Magazine Cinéma

Ascenseur pour l'échafaud

Par Clemiclem
Ascenseur pour l'échafaud
Vous êtes vous déjà retrouvé coincé dans un ascenseur? Pour l'avoir vécu à plusieurs reprises c'est assez désagréable pour ne pas dire insoutenable. Les murs transpirent rapidement et vous trouverez toujours un clostro à vos côtés pour vous mettre en panique en moins de deux.Julien Tavernier en a fait l'expérience en tentant son remake français du crime presque parfait. Ce jeune sous directeur va se retrouver bloqué pour le weekend alors qu'il revient tout juste d’assassiner son patron pour les beaux yeux de sa veuve. Classique me direz vous! L'intrigue se corse alors lorsqu'un couple de jeunes voyous à la Bonnie & Clyde lui volent son véhicule et ses affaires personnelles pour partir en cavale meurtrière. On peut le dire haut et fort Julien s'est mis dans de beaux draps...
Le film de Louis Malle date de 1958. Il faudra donc l'excuser pour la pauvreté de la technique et particulièrement du son. Les conversations sont du coup isolées, comme enregistrées dans une cabine téléphonique rendant les rues de la capitale quasi mortes. Les éclairages au briquet ressemblent à des poursuites théâtrales et la pluie comme la foudre à des bruitages estampillés Rodriguez père et fils.C'est vrai! Il est facile de critiquer un film 50 ans plus tard à une époque où James Cameron replanche sur son paquebot insubmersible pour une commercialisation en 3D. Ça paraît fou...De la même façon que le film aurait tourné court si Julien avait tout simplement sorti son Iphone 5 pour téléphoner au dépanneur ou utiliser son application "Astreinte Thyssenkrupp". Un autre monde, une autre époque...
Le film permet néanmoins de belles découvertes à commencer par Jeanne Moreau. Qui aurait cru que cette vieille dame à la voix usée par la clope avait été jeune? Elle en devient presque méconnaissable dans un rôle détaché qui ressemble plus à un monologue pour les planches qu'une prestation pour la caméra. Heureusement que certaines têtes connues viennent compléter ce beau tableau comme Jean Claude Brialy ou encore _et là je vous demande vous lever_ Hubert Deschamps, plus connu pour son rôle de prof de math à moitié sourd qui devient étrangement chirurgien dans les Sous doués de Claude Zidi.A vrai dire, Ascenseur pour l'échafaud est également un prétexte parfait pour une nouvelle collaboration avec le Muffin man. Quand le silence ambiant s'éteint, la bande son laisse place à Miles Davis pour un habillage des plus sensuels et mystérieux. Comme à chaque fois désormais, je laisse donc le soin au Muffin Man de vous faire découvrir ce jazzman de talent à la carrière on ne peut plus éclectique. Je me suis d'ailleurs laissé entendre dire qu'il travaillait sur ce papier depuis des mois tant le bonhomme lui tenait à coeur. C'est par ici pour les curieux.
Si la fin du film est facilement devinable, il n'en demeure pas moins agréable à regarder. Je ne dis pas que je l'achèterai comme je ne dis pas m'être ennuyé. Et si la ressemblance avec le film d'Hitchcock (de 4 ans son aîné) est assez palpable, il vous suffira de vous laisser bercer par Miles.
Bande annonce

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Clemiclem 305 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines