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Smash [Pilot]

Publié le 07 février 2012 par Lulla

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Pilot // 11 500 000 tlsp.

Article paru à l'origine le 22 Janvier 2012

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What About ?

 Des artistes new yorkais aux égos parfois surdimensionnés, qu'ils soient compositeurs, paroliers, chanteurs, chorégraphes, s'unissent pour créer un spectacle musical à Broadway basé sur la vie de Marilyn Monroe. L'occasion de découvrir la mise en place et les coulisses d'un événement d'une telle ampleur, entre une productrice peu commode, une phase de castings compliquée où tous les coups sont permis, des répétitions harassantes... le parcours du combattant commence !

Who's Who ?

 Créée par Theresa Rebeck (New York Police Blues, New York Section Criminelle, Canterbury's Law). Produite par Steven Spielberg. Avec Debra Messing (Will & Grace), Jack Davenport (FlashForward), Anjelica Huston (La Famille Adams), Katharine McPhee (American Idol), Megan HiltyChristian Borle, Brian D'Arcy James, Raza Jaffrey...

So What ?

    Smash est l'une des dernières nouveautés à être lancée cette saison 2011/2012 (The River, Awake, Good Christian Belles... suivront prochainement), et il se pourrait bien qu'il s'agisse aussi de la meilleure de toutes, si l'on met les séries du câble à part (donc Homeland, Enlightened...). D'ailleurs, elle en partage l'exigence, ce qui n'est pas étonnant quand on sait qu'elle a été développée à la base pour Showtime par l'actuel président de NBC. A aucun moment ce pilote ne tombe dans la facilité. Il commence par exemple de manière très sobre, outre la petite "blague" d'ouverture que tout le monde avait malheureusement déjà vu dans les bandes-annonces, en entrant dans l'intimité de Julia, l'une des héroïnes, une quarantenaire mariée, un enfant, qui cherche à en adopter un deuxième, compositrice chevronnée qui a toujours rêvé de mettre en scène la vie de Marilyn Monroe et qui se décide enfin, malgré le mauvais timing, à se lancer dans cette aventure avec son meilleur ami et fidèle collaborateur. On est instantanément touché par son histoire, simple,  réaliste, qui promet de beaux moments de drama que Debra Messing saura soutenir avec talent. Puis les événements s'enchaînent rapidement afin de nous amener à la première phase de casting pour trouver LA bonne Marilyn et, à partir de ce moment-là, ce premier épisode s'emballe et nous dévoile tout le potentiel de la série. 

   On ne le dira jamais assez : il n'y a pas de bon drama sans bons personnages. Ca n'existe pas. Dans ce pilote, aucun ne peut nous laisser indifférent. Vraiment aucun. Et pas juste parce qu'ils sont drôles ou énervants ou touchants. Non, avant tout parce qu'ils vivent, ils existent, ils sont. On pourrait leur reprocher d'être des caricatures, chacun à leur façon, mais existe-t-il un milieu plus caricatural que celui du show business et plus particulièrement de Broadway ? Fantasmés ou réels, ils ont tous quelque chose en eux qui donnent envie de les suivre longtemps dans leur quête de gloire, de reconnaissance, de richesse... et d'amour, surtout d'amour. Même le petit assistant malin que l'on ne voit pas beaucoup a du potentiel. Une bonne partie de ce premier épisode et sans doute de cette première saison -que l'on n'espère pas être l'unique- est centrée sur la rivalité entre Karen, la douce mais pas si naïve débutante incarnée par la fantastique Katharine McPhee, indéniablement une star en puissance qui incarne... une star en puissance, et Ivy, l'expérimentée lassée des seconds rôles qui souhaite qu'on lui laisse enfin la chance de briller. On a forcément une tendance à s'attacher plus facilement à la première, parce qu'on sent qu'elle est profondément bonne et qu'elle ne nous décevra jamais, mais la seconde est très touchante aussi dans sa démarche et sa ressemblance avec Marilyn en fait une candidate idéale. Sauf que l'on sait pertinemment qu'elle est prête à écraser sa concurrente de tout son poids ou de la torturer au cours d'une séance de vocalises extrême, pour décrocher le rôle. Elle pourrait donc faire une excellente bitch, émouvante à ses heures perdues, mais pas une grande et belle héroïne qui fait rêver plusieurs générations de femmes. Le passage chorégraphié exécuté par Megan Hilty et ses danseurs, sous la direction du vilain chorégraphe qui n'est sans doute pas si mauvais dans le fond, avait de quoi faire palir bien d'autres séries et films musicaux. C'était impressionnant ! Les passages chantés, heureusement peu nombreux, étaient eux aussi très réussis, notamment les créations originales qui se mêlent parfaitement aux grands classiques si bien qu'un aficionados des comédies musicales ne saurait pas faire la différence entre les deux. Le montage alterné entre les deux stars en devenir lors de leurs auditions respectives est le meilleur moment de ce pilote, d'une puissance rare.

   J'aurais bien écrit tout un paragraphe sur les faiblesses de Smash mais, pour le moment en tous cas, je n'en vois pas vraiment, si ce n'est qu'elle n'est pas aussi facile d'accès que prévu, ce qui l'empêchera peut-être de rattisser aussi large qu'il le faudrait pour en faire un succès. Je continue alors sur les louanges en évoquant maintenant la réalisation, brillante, les décors, qui mettent bien en avant New York sans en faire des tonnes. La série est bel et bien tournée là-bas et pas en studio à Los Angeles, et ça se sent. Il y a cette vibe indescriptible, cette force, propre à cette ville incroyable. La distribution est parfaite, avec un bon équilibre entre les visages connus et ceux qui sont tout nouveaux pour nous. Je suis particulièrement fan d'Anjelica Huston qui réussit parfaitement son entrée dans le monde des séries ! Elle ne pouvait pas espérer meilleur rôle. Il lui va à ravir et l'histoire de son divorce, peut-être la plus faible de cet épisode s'il fallait en choisir une, intrigue magré tout. On est curieux de voir jusqu'à ce quel point il peut devenir moche. Il mettra de toute façon en péril à un moment donné l'entreprise. Il est vrai qu'en réfléchissant un peu, on sait à peu près ce vers quoi on se dirige, quelles seront les difficultés que rencontreront chacun des personnages, mais cela n'enlève en rien l'envie de découvrir la suite. Comme si, finalement, ce n'était pas vraiment ce qui allait se passer concrétement qui nous intéressait mais l'impact que ces événements auront sur les personnages et sur la comédie musicale.

   Smash est l'Etoile parmi les étoiles de cette saison télévisuelle américaine riche et surprenante. Même les meilleurs pilotes dont l'objectif premier est de poser des bases solides et de donner une idée de ce que la série sera par la suite, réussissent rarement à installer avec autant de facilité et de simplicité leurs personnages. On ne peut qu'applaudir des deux mains !

What Chance ?

 Avec un lancement idéal (après The Voice, elle-même boostée la veille par le Superbowl), Smash est le dernier espoir pour NBC d'obtenir un hit cette saison. D'ailleurs, même si la série ne tournait qu'autour des 8-9 millions avec de bons taux sur les 18/49 ans, ce serait déjà fabuleux, inesperé pour la chaîne. C'est faisable, honnêtement, mais ça va quand même être très difficile...

How ? 


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