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Andrea H. JAPP - Aesculapius : 8/10

Par Eden2010
Andrea H. JAPP - Aesculapius : 8/10

Andrea H. JAPP – AESCULAPIUS : 8/10

(T1 des mystères de Druon de Brévaux)

Aesculapius est le premier tome d’une trilogie, celle des mystères de Druon de Brévaux.

Cette mini-série (découverte grâce à la rubrique « une minute pour un livre ») nous plonge dans le XIVème siècle puisque nous y suivrons Druon de Brévaux, un mire itinérant (une sorte de médecin laïc).

En lisant ce roman vous vous détendez grâce à l’intrigue, vous apprenez, comme toujours dans un polar historique, certains aspects de la vie d’alors, mais dans Aesculapius l’auteur va plus loin puisqu’il vous permet également d’approfondir vos connaissances sur le langage lui-même !

Mais parlons d’abord de l’intrigue :

Tout débute avec Jehan Favel, un mire (médecin laïc), qui est poursuivi par l’Inquisition puis arrêté et soumis à la Question … L’inquisition souhaite en savoir plus sur une mystérieuse pierre rouge. Il emportera ce secret dans l’au-delà, contraignant ainsi sa fille Héluise à disparaître sous peine d’être poursuivie comme son père.

Quelque temps après, le jeune mire Druon de Brévaux traverse la pays mais se fait arrêter par le Seigneur Béatrice sur les terres de laquelle il braconnait. Celle-ci a, heureusement, besoin de ses services, puisqu’une terrible bête terrorise le pays. Une bête monstrueuse qui tue de façon atroce, laissant des cadavres déchiquetés et à moitié dévorés sur son passage.

Druon de Brévaux n’est pas seulement un mire d’avant-garde mais également un jeune homme intelligent que les mystères intriguent. Il poursuivra les indices et découvrira que la bête n’est pas la seule menace qui plane sur le Seigneur Béatrice.

Et tout au long des pages nous retrouvons le mystère de la pierre rouge …

Un Sherlock Holmes du le XIVème siècle :

L’intrigue n’est pas exceptionnelle, ni même les autres petites histoires qui sont pourtant adroitement intégrées.

Non, ce qui m’a vraiment convaincu, c’est le style de ce roman ! Ici, la forme l’emporte clairement sur le fond, si on peut dire. L’écriture elle-même devait nécessiter des recherches et connaissances approfondies.

L’intrigue est celle que j’ai exposée, rien de palpitant ni de bien nouveau à priori, et pourtant, c’est bien amené, même si on ne doit pas s’attendre à des surprises.

La première chose qui me venait à l’esprit était « Sherlock Holmes », puisque Druon a cette habitude d’observer, d’analyser et de tenter de sortir tous les faits de leur contexte émotionnel pour trouver la clé de l’énigme. Le regard qu’il porte sur les faits et gestes des uns et des autres est particulier, ce qui se comprend au regard de son histoire personnelle (qu’il vous faudra découvrir !).

Le mystère est réel, mais nous avons tous déjà lu des histoires similaires.

Les personnages, eux, sont bien décrits, tous les caractères ont des zones d’ombres, des aspects sombres. Le relief des héros ou des figurants est un grand plus dans Aesculapius.

Et le style du roman est fabuleux. Il est vrai que nombreux sont les auteurs qui utilisent les mots et les formulations de l’époque, mais Andrea H. Japp pousse cet art bien plus loin. Elle se sert de mots dont les significations peuvent avoir changées depuis, elle utilise des formulations anciennes … mais surtout, elle prend le soin de nous informer de l’évolution d’un mot ou d’une façon de parler par une petite note de bas de page.

Quand j’ai commencé à lire ce roman j’ai d’abord eu un mouvement de recul. Ouf, cela allait être fatiguant, toutes ces notes de bas de page, cela allait gêner l’intrigue ! Pas du tout. Déjà, vous n’êtes pas obligés de les lire, mais rapidement vous vous rendrez compte que ces petites informations sont un bonus inestimable et presque aussi prenantes que le roman lui-même.

Des détails précieux donc. Ainsi, un exemple bête, certainement pas le meilleurs , mais cela illustre bien mes propos : tout le monde connaît l’expression « qui dort, dine »… et bien, à l’origine le sens était bien plus littéral encore : celui qui voulait dormir dans une auberge se devait d’y dîner également ! D’autres mots, encore d’usage aujourd’hui, trouvent leur origine dans les expressions d’alors, et sans nous en apercevoir nous avalons les petites annotations qui nous font voir l’origine, l’évolution de tout un langage !

Donc, l’intrigue était sympathique, les personnages colorés et le style absolument convaincant.

L’ambiance générale de Aesculapiusest assez angoissante puisque l’Inquisition n’est pas loin, de même que la cruauté des seigneurs, même des seigneurs les plus justes, qui semble tout d’un coup indispensable !

Sans à aucun moment décrire les atrocités des tourments infligés aux condamnés qu’elle ne fait qu’effleurer, l’auteur parvient à nous faire frissonner à la simple idée de « la Question », qui ne servait qu’à obtenir des aveux d’un être déjà condamné, pour confirmer un verdict. De même qu’une condamnation à mort par décapitation pouvait être le verdict doux qu’on espérait …

Et dans tout cela, il y a le personnage central, Druon de Brévaux, un mire d’une intelligence exceptionnelle qui porte avec lui un secret qu’il ne devra en aucun cas trahir et qui cherche en même temps à comprendre pourquoi Jehan Faval devait laisser sa vie de façon aussi effroyable.

Les « Mystères de Druon de Brévaux » comprennent les trois volumes suivants :

- Tome 1 : Aesculapius

- Tome 2 : Lacrimae

- Tome 3 : Templa Mentis

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