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François TEYSSANDIER (France).

Par Ananda

Ce chemin tout hérissé d’épines et de silex que le soleil creuse jusqu’au cœur inaccessible des mots.

Parmi ces rocs de lumière que le ciel découpe dans l’air à grands coups de ciseaux, le soleil deviendra torrent, puis source invisible de la nuit sous l’herbe aiguisée par le vent.

Femmes de vent que le vent assaille de sa lumière, qui pèse à leurs flancs tout le poids du jour et de la nuit.

Pierres veinées d’oiseaux que creuse la gemme du feu à même l’affleurement du roc.

Tous ces mots que tu graves sur la table du langage et qui s’incrustent comme des miettes de temps dans les veines du bois.

Tu mords à pleines dents dans le jaune savoureux d’une pomme comme si la couleur sur ta langue avait davantage de chair et de goût que le fruit.

Le pas s’égare, oublieux du sol, et mesure l’espace désert, sans fin, infiniment plat, infiniment obscur.

Cheval peint sur la paroi d’une grotte, et qui soudain rue vers les étoiles.

Le compas du soleil trace sur le sol un cercle de silence.

Le soleil gravit les terres jusqu’au labyrinthe du cœur.

Mille soleils ont frappé ton corps, et ne font plus qu’une ombre dans ta chair mise à nu par la lumière.

Le sourd et ténébreux fracas du temps bat sourdement dans la pierre durcie par l’écume et le feu.

Parle aux arbres, aux pierres, à l’eau des sources et des puits, tu sais qu’un insecte habite chaque brin d’herbe et que le feu mentionne ton nom, toi l’humble moissonneur de nuées et l’attentif guetteur de la lumière…

Neige des mots qui se détachent sur la page blanche de l’impalpable et cruelle blancheur de la lumière.

François Teyssandier


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