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Gotye : Making Mirrors ou la chronique la plus à la bourre de l'année

Publié le 26 janvier 2012 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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J'ai reçu il y a fort fort longtemps maintenant un lien pour écouter Gotye.

C'était avant son concert à la Maroquinerie donc au tout début du mois de novembre. J'ai tout de suite répondu que j'adorais et comme les gens qui s'occupent de ce projet sont formidables, ils m'ont fait parvenir l'album sous quelques jours.

J'étais ravie.

Comme le projet débarquait à peine sur notre territoire, la bio que j'ai reçue était en anglais. Bon déjà ça, j'avoue ça m'a un peu fait trainer les pieds.

Mais je n'ai pas arrêté de l'écouter, cet album.

En boucle.

Au casque, chez moi, partout.

Il m'a accompagné fidèlement un bon moment.

Je n'arrêtais pas de me dire " Bon écoute, temps ou pas temps devant toi, il faut que tu écrives quelquechose dessus". J'ai bien publié des statuts élogieux sur FB et Twitter agrémentés d'extraits mais pas d'article à proprement parler.

Et puis je me suis convaincue qu'il fallait que je joigne mon avis à un compte rendu de live. Que ça serait vraiment bien que je le voie au moins une fois pour agrémenter mon billet (on se trouve toutes les excuses du monde quand on n'a pas franchement le temps, pas vrai?).

Alors oui tu vas me dire "non mais attends La Blonde, je regarde ton rythme effrené de publication depuis novembre et que vois-je? Que tu as publié des dizaines de papiers. Alors bon si t'avais voulu, je me dis que Gotye aurait très bien pu avoir une petite place réservée, non?"

Oui mais alors en fait, j'essaie de publier en priorité ce qui me parait "urgent" parce que c'est une actualité brûlante (un compte rendu de live, une vidéo, des photos ou une chronique associée à la promotion d'un évènement pour un artiste précis...) et du coup c'est malheureux mais Gotye s'est retrouvé relégué bien loin...(sinon tu ne rêves pas, je dialogue toute seule, oui-oui, c'est bien ça).

Bon mais enfin voilà, c'est 2012 et si tu sais que je n'aime pas prendre de résolutions de début d'année, disons que Gotye était inscrit sur la liste de mes priorités.

Déjà il faut savoir que quand j'ai reçu le lien j'ai lu très vite le texte associé et je me suis surtout dépêchée d'aller écouter. Immédiatement j'ai craqué.

J'ai parcouru rapidement le mail de présentation, donc.

Oui.

La preuve : j'ai cru dans un premier temps que son nom de scène était Goteye et je me voyais déjà dans mon billet mettre en relation cet artiste là et le Kid With No Eyes que tu connais bien maintenant en imaginant un parallèle savoureux (oui, bon, écoute, sur le moment ça me paraissait être une bonne idée) à base d'amour aveugle et de troisième oeil, enfin tu vois le genre : GROS boulot sur le champ lexical toussa.

En fait j'ai vite appris que c'était Gotye (prononce le comme le prénom "Gauthier").

Déception.

D'être corrigée (1) et de devoir renoncer à ce projet de papier qui m'emballait (2).

Grrrrrrr.

Après j'ai glissé un carnet dans ma voiture et vu que l'album passait en boucle sur mon autoradio je me suis dit que j'allais prendre des notes au gré des écoutes et que ça serait vite fait. J'ai donc mis en pratique cette excellente idée (c'est le billet spécial autosatisfaction) (qui a dit "comme tous les autres"?)(halte aux sarcasmes).

Mais j'ai perdu le carnet.

Ne me demande pas où, hein (je précise parce que quand j'ai annoncé ma déception rapport à cette perte c'est la première chose qu'on m'a demandée "han, dommage...et tu l'as perdu où?")(autant te dire que j'adore quand je perds un truc et que la première réaction que j'entends est celle-ci)(je ne sais pas toi mais moi ça m'arrive souvent)(c'est le billet spécial parenthèses t'as vu?) (je crois que c'est la délicieuse Camille qui m'a refilé ça. C'est TRES TRES contagieux, méfie toi). Le fait est que je l'ai jamais retrouvé (le carnet, faut suivre, c'est chaud).

Alors du coup ça m'a découragée.

Je me suis dit (je sais c'est d'une grande bêtise) : "oh ça ne doit pas être le moment pour que j'écrive sur lui (oui, genre "l'univers m'envoie des signes" etc...), remets ça à plus tard".

Ca pour remettre, on peut dire que j'ai bien remis je trouve.

Trois mois plus tard donc je suis là. En train décrire sur Gotye.

Alors après cette longue introduction un peu hors-sujet : j'y vais.

(J'appréhende un peu parce que du coup tu t'attends sans doute à quelquechose d'extraordinaire avec toute cette préparation alors que bon...)

Il faut déjà que je te dise que j'ai aimé l'intro sussurée.

Je sais, je sais, rien de vraiment nouveau, les introductions se sont tellement généralisées que ça n'a rien d'une révolution mais j'aime le principe d'entrer dans l'album en y glissant doucement et celle-ci est parfaite pour ça.

Planante, elle laisse penser que l'album va t'emmener du côté de paysages musicaux où tout n'est que calme et volupté mais hop, dès le premier titre, la rythmique surprend : Easy Way Out te tire de la torpeur dans laquelle tu t'étais laissé envelopper et te donne envie de remuer.

Harmonies vocales et arrangements ciselés ici à base de riffs ultra efficaces, ce mélange que l'on retrouvera souvent sur l'album permet à Gotye de concocter de vraies petites pépites pop distillées tout au long de l'album.

S'ils sont très travaillés les arrangements ne sont pas pour autant l'occasion de donner lieu à une surenchère d'effets : parfaitements dosés, on se laisse surprendre par l'incroyable équilibre des compos et des voix; jamais l'un ne prend le pas sur l'autre mais ils s'accordent parfaitement et les choeurs et les claps (tous deux récurrents), s'ils confèrent de la profondeur aux morceaux (Sur eyes wide open ou In your light par exemple mais un peu partout en fait) ne sont jamais trop marqués. Parfait dosage, équilibre subtil : j'ai chaviré.

Alors bien sûr on pourra reprocher à "Making Mirrors" d'être un album qui mange d'homogénéité. De mon côté je fais partie de ceux qui considèrent que c'est souvent un atout dès lors qu'une cohérence se dégage de l'ensemble.

Là elle est bien présente, partout on sent "la patte" de l'artiste bien qu'il aime explorer des territoires très variés.

Oui parce que venu d'Australie mais originaire de Belgique, Gotye brouille les pistes. Difficile de le fixer.

Sur une carte comme dans la musique.

Nappes électroniques, cordes, percussions ethniques,... Gotye ne s'interdit rien.

Sa musique pop lorgne du côté de la soul, de la world music, s'autorise des accents jazzy et c'est bien.

Malgré l'incroyable travail de production rien n'y parait, c'est là le talent des grands arrangeurs : les morceaux diablement efficaces sont légers et il s'en dégage une vraie fluidité. Etrangement, bien que les ambiances soient très variées d'un titre à l'autre, les transitions se négocient avec facilité.

Enfin je me permets quand même d'émettre un doute sur la pertinence de l'utilisation du vocodeur sur "State of the art" où je me suis réjouie instantanément de la tonalité reggae du morceau avant que mon enthousiasme ne retombe quelques secondes plus tard à l'écoute de la voix. Trop modifiée à mon goût.

Faisant preuve d'un sens évident de la mélodie, on peut prédire à Gotye un joli succès public, que son "Somebody that I use to know" a déjà lancé et que "Save me" devrait rapidement  lui permettre de confirmer.

Making Mirrors est un des très beaux albums disponibles en ce début d'année.

Vrai plaisir que de se le procurer et de le faire tourner partout, tout le temps. Inlassablement.

C'est sans doute ça qui est le plus étonnant : Cet album réussit à être addictif sans être jamais être lassant. Stupéfiant.

Oh mais, mais j'arrive à la fin de ma chronique et je réalise que je ne t'ai même pas dit que j'ai assisté à l'enregistrement du Taratata dans lequel il s'est produit dernièrement alors je le fais : c'était superbe.

Et hasard du destin dès le lendemain matin j'ai partagé un Eurostar avec lui.

Enfin "partagé un Eurostar avec lui" disons qu'il était dans le même que moi et que je ne m'en suis rendue compte qu'à l'arrivée mais ça n'a pas manqué de susciter chez moi un vif émoi (et moi, et moi, et moi).

Pourquoi je te raconte ça? Pour t'expliquer qu'en fait, il a été très présent depuis 3 mois autour de moi et sincèrement je ne comprends VRAIMENT pas pourquoi j'ai tant tardé à en parler.

Bon mais je considère que c'est réparé. Ouf. Ca c'est fait.

Bon et bien entendu je ne peux pas terminer ce billet sans y glisser la vidéo de cette incroyable cover qui a tourné partout (postée il y a trois semaines tout pile et qui totalise plus de 37 millions de vue) et qui le mérite bien :

Ce coup-ci c'est bel et bien fini.

J'espère que j'ai déclenché chez toi une irrépressible envie d'aller l'écouter...


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