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Suite en mode rageur

Publié le 06 février 2012 par Paulo Lobo
Vous voulez prendre le pouvoir. Parce que dans votre vision du monde il n'y a plus vraiment que ça qui compte. Vous ne croyez en aucune espèce de morale supérieure. Vous ne croyez en aucune forme de divinité transcendentale. Vous vous moquez de l'intérêt général, du bien-être collectif, du partage. Vous voulez le gâteau pour vous tout seul. Vous voulez contrôler, posséder, soustraire aux autres pour additionner chez vous. Vous êtes plusieurs de la même espèce et vous vous serrez les coudes. Vous n'en fermez pas pour autant la porte aux nouveaux membres. Mais pour entrer dans le club, il faut la jouer strict et serré, il faut adhérer au code vestimentaire, jurer allégeance au règlement interne, ranger ses scrupules au placard.Petit à petit, vous vous accaparez les richesses de la terre. Vous devenez les nouveaux seigneurs et vous vous comportez comme tels. Pourquoi vous en priver? Vous avez  roulé tout le monde, vous avez été rusés, malins, précis. Vous avez placé vos pions là où il fallait. Au moment voulu, l'engrenage s'est enclenché. Vous étiez protégé, couvert, "hédgé", vous gagniez d'une façon ou d'une autre. Vous avez acquis la propriété. Vous avez étendu votre domaine privé. Vous avez saccagé les biens et les valeurs publics, pour ensuite les racheter au prix le plus bas. Vous faites croître votre propriété. Vous capitalisez vos intérêts. Vous obtenez un pouvoir d'achat tel que vous passez devant tous les autres. Vous attirez la déférence et la flatterie. Vous avez de l'influence. Vous faitez chuter les contre-pouvoirs. Vous dévaluez, corrompez ou ridiculisez les opposants. Pendant que vous vous empiffrez au sein de votre comité restreint, la misère gagne du terrain. Il y a des enfants qui ne mangent pas à leur faim. Des femmes et des hommes qui survivent au jour le jour. L'humiliation et la colère montent. Vous n'avez pas peur que tout finisse par exploser? Vous ne craignez pas que l'on veuille vous renverser? Je vois deux issues éventuelles. En gros, la guerre ou la dictature. Vous avez l'argent, donc le pouvoir, et vous allez demander aux forces de l'ordre de vous protéger. Avant que n'éclate la furie des peuples, vous allez instaurer vos hommes de paille. Vous allez donner des jeux aux peuples. Vous allez affaiblir leur conscience collective. Vous allez réduire en miettes leur sens critique. Vous allez manipuler l'info et vous allez désigner des méchants. Vous allez faire grand tapage autour des pays auxquels il faudra faire la guerre. Vous allez faire en sorte que soient pointés du doigt les étrangers qui volent les emplois. Ou les jeunes qu'il faut mater. Ou les assistés qui ne veulent pas travailler. Vous allez renforcer vos murailles. Vos clôtures. Vos portes blindées. Vos alarmes. Vos gardiennages. Mais que faire de ces milliers de chômeurs, de ces milliers de jeunes en colère? Et bien, c'est simple, vous allez les envoyer en guerre. Vous allez en faire de la chair à canon. Dans ce monde que vous avez fabriqué et que vous aimez, c'est le principe du toi ou lui qui compte, pas celui du toi et lui.

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