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Le rôle bénéfique d’Elizabeth II

Publié le 13 février 2012 par Copeau @Contrepoints

Alors que la Reine Elizabeth II vient de célébrer ses 60 ans sur le trône, il est instructif d’observer les changements qui ont eu lieu aux portes du Royaume-Uni.

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni

Le rôle bénéfique d’Elizabeth II

La stabilité constitutionnelle est un acquis.

Alors que la Reine Elizabeth vient de célébrer ses 60 ans sur le trône, il est instructif d’observer les changements qui ont eu lieu à notre porte.

  • L’Espagne est passée d’une monarchie absolue à une dictature fasciste puis à une monarchie parlementaire, avec un coup d’État infructueux en 1981 et une agitation républicaine pérenne.
  • La Grèce, monarchie depuis 1974, a subi 7 années de dictature (« la dictature des colonels ») après 1967, suivies par une mutinerie navale avortée, la proclamation d’une République, une brève phase de démocratie multipartite puis, l’année dernière, la suspension de cette démocratie dans un coup d’État soutenu par Bruxelles.
  • L’Union Soviétique s’est effondrée, donnant naissance à huit nouvelles Républiques et sept dictatures d’intensité variée.
  • La Yougoslavie s’est fragmentée, à travers trois guerres meurtrières, en six Républiques parmi lesquelles deux d’entre elles sont dans les faits subdivisées en de plus petits États.
  • L’Allemagne est passée d’une occupation par quatre puissances étrangères à une division, puis à une réunification.
  • La Belgique a eu trois dérogations constitutionnelles, chacune essayant de trouver un nouvel équilibre entre les différentes composantes linguistiques. Elle vient juste d’émerger d’une période record sans gouvernement avec la coalition des partis qui ont perdu les dernières élections.
  • La Tchécoslovaquie est passée par le Printemps de Prague de 1968, une nouvelle occupation russe, la Révolution de velours de 1989 et s’est finalement scindée en deux États.
  • Le Portugal est passé d’un absolutisme d’extrême droite via un bref flirt avec l’absolutisme d’extrême gauche, au républicanisme, avec six gouvernements provisoires en conséquence de la révolution de 1974.
  • Chypre est partie de l’unité pour aller vers la scission, jusqu’à l’impasse actuelle où une partie clame sa légitimité sur toute l’île quand l’autre partie clame son autonomie.
  • La Bulgarie, après le communisme et la démocratie, a brièvement élu son roi comme Premier Ministre avant d’installer le républicanisme.
  • L’Italie a vu défiler 56 gouvernements, quatre assassinats politiques majeurs et la condamnation criminelle de dizaines de ministres et de deux anciens Premiers Ministres. Aujourd’hui, elle aussi a suspendu sa démocratie multipartite.
  • La Hongrie vient de mettre au rebut sa Constitution, et pourrait être la prochaine sur la liste pour une junte imposée par Bruxelles.
  • La France… Oh, vous avez saisi l’idée.

Heureux est l’État où, si acharnés que soient les débats sur la façon de gouverner, se trouve un accord général sur la légitimité du système en lui-même. Quelle que soit votre opinion sur l’idéal abstrait de la forme d’un gouvernement, vous reconnaîtrez, aujourd’hui plus que n’importe quand, ce que la reine a apporté à son pays.

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