Magazine Cinéma

Bienvenue à Gattaca

Publié le 25 janvier 2012 par Olivier Walmacq

Affiche de 'Bienvenue à Gattaca'

L'histoire: Dans un futur proche, l'homme est rangé dans deux catégories: les enfants naturels et donc, indésirables, et les autres produits génétiquement, ayant un haut rang social. Avec l'aide de Jérôme, homme idéal handicapé depuis un accident, Vincent, homme naturel, va transgresser les lois, en prenant les caractères génétiques du premier. Sauf que le meurtre du directeur d'une mission sur Titan, dont Vincent doit faire partie, va changer les choses...

La critique d'Alice In Oliver:

Avec Bienvenue à Gattaca, le réalisateur, Andrew Niccol aborde un thème récurrent de la science fiction: l'homme révolté qui n'obéit pas aux codes établis par la société moderne. C'est une thématique que l'on retrouve dans de nombreux classiques de la littérature de SF: 1984 de George Orwell, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la Nuit des Temps de René Barjavel ou encore Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley.

D'ailleurs, certaines oeuvres citées ont été adaptées au cinéma. Au niveau de ses influences et de ses inspirations, Bienvenue à Gattaca ressemble à une adaptation très libre du Meilleur des Mondes.
Il est donc question ici d'eugénisme et de science moderne, la perfection de l'individu étant le nouveau mot d'ordre d'une société idéale et dictatoriale.

Ethan Hawke et Jude Law dans Bienvenue à Gattaca

Cette perfection répond évidemment à plusieurs critères établis: une santé parfaite, un coeur d'athlète et une intelligence hors du commun.
Seuls les individus qui possèdent ces caractéristiques peuvent accéder aux plus grandes instances de l'Etat. Les autres, donc, les individus avec un code génétique imparfait, sont condamnés à sombrer dans l'oubli et à effectuer des tâches ingrates.

Toutefois, dans ce monde génétiquement déterminé, certaines personnes tentent de transgresser les codes établis.
La science permet également de tricher et de passer pour un usurpateur et un pirate de la génétique. C'est par exemple le cas de Vincent (Ethan Hawke), un enfant naturel, donc imparfait, qui va prendre les traits génétiques de Jérôme (Jude Law), qui répond aux exigences requises, mais qui est également handicapé.

Jude Law et Uma Thurman dans Bienvenue à Gattaca

Jérôme a un seul rêve: voyager dans l'espace. Evidemment, son imperfection génétique l'empêche de concrétiser ses rêves d'Icare.
A partir de ces différents éléments, Andrew Niccol réalise un film d'anticipation ambitieux et terriblement effrayant.
Au niveau des décors, le cinéaste insiste sur une société obsédée par la perfection.

Quel que soit les endroits, tout est là pour rappeler que la génétique est la voie de la raison et l'absolue nécessité pour gravir les marches de la gloire et de la reconnaissance. Au niveau de la mise en scène, Bienvenue à Gattaca ressemble à un thriller oppressant. Jérôme va-t-il parvenir au bout de sa quête ?
Ses espoirs seront mis à rude épreuve et le jeune homme devra sans cesse défier un système prêt à tout pour débusquer les pirates génétiques.

Ethan Hawke dans Bienvenue à Gattaca

Ensuite, le film évite tout jugement de moral. Ici, c'est le spectateur qui est invité à réfléchir sur le sens de l'eugénisme et de ses dérives en matière de science, d'idéologie douteuse, de pouvoir, de réussite sociale et d'éthique.
Dans cet univers froid et aseptisé, Andrew Niccol parvient à rendre ses personnages attachants, le déterminisme laissant place à un petit espoir en l'humanité.
Un vrai tour de force !

Note: 17/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines