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Rien à dire ?

Publié le 08 mars 2008 par Aureliepaslignac

Bah oui, qui l'eût cru ? Qui aurait osé parier sur le fait qu'une telle chose puisse un jour m'arriver ? Et pourtant, aussi surprenant soit-il, le cruel constat m'apparaît ce jour telle une évidence : j'ai rien à dire.

J'en parlais récemment avec une blogueuse, durement touchée par la panne-sèchitude aigue et le tarissage inspirationnel soudain. J'avais beau compatir sincèrement à sa douleur, je ne pouvais m'empêcher de ricaner intérieurement "c'est pas près d'm'arriver, ah ça non, dis donc, pour sûr !".

Faut avouer, je parle beaucoup. Pas toujours pasque je sais me retenir, je suis polie et bien élevée merci maman. Mais je parle beaucoup. Même quand je suis seule. Preuve en est que le mur de la cuisine se laisse périr doucement en se fissurant chaque jour un peu plus. Et hier, le mur de la salle-de-bain m'a menacé d'en faire autant. M'en fout, z'avaient qu'à pas avoir d'oreilles ces cons-là.

Pour peu que je sois détendue et entourée de gens que j'aime bien, je peux bavasser non-stop des heures durant. Même pas besoin d'interlocuteurs actifs puisque je suis autonome et, sans modestie aucune, je dois bien admettre que j'excelle dans l'art du question-réponse. Paulo l'a bien compris et a opté pour la technique hochement de tête de base pour ainsi économiser sa salive en vue d'une meilleure digestion... considérant le fait qu'il est mon cobaye number 1 et goûte tous mes plats, gageons que son choix est judicieux.

Pour peu que je sois stressée, je me mets à parler encore davantage. Surtout ne pas laisser de blanc, cet horrible blanc qui me donnerait l'occasion de penser à l'angoisse qui m'étreint et à l'envie d'être ailleurs qui m'anime. Cet horrible blanc qui surtout m'offrirait le loisir de réfléchir à quelque chose d'intelligent à dire. ce serait dommage, on perdrait toute spontanéité, pas vrai ?
Typiquement, j'ai souvenir de l'épreuve du permis de conduire. Pendant les premières minutes, tandis que le premier candidat se débattait avec les pédales, pas un bruit dans la voiture. Seuls quelques prenez à droite et garez-vous en épi de l'inspectrice, et les hurlements le ronronnement du moteur et le craquage de la boîte de vitesse venaient interrompre le silence qui écrasait le véhicule. Il ne fallut pas long pour que j'ouvre la bouche. Blablabla bla blabla blabla bla (je vous retranscris le monologue de mémoire, excusez l'imprécision mais le temps a passé depuis lors). Alors oui, je le concède, j'ai gavé tout le monde, à commencer par l'inspectrice qui me faisait gentiment comprendre que ça ferait plaisir à tout le monde si je voulais bien consentir à fermer le temps de l'épreuve ma grande gueule. Mais moi, ça m'a détendu.
(Nota : pour ceux qui restent suspendus à mes lignes se demandant "alors ce permis ? l'a eu, l'a pas eu ?" je vous rassure "l'a eu". Comme quoi j'étais bien détendue... et l'inspectrice pas rancunière)

Alors autant vous dire que jamais ô grand jamais je n'ai un jour imaginé que je resterais là, face à ma page, sans rien avoir à écrire.
Oh, je ne suis pas en train d'avancer que les posts que je vous ponds régulièrement sont tous d'un intérêt notable, mais ils au moins le mérite de couler tout seul, d'une traite, un peu comme la vodka au fond de mon gosier en fin d'une soirée entre amis.

Bah, voyons le bon côté des choses, le verre à moitié plein : si je n'ai rien à dire, c'est que tout va bien.
Bon, j'ai bien ce fichu problème de chaussette droite qui glisse au fond de la chaussure quand je marche (ce qui m'inquiète d'autant plus que la chaussette gauche reste, elle, toujours bien en place) mais je ne voudrais pas vous embêter avec ça. Mais, une fois ce souci (de premier ordre et très handicapant au quotidien qui ralentit considérablement mon allure et provoque un chatouillis insupportable au niveau du dessous de mon pied (la plante ?)) mis à part, force est de constater qu'en ce moment, tout va bien.

Ainsi, comme mon père, grand sage parmi les grands sages, me l'a toujours si bien expliqué Tu sais, si t'as rien à dire, t'as le droit de la fermer, je saurais donc aujourd'hui me taire et je laisserais la parole à mes premières chouquettes.

chouquette

Chouquettes pipelettes pour prendre le relai quand on sait plus quoi dire
D'après la recette de Bulle, pro ès p'tits choux
Pour une vingtaine de choux

  • 12,5 cl d'eau
  • 50 g de beurre demi-sel
  • 1 bonne cuillère à soupe de sucre en poudre
  • 75 g de farine
  • 2 oeufs
  • sucre glace
  • sucre en grains

Chauffer l'eau, le sucre et le beurre en dés dans une petite casserole. Lorsque le sucre est dissous et le beurre fondu, porter à ébullition. Hors du feu, ajouter la farine d'un coup et remuer vigoureusement jusqu'à ce que toute la farine soit amalgamée et qu'une boule de pâte se forme. Remettre alors sur feu doux et dessécher la pâte pendant 2-3 minutes en remuant toujours.
Transférer la boule de pâte dans un saladier et incorporer un à un les oeufs entiers. Remuer très énergiquement entre chaque ajout pour rendre la pâte bien lisse. Verser la pâte dans une poche à douille et dresser des petites boules de pâte sur une plaque chemisée de papier sulfurisé. Bien espacer les tas car ils gonflent à la cuisson. Saupoudrer de sucre glace puis parsemer de grains de sucre.
Enfourner 15 minutes à 210°C puis baisser la température à 180°C et prolonger la cuisson de 10 à 15 minutes (selon les fours - se fier à la belle couleur dorée des choux). Eteindre le four, entr'ouvir la porte et y laisser les chouquettes sécher 10 minutes.

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Heureusement que j'avais rien à dire, hein ?


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