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L’économie collaborative va dans le bon sens

Publié le 07 février 2012 par Monartiste


L’économie collaborative va dans le bon sens

Nous l’avons vu, la solution doit venir des créateurs et des producteurs de contenus, mais pour la première fois, dans ce changement de paradigme, le consommateur doit et va jouer un grand rôle. Il ne doit plus uniquement être au bout de la chaîne, voir ce qu’on lui donne à voir et manger, ce qu’on lui donne à manger. Il doit s’impliquer, sans son engagement, les choses. n’évolueront pas.

Tout n’est pas noir, des perspectives s’ouvrent. Un modèle s’écroule, un autre s’éveille, il faut se mobiliser pour valoriser cette économie basée sur l’échange gagnant. Le succès du vélib’ parisien, de Spotify , des A.M.A.P, de la ruche qui dit oui  ou encore de supermarmite démontre une chose, les gens sont prêts. Une question est au centre de ces centaines initiatives : Pourquoi posséder alors que l’on pourrait partager. Je vous  invite vivement à consulter le blog de la consommation collaborative et en particulier cet article la nouvelle économie du partage qui devrait presque obligatoire pour se remonter le moral. Vous le savez, si vous me lisez, je me suis fait mon petit week-end découverte, mon injection de good vibes et d’enthousiasme en faveur du changement au 3DS Paris.

Mais il n’y a pas que cela…

L’essor du gratuit et des logiciels libres a pu aussi nous rassurer sur la nature humaine et peut même nous donner confiance. Les gens ne se contentent pas de prendre des choses gratuitement, ils en donnent aussi, qu’ils s’agissent de commentaires, de réactions ou encore des améliorations apportées à Mozilla firefox ou des articles de Wikipédia, sur WordPress ou même encore le Couchsurfing. Je pourrais continuer à en citer.

L’économie collaborative va dans le bon sens

On constate aussi que le consommateur est prêt à payer lorsqu’il y trouve son avantage, il paye notamment lorsque l’on peut lui apporter des films avec une aisance de consommation ( Appstore, VOD) ( Etude anglaise). Même s’il y a une frange de la population près de 20 %   qui préférera ou ne pourra payer voir les films dans de mauvaises conditions.

L’intelligence collective contre la répression

Les nouveaux médias sociaux, plateformes de création, collecte et partage d’informations, n’en sont qu’à leur début. Déjà règne la co-création distribuée, le partage massif et jubilatoire ! Les gens disent et écrivent ce qu’ils savent, sont de plus en plus impliqués dans la création, chaque jour plus aisée, de contenus photos et vidéos.

Une grande partie des alternatives que j’ai pu relever, prennent en compte les internautes, la solution ne pourra se trouver sans eux, il est impératif de prendre en considération, que les internautes ne peuvent plus être uniquement spectateurs ou passeurs, mais peuvent et doivent devenir acteur. A noter, le développement de l’investissement éthique et de la création de valeur à travers le crowdfunding, même si ce n’est pas la seule raison qui puisse expliquer la réussite de ce phénomène.

Devant le fiasco du système bancaire en 2008 et les ravages que provoquent le capitalisme financier, de nombreuses personnes sont prêtes à contribuer, à investir leur argent sans rechercher un retour sur investissement forcément en numéraire.

Des  plateformes plus porteuses de sens, souhaitant créer de la valeur en favorisant les rencontres, l’échange et l’entraide sont apparues (Kiva.org, Babyloan.org). Des sites d’intermédiation  comme Kikstarter, IndieGogo ou Babeldoor ont suivi, c’est à dire qui ne produisent rien eux-mêmes, mais mettent en relation les porteurs de projets et les internautes émergent un peu partout. Mais nous y reviendrons…

Ainsi je pense que le pire n’est jamais sûr, il n’y a jamais de problèmes, mais que des solutions que l’on n’a pas encore trouvées. Pour sortir de cette impasse, des initiatives existent, des pistes sont explorés, je vous propose un panorama de projets, d’expériences et de réussites explorant de nouveaux modèles économiques fondés sur l’accès à la création, sans compromettre la liberté des  usagers, n’oublions pas qu’au final, les gens sont toujours prêts à vivre des expériences, aiment toujours autant le cinéma et surtout sont toujours prêts à participer et à payer, mais pas pour la même chose…

L’expérience à la base des nouveaux modèles

A l’heure de la surabondance des contenus, Gerd Leonhard, consultant en communication et medias, comparait la musique avec l’eau en bouteille. L’eau est disponible quasi gratuitement au robinet, mais le marché de l’eau embouteillée vend chaque année plus de 89 milliards de litres d’eau dans le monde. Leonhard souligne l’omniprésence de la musique. Le rapprochement est simple, alors que le peer to peer ou même les sites de streaming répondent à l’appétit du tout-tout de suite et que la numérisation a rendu toutes les œuvres duplicables  et gratuites pour une grande partie des internautes.

« pourquoi payer pour une bouteille d’eau quand celle-ci est disponible gratuitement au robinet ? »

La solution suggérée par l’auteur est l’engagement, la conversation, l’attractivité et la communauté. Ne vendons pas simplement de la musique, mais une expérience

Dans ce monde de plus en plus connecté dans lequel nous vivons, tout devient plus fluide, personnalisable et propice à une expérience. Nous l’avons vu précédemment aujourd’hui le public décide comment et quand ils souhaitent consommer les contenus…Le public baigné dans son nouvel environnement est prêt à vivre de nouvelles expériences et nous l’avons vu le terrain d’expérimentation est énorme.

Pourquoi participer à un film, acheter le merchandising ou le DVD, la réponse est dans la valeur ajoutée, le petit plus qualité, la possibilité de le télécharger en HD, de le voir en présence de l’équipe du film, de bénéficier des contenus transmédias pour plus d’interactivité… C’est cette valeur ajoutée qui donnera la valeur économique.

Vendre ce qui n’est pas copiable

Les majors de la musique ont une forte responsabilité sur ce qui s’est passé. Elles n’ont pas anticipé et accepté de modifier leur modèle économique basé sur la rétribution de la copie privée. La donne a changé, elles n’ont pas mesuré l’impact qu’a eu l’apparition de Napster, il y a 10 ans, qui a créé une nouvelle habitude de consommation et gravé dans les mentalités notamment des jeunes que les contenus étaient gratuits.

“Quand la copie se généralise, vous avez besoin de vendre des choses qui ne peuvent pas être copiées”,  Kevin Kelly (ex-rédacteur en chef de Wired)

Le souci du partage. Favoriser l’expérience

Ne l’oublions pas c’est essentiel la valeur repose sur la notion de désir. C’est le niveau de désir qui va influencer le montant de la valeur et donc notre envie de posséder / d’acquérir. C’est une valeur non quantifiable et personnelle et dépend de la situation actuelle de l’internaute. En passant de cette économie de la rareté où le support était au centre de l’échange à l’économie de l’abondance, où tout étant duplicable, c’est cette valeur ajoutée qui donne envie d’acheter. Cette révolution numérique n’a pas seulement bouleversé nos usages et nos habitudes, elle nous oblige du moins ceux qui souhaite diffuser et vendre sur internet à adopter un nouvel état d’esprit. Evidemment, tout est encore en évolution, les portes s’ouvrent et se referment aussi vite. Mais ce dont on peut se réjouir, c’est qu’il nous donne quelques pistes et nous permet de mieux comprendre cette nouvelle exigence : donner pour vendre…

El Cosmonauta offert gratuitement en HD sur internet

Nicolas Alcalà de la maison de production Riot Cinéma Collective est de ceux, qui pensent que l’on peut inventer une économie de partage, où l’on peut créer de la valeur dont pourront bénéficier les créateurs. Il n’hésite pas à dire que nous sommes dans le cinéma actuel à l’aube d’une révolution aussi importante qu’a pu être le son dans le cinéma. Les trois membres de Riot cinéma n’ont pas hésité à remettre en question le modèle de production et diffusion de leur film, le rebattement des cartes, cette fois en présence des internautes bouleversent la donne et la hiérarchie. Jusqu’à maintenant, nous avions transposé les modèles économiques traditionnels sur internet, il est nécessaire aujourd’hui d’inventer de nouveaux modèles économiques propres pour internet

Les membres de la maison de production Riot Cinéma Collective souhaitent diffusent leur film, comme ils les voient souvent gratuitement sur internet, tout en aimant aller au cinéma et en « sacralisant » ce moment pour y vivre une expérience (soit avec la technologie 3D ou avec l’apport du transmédia). Le long métrage de science fiction espagnol sera disponible dès le premier jour de sortie en téléchargement légal et gratuitement sur internet, appuyant sa sortie en salle et à la télévision. Le film dont la sortie est prévu début 2012 sera donc disponible en HD et sous licence Creative Commons sur internet, non seulement le long métrage mais toutes les données enregistrées pendant le tournage du film.

Derrière ce choix, la volonté est de permettre à l’usager ou le spectateur de choisir la manière dont il souhaite voir le film, de lui permettre de le télécharger, de le modifier, de le rééditer. Le pari est fait de laisser vivre le film, la créature n’appartiendra plus à son maître. Il est même prévu un concours pour récompenser les rééditions les plus originales.

En lançant le film gratuitement sur internet dès le premier jour, l’objectif n’est évidemment pas de défavoriser la sortie en salle ou à la télévision. Mais au contraire   de favoriser la création et le partage d’une expérience. L’autre pari est donc de se dire que plus de monde le verront gratuitement, plus de spectateurs seront prêts à le voir en salle d’une manière « augmentée », c’est à dire en bénéficiant ou en ayant bénéficié des apports du transmédia. Appelé  » The cosmonaut Expérience « , s’appuyant à la fois sur l’interaction ludique avec le public et la projection classique, elle offre au spectateur une vrai expérience supplémentaire. Ces projections ne se substitueront pas à la diffusion classique sur internet ou à la télévision, mais seront complémentaires.

Ils n’oublient tout de même pas que le retour sur investissement se fait sur l’exploitation en salle et avec les préventes à la télévision.

Iron Sky : plus qu’un film

L’économie collaborative va dans le bon sens

On pourrait penser qu’il s’agit d’un cas exceptionnel, s’il n’y avait pas de l’autre côté de l’Europe, la sortie prochaine d’Iron Sky, coproduction finlandaise, allemande et australienne, qui s’appuie beaucoup aussi sur une communauté forte de fans (73 000 fans sur Facebook,  55 000 sur le site officiel d’Iron Sky), qui ont pu s’impliquer et rien que moins donner vie à leurs idées en partageant du contenu par le biais de Wreckamovie, une plate-forme collaborative de production de films.  Ils ont participé aussi comme pour le  projet espagnol au financement du film, par l’achat de produits dérivés. Ils ont pu ainsi collecté pour financer la production du film près d’un million d’euros. Là aussi, le projet Iron Sky ne se résume pas à un film. Ses producteurs s’appuient totalement sur le récit transmédia. Ils ont imaginé pour compléter leur univers narratif à l’humour grinçant un prologue en trois bandes dessinées, qui seront disponibles avant le film, ainsi qu’un roman graphique relatant toute l’histoire d’Iron Sky. Sans oublier l’outil incontournable de la stratégie transmédia, le jeu vidéo. (pour mieux connaître ce projet vraiment enthousiasmant, je vous invite à lire cet article complet du transmédia Lab ou d’aller évidemment sur le site du film.)


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