Je reprends aujourd’hui de mémoire ce que j’ai envoyé par mégarde au néant hier ! C ‘est à dire la suite des remarques adressées par l’ASN au gouvernement concernant les stress tests effectués après FUKUSHIMA liés au problème de la source froide…… BIEN ENTENDU CE SERA UNE REVUE HYPER SCHEMATIQUE de la quinzaine de pages de leur rapport à laquelle je rajouterai comme d’habitude mon point de vue personnel .Entre temps vous vous serez aperçus que ( par rapport à la prise en compte séismes) il en est tout autrement des recommandations de l’ASN concernant les inondations et problèmes concomitants, car là , le retour d’expérience des REP amenait déjà du concret et du vécu ……
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1/POURQUOI ATTACHER AUTANT D’IMPORTANCE A LA SOURCE FROIDE DANS UN REACTEUR ?
Pédagogiquement je rappelle à mes lecteurs qu’ un réacteur , même lorsqu’on le met au repos ,même lorsqu’ on change ses combustibles ,il reste de la puissance thermique à évacuer …. Car les piscines où sont stockés les combustibles usagés continuent a cracher leurs neutrons et il faut évacuer ces calories . A FORTIORI un réacteur , même si les » barres au bore sont tombées » ( en fait pour les REB , elles sont déjà au fond !) DOIT dissiper cette chaleur à évacuer ……..
Pour espérer réveiller l’intérêt de mes lecteurs , remontons le temps et revivons les premiers instants de la catastrophe de FUKUSHIMA ensemble ( j’ai relu mes articles de l’époque hier et me suis aperçu que TEPCO omettait sur le moment de raconter le principal )……
Lors donc, le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46 min 23 s heure locale, a lieu le plus important séisme enregistré au Japon. Cinquante-cinq minutes plus tard, un tsunami provoqué par le tremblement de terre aborde la côte orientale. La vague atteint une hauteur estimée à plus de 30 m par endroits parcourant jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres .Peu après la principale secousse, les réacteurs 1, 2 et 3 sont stoppés automatiquement par insertion des grappes de commande dans les cœurs ; Le tremblement de terre entraîne en outre la destruction des six lignes d’alimentations électriques externes des réacteurs et le démarrage des douze groupes électrogènes de secours à moteur diesel pour faire fonctionner des pompes de refroidissement. RIEN A DIRE JUSQUE LA CAR PENDANT 55 MINUTES LA CENTRALE A ENCORE DU COURANT LOCAL……. !
. L'installation ayant été bâtie pour résister à un séisme de magnitude 8 et à un tsunami de 5,7 mètres de haut, est en fait entièrement inondée. Mais de plus le tsunami a eu pour conséquences L’INDISPONIBILITE des prises d’eau en mer conduisant à la perte de la source froide, puis à la perte des diesels de secours des réacteurs 1 à 4.( Les réacteurs 5 et 6, construits postérieurement sont eux sur une plate-forme située à une dizaine de mètres plus haut, et ne sont pas touchés) .
Mais en cas de la perte des diesels, il existe un système d'ultime secours permettant de faire circuler l'eau contenue dans les tores situés en partie inférieure des bâtiments, au pied des cuves des réacteurs, lequel système s'est mis en marche puis s'est arrêté par défaillance des batteries électriques. Il n’existe dès lors plus de moyens de refroidissement disponibles. Et comme dit le proverbe c’est là que les « ATHENIENS S’ ATTEIGNIRENT ! »
Etudions la réaction de l’exploitant ///// Pendant 55 minutes il expertise ce que le séisme a endommagé et ses moyens survivants mais perçoit qu’ un danger de tsunami risque d’arriver .Ses appels au secours se traduisent par l’arrivée de 70 camions de l’armée munis de moyens auxiliaires de fournitures de courant …..Sur place les militaires constatent que leur impuissance est totale tandis que l’eau baisse de niveau dans les réacteurs , « dénoie les assemblages « et se réchauffe dans les piscines ..L’exploitant ne peut non plus éviter l’entrée en phase de danger de formation d’hydrogène et d’explosion …. et n’a pas l’azote pour y parer en purgeant dès que possible tous les volumes dénoyés …DES LORS LA CATASTROPHE EXTERNE EST INEVITABLE ……..
2/ L’ ASN ET SON SUPPORT L’IRSN /APRES EDF/ ONT FAIT L’ANALYSE DE LA SITUATION DE NOS REP
Bien entendu il existait déjà un référentiel , des procédures , des matériels , des locaux , des exercices etc. etc. Heureusement, il n y a pas que des ingénieurs de conduite à EDF et le Service études et projets thermiques et nucléaires ( SEPTEN )peut intervenir sur des problèmes scientifiques et techniques pertinents !….L’ ASN s’est cependant attaché à faire un recensement et une vérification exhaustive de tout le « système » …
Il est clair en outre que EDF par le retour d’expérience que j’ai signalé avait organisé ses moyens pour remédier par exemple à un colmatage des entrées de source froide ( centrales au fil de l’eau ) ou une pollution de type pétrolier ( centrales côtières) et application du plan POLMAR …. Dans son rapport l’ ASN reproche malgré cela une collection de négligences , de déficiences d’ organisation , d’entretien et de vérifications des moyens etc. etc. …que je ne vous détaillerai pas …EN RESUME ,. L’ASN DEMANDE EN DEFINITIVE UN ACCROISSEMENT DE LA ROBUSTESSE DE L’ENSEMBLE ET LA DESIGNATION D’UN RESPONSABLE « SOURCE FROIDE » POUR CHAQUE SITE
3 : LES REFLEXES DE L ASN /IRSN : AVOIR LA PUCE A L’OREILLE CONSTAMMENT !
N’imaginez pas CHERS LECTEURS que les gouvernements de notre pays aient créé en 2006 l ASN par hasard( !) ou pour compliquer encore un peu plus la tâche des exploitants nucléaire par cette autorité indépendante …ET QUI PEUT FOURRER SON NEZ PARTOUT ET A N’IMPORTE QUEL MOMENT !
Figurez-vous que la perte de source froide aurait pu nous amener un FUKUSHIMA SUEDOIS ! rappelons les faits : Le 25 juillet 2006, le réacteur Forsmark-1 est sujet à un incident , quand survient une panne de courant conjuguée à une indisponibilité partielle ou totale (selon qui on écoute !) des générateurs de secours du système de refroidissement…. La cause INITIALE de la panne électrique est attribuée à un court-circuit hors de la centrale / NE RALEZ PAS ?! C’EST FREQUENT DANS N’IMPORTE QUEL TYPE DE CENTRALE ELECTRIQUE /.Que se passe t-il ?, Le système de refroidissement qui aurait dû être assuré par quatre générateurs de secours ne peut opérer normalement. : selon les uns , deux des générateurs ont fonctionné normalement et les deux autres démarrés seulement au bout de 21 minutes tandis que selon les autres aucun des quatre n'a fonctionné immédiatement et il a fallu ramer une vingtaine de minutes pour arriver à en démarrer deux . J’aurais tendance a croire plutôt ces derniers car selon certains 'il ne restait que 7 minutes avant la fusion du cœur tandis que pour les autres , plus rassurants , le non-démarrage des quatre diesels et l'incapacité des opérateurs à les démarrer, la fusion du cœur aurait eu lieu dans les 8 heures ….MAIS NOTEZ BIEN CECI : l'analyse de l'incident a mis en exergue le défaut d'un élément de ces générateurs de secours et aussi sec ,deux autres réacteurs suédois ont été arrêtés temporairement à la Centrale nucléaire d'Oskarshamn (ainsi que dans d'autres pays) ; quand on perd confiance cela vous vous met la puce à l’oreille !
A suivre
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