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[Critique Cinéma] La taupe

Par Gicquel

Je ne suis pas certain d’avoir tout compris. Mais ce n’est pas grave. Ce film est tellement magnifique, hypnotique, étrange, que pendant les deux heures et quelque de sa projection, je suis resté scotché à mon fauteuil.
Un  film d’espionnage, ténébreux, qui sort des sentiers battus, adapté d’un roman du maître du genre, John Le Carré . Et comme bien souvent dans ce type de production, l’écrivain a participé au scénario. Un gage de sérieux, rehaussé par un fait plus rare : le romancier est aussi l’un des producteurs exécutifs de ce film qu’il me faudra voir et revoir .Pour mieux en savourer tous les non-dits, et défricher les zones d’ombre où se tapissent encore quelques vérités, qui sans cesse se contredisent dans une histoire à priori, d’une banalité confondante.

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Un agent double au sein des services secrets britanniques. Il faut le dénicher, et les hommes idoines s’emploient à la besogne. Mais ils ont tous un passé, pas forcément glorieux, ou alors encore un présent, trop présent, pour mener à bien, leur quête de vérité.
Là-dessus, Tomas Alfredson que je découvre pour l’occasion, réalisateur très prometteur, s’emploie à mener son affaire de manière singulière. La lumière est constamment grise, pluvieuse, quand elle n’est pas absente. On s’y accroche, faute de mieux, et le mieux n’est pas  forcément, ce montage tortueux, qui dans la lenteur ambiante, fait tout pour nous larguer.
Sans fausse piste ou chausse-trappe, coutumier de ce genre d’opération. Aucune  frénésie , non plus.Mais une histoire toute bête qu’Alfredson nous raconte en posant  posément toutes les pièces, sur son échiquier, («  est-ce un fou ou un pion ? » demande l’un des agents, lui-même peut-être fou du roi…)  avant de les disperser, les unes après les autres.

[Critique Cinéma] La taupe

Il y a là, une bien belle brochette d’acteurs, qui sur le mode de la réalisation n’ont semble-t-il pas beaucoup d’effort à faire pour maintenir le tempo : Gary Oldman, Colin Firth , John Hurt , Toby Jones

L’un d’eux est le traître, et entre Londres, Istanbul, et Moscou, il nous faudra le débusquer. Personnellement, je n’ai pas participé à cette entreprise, trop absorbé par la densité  d’une intrigue, encore … plus énigmatique, que tous les mystères à ce jour non élucidés.
Une scène mémorable, dès l’ouverture, nous ramène inlassablement à ce nœud gordien. Sans être centrale ou capitale, elle renferme peut-être la clé du mystère. Une scène,  essentielle. Je vous la laisse regarder. Je vous la laisser deviner. Après quoi ne cherchez pas à comprendre, c’est trop beau …


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