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Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES

Publié le 27 janvier 2012 par Donquichotte


J'ai pris tant de photos.

J'ai fabriqué un petit vidéo: "Mexique: en photos et en musiques".

Tout cela, photos et video, me rappelle ce voyage; et ce qui me frappe le plus après tout ce temps, ce sont les couleurs, la beauté des rues et ruelles où nous nous promenions, essayant de découvrir le vrai Mexique, j'entends, celui qui échappe un peu à l'oeil du touriste, celui des gens qui habitent ce pays. Mais cela n'est pas possible; aussi ces images restent-elles les seuls témoins de notre séjour là-bas. Elles marquent notre mémoire, et puis, elles nous rappellent tout le reste, les sons, les musiques, les parlers des gens, les odeurs multiples que nous avions appris à reconnaître, - oui, tant d'odeurs - des bruits de klaxons, des bruits de rues où des gens passent, leurs pas sur le gravier ou sur l'asphalte, les gestes des gens.

Je me rappelle leur musique.

Je me rappelle les airs des gens, leurs attitudes et comportements, nous y voyions presque leurs âmes, leurs mouvements vers nous, comme en cette soirée du 24 décembre lorsque l'un d'entre eux, un peu plus osant, vint embrasser et serrer Anneli. Toute sa famille était là, assise au bord du trottoir, - elle riait de le voir faire - près d'un feu de bois qu'ils avaient allumé dans la rue, au bord du trottoir. Ils étaient là, chantonnant, et dansant, allumant des pétards - ce qu'ils aiment ça le bruit des pétards - ils s'aimaient et aimaient tous ceux-là qui passaient, comme nous - on peut le croire, c'était visible - on les aimait aussi, ceux-là qui fêtaient la nuit de Noël. Dans leur maison, on pouvait voir - oui, la porte d'entrée est toute grande ouverte, c'était la fête - les gens danser, s'embrasser, discuter, là une vieille qui reçoit sur ses genoux la petite fille qui a peut-être reçu en cadeau cette belle broche jaune qui orne sa tête, là un homme un peu éméché qui tient un discours à son frère qui ne l'écoute pas, là une autre vieille qui dort, et le décor, une sorte d'imitation de nos décors de Noël à nous, - ce n'est peut-être pas gentil de le dire ainsi - un pauvre arbre de Noël un peu penché, avec des boules en papier mâché, une petite lumière qui clignote, un ange - je le crois bien - suspendu, ou plutôt, trônant au sommet de l'arbre, une banderole de plastique avec plein de petites lanières de plastique qui étincellent car elles bougent sans cesse. L'atmosphère est à la fête, - pourtant il est tard, nous avions décidé de voir à deux heures du matin à quoi ressemblait notre ville d'adoption le temps d'une fête de Noël - oui, c'est la fête, et au matin, ils seront toujours là, discutant et chantant, la fête durera encore une matinée. Et pourtant il y a déjà  deux semaines qu'ils fêtaient, les jeunes surtout, chaque jour, qui processionnaient à travers les rues de la ville, au son des tambours, - oui, toujours le bruit, ils aiment ça - des chants religieux et païens, et des applaudissements de la foule qui les encourageait, sur les trottoirs, de chaque côté de la rue.

C'est inutile de tout me rappeler,  je laisse parler mes images.

Et pourtant elles ne montrent pas tout ce que nous avons vu; oui, toujours cette pudeur de photographier l'impudique, j'entends ce qui n'appartient qu'à ces gens et que je ne saurais voler; leurs espaces intimes - pas de photos - leur vie de tous les jours, - pas de photos - leurs joies et cris dans la rue, - pas de photos, - leur pauvreté parfois si difficile à regarder, même si nous la reniflons tellement elle est vivante, - pas de photos, - leurs quêtes sur la rue, qui pour un peso, qui pour une bouchée de pain, - pas de photos - leur travail quotidien, avec ses peines que nous devinons sur leurs visages, sur les mains, sur la peau qui a vieilli trop vite, sur le dos arqué trop bas, sur leurs jambes qui titubent, - pas de photos - leur âme que je ne saurais voir, mais que je devine au fonds de leurs yeux rougis et de leurs bras qui s'allongent mollement le long de leur corps, - pas de photos. Oui, pas de photos de ce qui ne se montre pas sans qu'il y ait blessure, douleur, tant chez ces gens que chez celui qui tente de les montrer en photos.

Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES

Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
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Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
Le MEXIQUE en PHOTOS et en MUSIQUES
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