont voulu savoir pourquoi.

Or St-Kilda est un lieu parfait pour étudier les variations de population et leurs causes génétiques

puisque la population des moutons est restée presque stable depuis 4 000 ans. Immigration ovine zéro à St-Kilda.

Les chercheurs se sont aperçus que le gène codant pour un pelage sombre était dominant. Tout caractère du phénotype est déterminé par deux gènes, l’un donné par le père, l’autre par la mère. Donc, un mouton noir a soit deux gènes “noir”, soit un gène “noir” et un gène “blanc”. Ce qui veut dire qu’un mouton noir peut donner un gène “blanc” à sa progéniture.

Deuxième découverte, le gène “blanc” confère aux moutons (blanc ou noir) une meilleure “santé générale”.En se fiant à la théorie de l’évolution, il est donc normal que les moutons porteurs du gène “blanc” soient plus résistant au temps. Conclusion de l’un des auteurs de l’étude, Jon Slate: “c’est un exemple de tendance allant conter l’intuition tout en étant cohérent avec la théorie de l’évolution. Cela explique pourquoi nous observons parfois des choses à l’encontre de l’évolution.”

1 Le dessin ci-contre est un détournement… la vrai campagne se trouve ici.

2 Gratten J., Wilson A. J., McRae A.F., Beraldi D., Visscher P.M., Pemberton J. M., Slate, A Localized Negative Genetic Correlation Constrains Microevolution of Coat Color in Wild Sheep, Nature, Science,
Vol. 319. no. 5861, pp. 318 - 320 18 January 2008:


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