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Le Salon Rétro Mobile à Paris

Publié le 01 février 2012 par Cardigan @onlyapartmentsF

Cela fait déjà plus d’un siècle que Marinetti a fait frémir le monde de l’art avec cette phrase fabuleuse du Manifeste Futuriste dans laquelle il décrétait que dans une voiture de course il y avait plus de beauté que dans la Victoire de Samotracia. C’était l’apothéose de la célébration de la vitesse et la machine, face à laquelle l’art des musées était absurde et redondante et ils devaient être détruits sans contemplations ou même utilisés comme circuits automobiles en un mouvement de caractère pendulaire qui aurait inclut la conversion de l’ancien hippodrome de Domiciano dans la troublante et charmante Piazza Navona pendant le moment de splendeur maximale du baroque romain.

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Le monde était à ces deux moments au fascinant seuil d’époques nouvelles, mais ce qui caractérisait celle de 1909 était que son vertige était le résultat de l’impulsion de machines inusitées et de moteurs rythmiquement violents. Si le sinueux mouvement de courbes, formes et plis de l’art et de l’architecture, miroir du nouvel univers qui alors se contemplait dans les verre polis presque bruns de Spinoza et Leibniz, était un des traits les plus caractéristiques du Baroque, ce qui caractérise le monde que les futuristes annonçaient il y a cent ans serait aussi dynamique, un monde en mouvement perpétuel marqué néanmoins en ce moment concret par la vitesse et toutes ses possibilités. Un monde où les objets et figures des cadres bougent mécaniquement, la poésie est un moteur d’incontestables révolutions qui produit des images industrielles et une grammaire et un vocabulaire délibérément distorsionnés en intérêt de l’onomatopée, le cinéma le moyen idéal d’expression par excellence, le théâtre, précédent de la performance, une succession vertigineuse de numéros de variétés et la musique un art de bruits qui aspire à une condition mécanisée et dynamique.

Cent ans plus tard, ces mêmes véhicules qui fascinaient tant les futuristes comme image et promesse du futur pour lequel ils vivaient leur présent tellement enthousiaste, se sont transformé en objets de nostalgie qui rétroagissent nécessairement avec le passé en cultivant la mélancolie, ce qui est probablement propre d’une époque comme la nôtre, immergée dans une crise de telles dimensions, année maya inclue, qui préfère regarder en arrière plutôt que de regarder un futur qui semble seulement pouvoir s’annoncer avec des teintes plus noires.

La treizième édition du Salon Rétro Mobile se célèbrera du 1er au 5 février à la Porte de Versailles de Paris, la ville où paradoxalement on a publié dans Le Figaro le Manifeste Futuriste (http://en.retromobile.com/). C’est un authentique musée vivant de l’histoire de l’automobile où nous pouvons admirer les mythiques modèles de la Belle époque et de la période d’entre guerres, qui ont suscité l’admiration inconditionnelle d’une bonne partie de l’avant garde artistique de l’époque.


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