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40 ans plus tard

Publié le 29 janvier 2012 par Michelleblack
Dans le cadre d'un dossier pour le Baccalauréat, des étudiantes m'ont contactée pour que je témoigne sur les conditions dans lesquelles les avortements étaient pratiqués avant la dépénalisation. Ensuite, nous avons embrayé sur les mouvements féministes. Si mes souvenirs sont intacts, à l'époque, n'existait que le MLF. Nous n'avons pas élargi le sujet sur les mouvements actuels car une nuit n'aurait pas suffit pour en débattre...
J'ai mis mon grain de sel en ajoutant qu'il n'est pas indispensable de faire partie d'un mouvement, que le féminisme est un état d'esprit, une volonté que chaque femme se doit d'avoir, celle de se faire respecter et de ne pas accepter d'être soumise à des lois patriarcales dépassées. Que cette volonté s'applique au quotidien, dans la vie professionnelle, familiale, dans l'éducation des enfants. (A ce propos, il est intéressant de noter, si l'on en croit la psychanalyste Sophie Marinopoulos, que les mères sont souvent les premières à reproduire des schémas d'éducation misogynes où l'on demande qux petites filles d'être belles et sages et aux petits garçons d'être sportifs et indépendants*.) Qu'il est important de garder à l'esprit qu'en ce temps là, les lois étaient faites par les hommes, pour les hommes, que les femmes n'étaient que quantité négligeable et qu'il était hors propos de leur demander leur avis. Il fallait donc un changement et mai 68 a servi de déclencheur. Même si on est loin, très loin de la perfection, on peut raisonnablement dire qu'actuellement, les femmes ont, au moins, une voix. Elles peuvent s'imposer en tant qu'être à part entière et choisir de vivre leur vie comme elles l'entendent.
Le choix: pouvoir choisir, avoir le droit de choisir, est fondamental.
Avoir le choix de se marier ou non
Avoir le choix de vouloir des enfants ou non
Avoir le choix d'avorter ou non
Avoir le choix de dire non
Avoir le choix de nettoyer les chiottes ou non
Avoir le choix d'assumer sa liberté...etc....
Dernière question: "Comment les féministes étaient-elles perçues à l'époque?"
Pour autant que je m'en souvienne, elles étaient qualifiées de harpies, de préférence moches, et hystériques, concentré de névroses et de pathologies diverses. Dans l'esprit des hommes ET de certaines femmes, les féministes étaient des aliens, des hors normes. On stygmatisait à outrance. Impensable qu'elles puissent être charmantes, équilibrées, féminines.
Qu'en est-il actuellement? En quarante ans, les esprits ont-ils évolué? Pas besoin de sondages pour répondre. La violence inouïe de certains commentaires (ne sont-ils pas révélateurs de la tendance?) sur des blogs non modérés, démontrent qu'hélas, les féministes sont toujours perçues comme une espèce rare, asexuée diront certains, dépourvue d'imagination, de mauvaise foi, débarquée d'une autre planète, sous un ciel étoîlé, une nuit de l'an 1968 après JC.
Merci à Olympe pour son lien au blog: "Ni rolex, ni botox".
*Marianne: Pour en finir avec la guerre des sexes, Anna Topaloff.

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