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Quelques réflexions sur la violence conjugale (agression et punition)…

Publié le 09 février 2012 par Frédéric Duval-Levesque

Si la violence conjugale peut être analysée comme la recherche du « pourquoi » de l’action d’une personne (auteur) sur une autre (victime), en systémie, elle peut aussi être analysée comme la recherche du « comment » la violence conjugale participe au fonctionnement du couple.

Les deux fonctions de la violence conjugale :

  • La violence instrumentale : L’approche sociologique construit clairement la violence conjugale comme étant instrumentale : la violence est une stratégie qui vise à contrôler et à dominer l’autre. On constate l’identification d’un seul type de violence qui peut s’exprimer sous diverses formes (physique, sexuelle, psychologique….).
  • La violence expressive : L’approche systémique voit une autre fonction à la violence conjugale. Elle est construite comme un moyen de communication qui constitue une « réponse inadaptée » au stress et à la colère issue de conflits au sein du couple.

Il est cependant intéressant de noter que les deux définitions de la violence véhiculent des visions très différentes de « l’agresseur ». Dans le paradigme instrumental, la violence est toujours présumée intentionnelle, froide et calculée. La violence instrumentale est donc brutale et vise le contrôle et l’intimidation.

Alors, qu’en présentant la violence comme un acte relationnel, le paradigme expressif renvoie les conjoints à leur mode communicationnel.

Poursuivons notre réflexion sur la vision systémique de la violence conjugale et allons plus loin.

Le postulat de départ propose une définition de la violence développée par Martine Nannini et Reynaldo Perrone dont les deux extrêmes sont d’un côté la violence agression et de l’autre la violence punition.

  • La violence agression : Les deux partenaires sont en relation symétrique c’est à dire égalitaire. Souvent la femme est plus forte psychologiquement que l’homme. L’homme, en état de faiblesse, va rechercher un registre de communication connu dans son histoire familiale, à savoir la violence. Ce registre de communication peut se maintenir car il ne remet pas en cause le couple. Souvent, les partenaires se retrouvent en rivalité, c’est l’escalade. Après l’agression s’ensuit la réconciliation, l’auteur se met en position basse et cherche à se faire pardonner. Dans cette situation, la victime pense qu’elle est allée trop loin et « accepte » la violence. La violence devient alors un mode de communication du type : « la violence permet se réconcilier ». Cette situation entraîne une grande souffrance chez les deux partenaires. L’homme se sent faible et a peur de perdre la femme qu’il aime.
    Dans cette situation, les enfants sont souvent exposés à la violence mais sont rarement maltraités.
  • La violence punition : Cette violence s’exerce entre un homme et une femme ayant comme « projet » de couple (inconscient bien sûr) non pas d’avoir des relations symétriques mais complémentaires. La règle de communication entre les partenaires est que l’un est dominant et l’autre est dominé. Il s’agit d’une relation inégalitaire. Dans ses situations, nous postulons que les auteurs sont des pervers narcissiques avec lesquels un travail thérapeutique systémique s’avère impossible. Les auteurs ont tendance à protéger leur « objet de possession », « leur machine à boxer ». Un travail est cependant possible avec la victime lorsque celle-ci « n’accepte plus la violence ». La rupture (définitive du couple) dans ce cas est, à notre avis, la seule solution à l’arrêt de la violence. Dans cette situation, les enfants peuvent être maltraités, peuvent vivre la violence et la subir ou la faire subir. Cette forme de violence est le plus souvent masquée.

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