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Bayrou, Villepin, Morin, Boutin : réunion au sommet du centre

Publié le 21 janvier 2012 par Variae

La scène se passe dans les salons d’un grand hôtel, quelque part au centre de Paris. Plusieurs personnalités politiques, classées quelque part au centre de l’échiquier politique, arrivent au compte-goutte, se saluant avec un air suspicieux et s’asseyant autour d’une petite table au centre de la grande pièce. Il n’y a vraiment pas beaucoup de place et les chaises se gênent les unes les autres. S’installent successivement Hervé Morin, François Bayrou, Dominique de Villepin et Christine Boutin.
Bayrou, Villepin, Morin, Boutin : réunion au sommet du centre
Hervé Morin – Chers amis … [il s'éclaircit la voix] je vous remercie d’avoir accepté mon invitation. J’ai soigneusement analysé la situation politique actuelle et, n’étant pas homme à faire les choses à moitié, j’ai décidé qu’il fallait que nous nous retrouvions pour discuter de l’opportunité de nos candidatures respectives. Pour les centraliser, si j’ose dire ! En tant que président du Nouveau Centre …

Dominique de Villepin – Nouveau Centre, vieille canaille ! [il bombe le torse, regarde autour de lui, apparemment très satisfait de son trait d'esprit]

Hervé Morin – [jetant un regard mauvais à Villepin] … en tant, donc, que président du Nouveau Centre, c’est bien entendu à moi que revient la responsabilité d’être, heu, responsable et donc de faire baisser le nombre de candidatures au centre, en organisant une discussion entre nous.

Dominique de Villepin – Une candidature ne se discute pas, elle ne se négocie pas, elle se prend, elle s’arrrrrache aux Français !

François Bayrou – Cela suffit. [Il parle lentement, d'une voix grave, ponctuant chaque segment de phrase d'un long silence et fixant intensément, tour à tour, ses interlocuteurs]. La France … la Franceuu se meurt de la politique des clans, des vieux partis, des vieilles solutions. Ni la gauche … ni la droite … ni le gaullisme – oui monsieur De Villepin, ni le gaullisme – ni même le centre n’ont la recette … pour sortir de cette criseeuu … que j’avais prévue … car je l’avais prévue, oui Monsieur Morin, dès 2007 ! Eh bien toutes ces personnes, il faudra les faire travailler ensemble … et il n’y a pas, non, il n’yyy a pas d’autre solution. Et nous les forcerons, s’il le faut … nous les forcerons à travailler de concert.

Dominique de Villepin – Nous y voilà ! Vous voulez rassembler, mais autour de votre rogaton de parti, de cette miette abracadabrantesque, de cet homoncule politique ! Alors que moi je n’ai aucun intérêt de parti ou de clique ; il n’y aura que les Français, moi, et les meilleures décisions !

Hervé Morin – Excusez-moi, mais n’ayant plus ni parti, ni députés fidèles, ni points dans les sondages, c’est moi qui peut le mieux rassembler au nom de l’intérêt général …

François Bayrou – Monsieur Morin … Monsieur Morin … Vos mensongeeeuu, vos petites manigances, laissez-moi vous le dire, elles ne trompent personne … personne. Vous êtes la créature … je dis bien la créature, oui Monsieur Morin, et je pèse mes mots, du président sortant. Vous êtes un des représentants … de ce système … que je combats et que j’invite tous les républicains à combattre avec moi …

Dominique de Villepin – Qu’y a-t-il comme plus vil représentant du système des partis que vous, François Bayrou, vous, qui avez été construit par Nicolas Sarkozy, vous, que ses amis les sondeurs font artificiellement monter pour dissimuler le souffle d’espérance, le souffle de FRANCE, qui porte ma destinée !

François Bayrou – Monsieur de Villepin … toutes vos ruses … toutes vos mystifications …ne pourront pas effacer la vérité. Vous avez encore … Monsieur de Villepin …rencontré le président … Nicolas Sarkozy … en passant par une entrée dérobée de l’Élysée …

Hervé Morin – Ah non, c’est moi ça, même qu’il a été très sympa !

Bayrou, Villepin, Morin, Boutin : réunion au sommet du centre
Christine Boutin – [cri strident] STTOOOOOP ! J’en ai assez entendu ! Alors il faut que vous le sachiez : je peux être gentille, mais il ne faut pas me prendre pour une gourde. Tant va la grenouille au bénitier, qu’à la fin elle se lasse ! Je suis venue ici pour vous faire une annonce : si jamais vous ne me laissez pas me présenter, je lâcherai une bombe bactériologique !

Dominique de Villepin – [prend un air solennel] Madame, la République ne saurait souffrir ni chantage, ni menace ! Allez-y, envoyer votre bombe, je suis prêt à faire rempart à la France de mon corps !

Hervé Morin – Oui c’est vrai ça, allez-y, maintenant que vous êtes au centre du débat !

Christine Boutin – Si vous ne me laissez pas me présenter, je réfléchirais à l’hypothèse de la possibilité d’annoncer ma probable non-hostilité à la candidature de Nicolas Sarkozy, si la sensibilité que je représente est associée au prochain gouvernement, et s’il est écrit dans la constitution que les athées iront en Enfer !

Hervé Morin – Eh, c’est pas une mauvaise idée ça ! Vous croyez qu’il resterait une place de ministre pour moi ?

La réunion se termine dans un brouhaha indescriptible.

Romain Pigenel


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