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Bach chiche

Publié le 07 mars 2008 par Karedig @Karedig_GA
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BACH CHICHE
 
Ceux qui me connaissent savent que je voue un culte irraisonné pour Jean-Sébastien Bach. Cette vénération païenne m'a poussé aux plus excessives extrémités, y compris en publiant sur mon blog, sans aucune retenue, la photo des chiottes du Kantor de Leipzig, au grand dam de mes proches qui craignent pour ma santé mentale. Lors de mon séjour à Eisenach, je n'ai pu - hélas - poser mon humble postérieur sur le bois troué, usé par le lourd fessier du Maître. Mais je m'égare...
Voici donc qu'une certaine Madame Wilkinson (sans doute une fine lame de la science médico-légale) a reconstitué la tête divine à partir du moulage du crâne du génie et grâce au concourt du logiciel du Centre d'anatomie et d'identification humaine de l'université de Dundee, en Ecosse. Cette technique est, paraît-il, fiable à 70%. La dame avait déjà reconstitué la tête de Ramsès II, ce dont je suis fort aise, mais comme je ne connais autour de moi aucun contemporain du pharaon (quoique...) pouvant attester de la réussite du procédé, je reste un peu perplexe...
Donc me voici devant le Saint Suaire authentifié le vrai de vrai chef du chef... Auparavant je me prosternais devant les multiples portraits qui ne semblent jamais croquer le même homme, je m'étais pâmé devant les innombrables statues qui décorent le paysage de Leipzig dont chacune représente un Bach différent. J'avais un dieu protéiforme, je me retrouve avec un moulage de bonhomme ordinaire dont on se demande d'où la dame Wilkinson a déduit une couleur des yeux aussi différente des portraits peints (je suis daltonien, mais quand même...)
En fait la reconstruction théorique se rapproche, à 70%, du portrait le plus diffusé du Kapelmeister : celui peint par Haussmann en 1746 où Bach tient une petite partition qui se lit dans les deux sens (il existe un autre portrait d'Haussmann où Bach ressemble à une grenouille à perruque, une sorte de personnage de roman de Lovecraft, que je préfère oublier). Avec la foi du charbonnier je continuerai d'idolâtrer le père sévère du portait de 1747 qui orne ma chambre à coucher et je dédaignerai le vil buste en silicone de l'écossaise briseuse de rêves.
 

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