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Le PAP 50 Public, la France peut mieux faire

Publié le 09 février 2012 par Sequovia

Le PAP 50 Public, la France peut mieux faireLe World Wildlife Fund a présenté mardi dernier son étude sur la politique papier de 50 grandes institutions et administrations publiques françaises. La conclusion du rapport est mitigée, de nombreux efforts supplémentaires étant nécessaires afin d’atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement.

  • L’étude PAP 50 Public

Le WWF France, en partenariat avec l’association Riposte Verte, vient de publier une étude réalisée auprès de 50 grandes institutions publiques et administrations françaises. Elle porte sur l’évaluation de 5 critères :

  • la politique papier,
  • l’achat,
  • la consommation,
  • le recyclage,
  • la coopération (dans le cadre de l’étude).

Initiée en 2010, l’étude a été réalisée à l’époque sur 50 grandes entreprises françaises. Les objectifs de cette étude sont d’évaluer les efforts réalisés par les acteurs publics et privés en France après le Grenelle de l’environnement, et d’interpeller ces acteurs sur les piliers d’une politique papier, à savoir :

  • raisonner la consommation de papier,
  • augmenter l’utilisation de papier responsable (100 % recyclé et certifié FSC),
  • optimiser le taux de recyclage.

L’association Riposte Verte est une organisation qui analyse les politiques environnementales dans le secteur tertiaire, et qui défend l’éco-responsabilité. Ce secteur est d’une grande importance en France, puisqu’il regroupe les trois quarts de la population active, et contribue à environ 77% du PIB (en 2006).

Le Comité PAP 50, composé des deux associations, a analysé la consommation des 22 conseils régionaux métropolitains, des services de la Présidence et du Premier ministre, des 12 plus grands ministères, des 10 plus grandes villes et de 4 organismes publics.

  • Des  résultats décevants

Selon la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, « L’État se donne pour objectifs, d’ici à 2012, de réduire de façon significative la consommation de papier de ses administrations, de généraliser le recyclage du papier utilisé par ses administrations et, à cette date, d’utiliser exclusivement du papier recyclé ou issu de forêts gérées de manière durable ».

En ce début d’année 2012, la réalité est autre. Seules 13 des 50 institutions et administrations étudiées obtiennent un score supérieur à la moyenne. Les établissements favorisant le développement durable ne sont pas les mieux placés dans ce classement. L’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) reçoit une note de 5,75, et le ministère de l’Ecologie obtient 21,75 sur un maximum de 100. Le ministère des Affaires étrangères, le conseil régional d’Île-de-France et Pôle Emploi occupent quant à eux le peloton de tête avec un score de plus de 69/100. Du côté des villes, Strasbourg détient le meilleur résultat avec 68,35 suivi par Paris (60,15) et Toulouse (48,53).

Les 2 seuls ministères ayant rempli les 3 objectifs (réduction de la consommation, utilisation de papier exclusivement responsable, recyclage de 60% du papier) du Grenelle sont le ministère des Affaires étrangères et européennes et celui de l’Agriculture.

Un autre reproche peut être fait à l’administration française, seule une institution sur deux a accepté de répondre à l’étude, ce qui démontre un faible intérêt pour le recyclage du papier d’une partie importante du public, ainsi qu’un cruel manque de transparence. Font partie, entre autres, de ces « réfractaires »  les services de la Présidence, du Premier Ministre et même le ministère de l’Écologie. Ces institutions ont donc été évaluées en fonction de la documentation publique sur leurs politiques papier respectives.

  • Les engagements du Grenelle

Le comité PAP50 nous « offre un focus sur l’application des engagements pris dans la circulaire Etat exemplaire du Grenelle de l’environnement ».

Dans le Plan Etat Exemplaire de 2010, le recyclage papier n’était pas mentionné. Le comité demande aux institutions et administrations publiques de mettre en place des indicateurs afin de mesurer le recyclage et de les intégrer dans le prochain PAE (Plan pour une Administration Exemplaire), dans un souci de transparence totale.

Par ailleurs, le comité demande au secteur public de considérer avec plus d’attention les différents labels, et de favoriser ceux qui assurent la protection des forêts naturelles, afin de ne pas encourager leur déboisement.

  • Les enjeux du papier

En France, chaque salarié consomme entre 64 et 94 kg de papier par an, premier consommable de bureau. Or, la demande va augmenter progressivement, puisque les comportements responsables ne sont pas suffisants pour compenser l’essor économique des pays émergents. Selon l’étude, la population mondiale dépassera les 7,6 milliards d’ici l’année 2020. Ces deux facteurs amèneront la « consommation totale de fibres de papier [en 2020] dans le monde à 500 millions de tonnes, contre 400 millions en 2008. »

Du côté des ménages en France, seulement 43 % des papiers et cartons sont recyclés. Il est donc important de repenser rapidement la politique papier des secteurs public et privé, et d’éduquer les citoyens à un usage raisonné des ressources naturelles.

  • Avis Sequovia

La politique papier dans le secteur public en France obtient des résultats encourageants, mais peut mieux faire. En effet, les 25 institutions qui ont accepté de répondre à l’étude obtiennent une moyenne de 51,5 sur 100, alors que le secteur privé avait reçu une note de 43 il y a deux ans. En revanche, les 25 institutions n’ayant pas souhaité dévoiler leur politique décrochent un score de 14. La marge d’amélioration est donc importante de leur part.

La transparence, accompagnée d’une stratégie papier et soutenue par des indicateurs de performance, permettra aux institutions et administrations d’atteindre les 3 objectifs du Grenelle de l’environnement concernant le papier, et d’appliquer les engagements pris dans la circulaire Etat exemplaire.

A l’heure où la nécessité de s’engager dans le développement durable devient impérative, des professionnels du recyclage papier vont de l’avant en signant lundi dernier avec la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet et l’Ademe une convention d’engagement volontaire avec pour objectif notamment l’augmentation de la collecte et recyclage du papier de 50% d’ici 2015. Au delà de l’aspect environnemental, « le développement de la collecte et le recyclage du papier de bureau est une opportunité économique » rappelle la ministre. Sequovia travaille d’ailleurs en partenariat avec des entreprises spécialisées dans la collecte et le recyclage papier.

Vous pouvez trouver l’étude PAP50 Public complète sur cette page.



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