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"... quand les dieux s'adressent aux mortels, c'est pour mieux les dévorer."

Publié le 13 février 2012 par Clarabel

Ce roman est un vibrant hommage à la folie pop des années 60, mouvement né en Grande-Bretagne, porté par sa jeunesse agacée d'être enfermée dans des carcans, avec pour symbole, quatre types venus de Liverpool, quatre agitateurs de génie, qui ignorent à quel point ils vont incarner le renouveau dans le paysage musical. 
C'est sorti dans un souffle, mais j'ai trouvé ce roman : superbe. 
Que vous dire ?! C'est l'histoire de Cornelius Caine, un jeune aristocrate, bègue, maladroit et ingénu. Après la mort de son père, il découvre que celui-ci n'était pas son géniteur mais il s'en fiche. Il quitte son pensionnat guindé et réservé pour les riches, obtient le soutien de sa grand-mère et déboule à Londres chez sa cousine Alice. Celle-ci est blonde, ravissante, pimbêche et cynique. Elle est aussi mannequin chez Mary Quant et partage son appartement avec Sally, la petite copine du manager des Beatles. 
Cornelius est un vrai, grand passionné de musique. Aussi sa rencontre avec les Fab Four sera déterminante dans sa vie, et particulièrement le lien étroit qui s'est tissé avec John Lennon himself. Très vite le garçon est grisé, se laisse emporté par ce tourbillon de bonheur, avant la chute ... terrible. 
Ce roman rend compte d'une époque dédiée à la fête, aux rêves et à la révolution. Nous sommes dans un pays qui est sorti éreinté par des années d'après-guerre et dont la jeunesse n'en peut plus de vivre et de s'éclater. La musique apparaît alors comme le refuge idéal, le défouloir propice et salvateur. 
Les années 60 sont synonymes de sons nouveaux, de textes bubble-gum qui parlent d'amour, de prises de conscience, de guitares qui dégomment et d'artistes émergeants, comme les Stones, les Who, les Kinks, Marianne Faithfull, Bob Dylan... La lecture montre l'évolution des moeurs, des tendances, des envies et des coups de gueule. C'est un joyeux fourre-tout, qui trace non seulement un portrait des Beatles, en gros, en bon, en rapide, mais qui dresse aussi un panorama musical de l'époque. Le roman a parfaitement réussi sa mission à vouloir expliquer le courant des débuts de la pop, tout en brodant autour d'une brochette de personnages communs, et très attachants, comme Cornelius, sa cousine Alice, son pote Chris ou Lady Theodora. 
Branché, sans être pédant, instructif, sans vouloir étaler sa science, ce roman touche sa cible et séduit sans concession. Enfin un titre de la collection Backstage qui m'enthousiasme pleinement !

Au nom du Père du Fils et de John Lennon, par Laurence Schaack et Goulven Hamel
illustrations de David Scrima - Nathan, coll. Backstage, 2012. 


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