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Cerise sur le gâteau présidentiel ?

Publié le 20 janvier 2012 par Teamvivia56

  Vécu le lundi 5 février 2007 à 23 heures lors d’une soirée parisienne. Les frères Phil et Loric Van Blumberg, amis et clients de Maître David Sarel organisent une réception au Pré Catelan. Il s’agit d’une opération de communication destinée à assurer la promotion de leur joaillerie installée place Vendôme.   BOULOGNE-BY-NIGHT.jpg

Soudain, un convive s’approche de David. Il s’agit d’un homme brun d’environ trente-cinq ans. Grand, cheveux frisés un peu longs, très élégant. David le connaît. Son interlocuteur s’appelle Bertrand Bonnert. Il possède des salons de massage et d’esthétique ainsi que des clubs de rencontres. Bertrand est un client attitré de David. Jamais de problèmes de droit du travail dans les sociétés de Bertrand Bonnert. On règle les affaires en famille avec les filles. En sa qualité d’avocat, David s’occupe du fonctionnement des sociétés, des négociations d’emplacements, des renouvellements de baux commerciaux… Il fait intervenir son associé Stéphane Larivière quand le fisc embête Bertrand ou une de ses amies. En vérité, David suspecte Bertrand d’apporter sa protection à quelques petites qui racolent un peu. Bertrand semble aussi prêter des appartements de son parc immobilier à d’autres jeunes femmes que la solitude conduit à inviter des hommes – voire parfois d’autres femmes - pour partager quelques heures de détente…

De temps en temps, maître Sarel s’indigne face aux dénonciations qui conduisent son client devant un juge d’instruction. Des calomnies, des allégations mensongères et sordides formulées par des jaloux qui ne manquent pas d’audace et accusent Bertrand de proxénétisme ! Les gens sont si méchants de nos jours. Jusqu’à présent, aucun soupçon n’a résisté aux arguments juridiques de maître Sarel. Les délits ne sont jamais constitués. Il manque toujours l’élément matériel ou l’élément légal. Et comme aucune fille n’a jamais témoigné… Une fois, une petite venue de Lettonie passer quelques semaines de vacances – c’est en tout cas ce qui se déduisait de son visa touristique - a bavé auprès d’un lieutenant des mœurs. Personne ne l’a jamais revue.

- Elle dû repartir dans son pays sans laisser d’adresse, rigole Bertrand. Je lui pardonne ses errances. Je pense qu’elle rêvait de participer au Concours de l’Eurovision et qu’elle s’est trompée d’adresse. Après ça, la Lettonie va encore nous faire le coup du France, zéro point (prononcé à l’anglaise et avec l’accent s’il vous plait).  

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Bertrand Bonnert est un homme de bonne compagnie qui fréquente assidûment la Jet Set. C'est un très bon client. Il paye ses honoraires rubis sur l’ongle. Disposant de liasses d’argent liquide qu’il n’a pas le temps de confier aux soins des banquiers, il ne demande une facture que pour la moitié du prix. La paperasserie, c’est tuant. David apprécie et trouve Bertrand hyper-sympa.

- Penses-tu qu’une loi d’amnistie va éponger les infractions routières après les présidentielles ? demande Bertrand Bonnert à son avocat. En d’autres termes, crois-tu qu’on puisse se lâcher sans risque sur les autoroutes et arrêter de payer le stationnement ?

- Franchement non, répond David. Je suis convaincu que la loi d’amnistie sera restrictive cette année et qu’elle exclura les infractions routières, surtout les excès de vitesse. Le stationnement, je ne sais pas, mais les principaux candidats ont fait les cakes en stigmatisant la bagnole, alors. Ils sont tous prêts à bouffer l’automobiliste tout cru. Après le vote, l’élu passera les conducteurs à la casserole, histoire de montrer qu’il applique ses recettes au goût fiscal et amer.  

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- Bon, ben je continue à utiliser les fausses plaques sur la Maserati alors, ajoute Bertrand.

- Pardon ? s’enquiert David.

- J’ai fait installer un gadget marrant, répond son interlocuteur. Un truc inspiré de James Bond. Mes plaques sont réversibles. J’ai d’un côté le vrai numéro, et de l’autre le faux. Quand je me gare sans payer ou que je bourre sur l’autoroute, j’actionne la manette qui retourne la plaque et fait apparaître le faux numéro.

- C’est un peu dangereux, objecte David. Si tu te fais arrêter avec les fausses plaques, tu te retrouveras en garde à vue.

- J’ai tout prévu, réplique Bertrand. Le numéro de la fausse plaque reprend les chiffres de la vraie, mais dans le désordre. 57 au lieu de 75, 7214 au lieu de 1472. Au niveau des lettres, un M est devenu N. Je prétendrai que le mec qui montait les plaques était dyslexique, c’est tout.

- Astucieux, reconnaît David. Mais n’en abuse pas quand même. Il arrive que les flics s’acharnent bêtement sur des histoires d’excès de vitesse.

QUELQUES LIENS CYNIQUES A SUIVRE

Vous pouvez retrouver David Sarel et les frères Van Blumberg dans mon roman Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans. Car bien sûr, ceci est une fiction cynique. Dans la vraie vie, jamais un candidat aux présidentielles n’aurait l’idée saugrenue de s’en prendre aux automobilistes :

http://www.endurance-info.com/article.php?sid=2844

Quand les politiques de notre pays prennent le volant

http://circuitmortel.hautetfort.com/tag/renault%20espace%20f1

Pour une relance décomplexée du plaisir automobile en 2012

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2011/12/27/2012-l-annee-de-la-relance-decomplexee-du-plaisir-automobile.html

Thierry Le Bras  


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