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Le Front de gauche ignoré par les médias

Publié le 27 janvier 2012 par Gezale

« Dans un récent article sur son blog, mon amiJean-Charles Houel se fait avec raison l’écho de manquements au pluralisme dansles médias relevés en France par la Commission européenne, associant en cela demanière peu glorieuse notre pays à la Hongrie et à l’Italie. Mais s’il seplaint, au nom du Parti socialiste, du manque de pluralisme dans l’informationen France, citant pour exemple l’absence de TF1 et de France 2 au meeting de soncandidat au Bourget, que dirions-nous alors du traitement médiatique réservé auFront de Gauche depuis sa création en 2009 ?
En février 2009, pour le lancement du Front de Gaucheà l’occasion de l’ouverture de la campagne des Européennes, 6.500 militants etsympathisants remplissaient le Zénith de Paris. Couverture et retombées médiatiquesfurent quasi nulles. Pas une image le soir même aux journaux télévisés. SeuleLCP retransmit les discours de Christian Piquet, Jean-Luc Mélenchon etMarie-George Buffet. Pas un mot sur les grandes chaînes publiques que sontFrance 2 et France 3. TF1, n’en parlons même pas. Il faut le cynisme et la démagogied’un Franck Martin pour porter aux nues cette chaîne TV privée comme il l’afait dans le dernier bulletin municipal « AllezLouviers ». Jusqu’à lui dérouler le tapis rouge pour la remercier deson choix de prendre Louviers comme ville test pour la prochaine présidentielle.Qui peut encore croire que ce média, aux mains de Martin Bouygues, l’un desmeilleurs amis de Sarkozy, puisse avoir la moindre raison de faire de quelquemanière que ce soit la courte échelle à la Gauche – que le Maire-Écrêté deLouviers prétend pourtant représenter au plan local –, à fortiori de parler deMélenchon et du Front de Gauche ? TF1 ne le fera que contraint et forcé,pour sauver la face et s’éviter les foudres du CSA.
En revanche, en 2009 toujours, alors qu’au mêmeendroit – le Zénith de Paris-La Villette –, quelques semaines plus tard, le Printemps des socialistes peina àrassembler 650 personnes, tous les grands médias rendirent compte de cettemanifestation, en prenant grand soin de ne diffuser, par pure charité sansdoute, que des images du public en plan très serré…
En novembre 2010, au Congrès national du Parti deGauche, au Mans, aucune télévision publique ne couvrait l’évènement. L’antennerégionale de France 3 n’avait pas même daigné déplacer un journaliste. Ilfallut la présence de Itélé pour que soit enregistrée la fameuse phrase dudiscours de Jean-Luc Mélenchon : « Jesuis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas ». Petite phraseque reprit ensuite en boucle pendant plusieurs semaines, totalement extraite deson contexte, la cohorte des médias, telle un troupeau de moutons. Qu’importaitalors au co-président du Parti de Gauche, qu’ils la tournent en dérision ?L’essentiel était ailleurs. Fin connaisseur du système, il avait dû user de cestratagème pour parvenir enfin à faire parler de lui et du Front de Gauche.
On pourrait multiplier ainsi les exemples au point derendre fastidieuse la lecture de cet article. Aussi, nous limiterons-nous à ne citerque le dernier en date : celui de la participation de Jean-Luc Mélenchon,le 12 janvier, à l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes ». Chacun s’accorde à dire quele candidat du Front de Gauche y fut excellent et que ce fut, dans le genre, ungrand moment de télévision comme on n’en avait pas vu depuis fort longtemps. Pasun mot durant les jours qui suivirent dans les bulletins, journaux et émissionsd’information de France Inter, radio de service public, pour ne citer qu’elle. Àentendre la pluie de commentaires sur ce même média au lendemain de laprestation du candidat socialiste à cette même émission, on est tout de même endroit de se poser quelques questions sur le pluralisme de l’information tel qu’ils’exerce à France Inter et sur la scandaleuse différence de traitement appliquéeà l’un et l’autre des deux principaux candidats de gauche.
Enfin, pas un mot non plus sur l’ensemble des médias,des meetings du Front de Gauche faisant salle comble au cours de la dernièrequinzaine, à Nantes (6.500 personnes), à Metz (4.500 personnes), à Besançon(4.500 personnes), etc. Et, jusqu’à ce jour, aucune retransmission directe oudifférée sur une chaîne publique.
Alors bien sûr, on le constate, il y a d’immensesprogrès à faire dans ce domaine en France. Où se situe le pluralisme lorsqueles présidents des chaînes publiques sont nommés par le président de la Républiqueet que toutes les chaînes privées de quelque importance sont aux mains des amisdu même ? On le verra sous peu avec la prochaine intervention télévisée duprésident-présumé candidat, le 29 janvier, qui sera simultanément diffusée surcinq chaînes. Rien de moins ! Intervention qui, de ce point de vue, n’aurapas grand-chose à envier à la situation de l’information en Corée du Nord. Toutefois,qu’il s’agisse des primaires, ou maintenant du démarrage de la campagne de soncandidat depuis le meeting du Bourget, je ne pense pas que le Parti socialistea motif sérieux à se plaindre jusqu’à présent de la place que lui accordent lesmédias. Pas de quoi s’indigner, en tout cas. Il n’en va certes pas de même pourle Front de Gauche et nous allons bientôt le faire savoir.
Reynald HarlautFront deGauche

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