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Soup Session 16 : Spleen, Ardzen et Jeanne La Fonta (photoreportage)

Publié le 04 février 2012 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

selim francos janvier 2012-46

Jeudi soir tard j'ai twitté ça : "Si t'es pas au CFGO ce soir, morfonds toi". Pourquoi? Parce que jeudi dernier se tenait la 16ème SoUP Session et que c'était grand.

Bon d'abord il faut que je te prévienne qu'une Soup Session ça n'est pas une soirée où on mange exclusivement liquide.

Et non! Sans ça je n'aurais pas été aussi enthousiaste.

Ici figure toi que SoUP ici signifie "Sound Of Underground People".

Oui.

Alors voilà, lors de ces soirées de concert, tu peux découvrir des artistes que tu n'as pas l'occasion d'entendre partout. Ce jeudi soir là, c'est Spleen qui était en tête d'affiche. Pour son grand retour parisien. Touche à touche génial qui jongle sans complexe avec les différentes disciplines artistiques dans lesquelles il ose s'aventurer, ça faisait bien longtemps qu'on ne l'avait pas vu se produire "pour lui" à Paris. Il y a bien eu quelques apparitions, par ci par là, aux côtés des membres de sa "famille" musicale mais rien de vraiment sérieux. Qui reflète son propre projet.

Ce soir là donc, au centre Barbara Fleury Goutte d'Or, du côté de Barbès, après une annonce on ne peut plus décalée servie par une jeune femme vêtue d'une robe de gala toute de satin blanc, la 16ème SoUP Session débute.

C'est Jeanne La Fonta qui entre en scène. Seule aux claviers, parmi le public (elle s'installe au pied de la scène), elle interprète sa poésie sombre. Depuis la dernière fois où je l'ai entendue (au même endroit d'ailleurs, c'est amusant ça) elle a complètement revisité son projet. C'est un peu déroutant mais en même temps dans l'ordre des choses au fond. La teinte électro tellement dans l'air du temps est présente mais le projet reste un peu difficile d'accès. 

Tout ça pour dire que le projet de Jeanne La Fonta est intéressant mais difficile à défendre en ouverture d'un concert comme celui-là. Le minimalisme de son set ayant un peu de mal à capter l'attention du public du début à la fin. Intéressant mais peut être un peu trop pointu pour être parfaitement à sa place en ouverture de ce genre de concert. En tout cas c'est la réflexion que je me suis faite à la fin de son interprétation.

Ca m'a rappelé ceci, cette pièce de "théâtre punk" : Jean La Chance de Brecht, mis en scène par Orsoni il y a deux ans déjà et dont je te parlais plus longuement ici...


JEAN LA CHANCE - teaser par wfilms

Vient ensuite Ardzen et après mûre réflexion je crois que je peux dire que c'est la partie de la soirée qui m'a le plus ravie. Bon, OK il faut aussi que j'avoue que je ne suis pas restée jusqu'au bout et que du coup mon jugement peut être biaisé par le fait que j'ai manqué une toute petite partie du concert de Spleen mais vraiment, VRAIMENT cet artiste là a du talent.

Ca fait deux ans maintenant que je l'ai entendu pour la première fois. Sur la péniche El Alamein où il était programmé avec Vincha. D'ailleurs ce soir là il y avait déjà SOAP aux côtés de Vincha et Patrick Biyik (actuellement dans Twin Twin et ex Namaste) et Raphaël Cornet (Namaste) étaient avec Ardzen. Du beau monde, ce soir là. Dans un bien bel endroit.

Mais revenons en à jeudi dernier. Ardzen est là, donc. Après une longue période d'absence. Je ne l'ai revu que quelques petites fois et j'attends avec impatience de le retrouver sur une scène parisienne. Le moins que l'on puisse dire est qu'il ne déçoit pas.

selim-francos-janvier-2012-34.jpg

Accompagné de très bons musiciens parmi lesquels on reconnait Raphaël et Kenzo (Namaste) (Octavio et Kenzo (de Namaste aussi) et Frankïe joueront ensuite avec Spleen), ça joue en famille au CFGO.

Ardzen enchaine les morceaux, entre énergie débordante et mélancolie touchante. Ce qui sidère c'est aussi     l'interprétation soignée : chaque titre est l'occasion pour lui de s'installer dans l'émotion du texte ce qui rend le partage extrêmement efficace. Mention spéciale à son "tube" Antistatic, revisité avec une intro blues rock qui laisse pantois et se termine en apothéose musicale échevelée. Parfait.

J'avais en tête cette version là (où tu reconnaitras à ses côtés Hindi Zahra, Spleen et Hugh Coltman notamment) qui était déjà énorme mais la nouvelle version fait tout oublier... Et pourtant il en faut beaucoup!


Ardzen live a la flèche d'or par grizlione

S'aventurant sur des territoires qu'à ma connaissance qu'il n'avait pas encore exploré, Ardzen réussit même le pari de faire danser le public sur How Can I où guitare et basse virevoltantes y invitent clairement. Pour "Boulevards", moment de calme, tous les musiciens s'assoient 

Que dire de plus sinon que j'ai trouvé la performance d'Ardzen franchement à la hauteur de tout ce qu'on était en mesure d'en attendre. La finesse des textes, le flow, la présence : tout y est! C'est à se demander pourquoi cet artiste là n'est pas davantage courtisé par les maisons de disques...

Après un petit intermède c'est à la tête d'affiche de la soirée de s'installer. Public complètement acquis dès le premier titre, il semble que je n'étais pas seule à attendre avec impatience son retour.

Intro de son concert en trio clavier-violoncelle-voix. Superbe. C'est une voix féminine qui assure l'ouverture. Celle de Julie Bessa, qu'on aura le plaisir de retrouver pour un duo d'une rare intensité un peu plus tard.

La jeune artiste qu'il me semble avoir déjà vue invitée sur la scène du point éphémère par Namaste a une voix superbe et se donne complètement sur scène. Jolis moments que ceux passés en sa présence ce soir là.

Avec le sens de la mise en scène qui le caractérise, Spleen arrive couvert d'un épais manteau de fourrure qu'il fera rapidement tomber. Dès le deuxième titre d'ailleurs il bondit dans la public pour rapper au milieu de la foule. D'un bout à l'autre du concert l'intensité ne retombe jamais :  véritable performer, Spleen emporte le public sur chaque morceau. Pour interpréter le titre phare du collectif "Black and White Skins", Ardzen  revient, masqué et ça envoie du lourd encore une fois.

Pour ma part, je me laisse emporter et surprendre car il est clair qu'il joue beaucoup sur l'effet de surprise aussi. Et que c'est diaboliquement efficace. Ponctuant une de ses transitions d'un dialoque où il est question de Jacques Martin ("d'ailleurs RIP il est mort? Quoi? Hey non il n'est pas mort? bon il est mort ou il n'est pas mort?" débat), il saccage "J'ai du bon tabac" avant d'envoyer son gros son : J'adhère.

Très belle soirée que cette 16ème SoUP Session. D'ailleurs je t'invite à suivre la page FB du projet pour te tenir informer des prochaines programmations. C'est ici.

Bon sinon vu qu'il y avait du réseau j'ai tenté un Live Tweet de la soirée, tu peux donc retrouver quelques photos prises avec mon téléphone et pas mal de statuts sur cette soirée ici.


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