Maudite Aphrodite !

Pourquoi n’y a-t-il pas une journée mondiale de l’homme ! Il y en a une pour les droits de l’homme, mais elle concerne autant les femmes que les hommes. Aucune n’est exclusivement consacrée au sexe masculin comme c’est le cas aujourd’hui pour l’autre sexe. Injustice ?

Les messieurs doivent-ils s’en plaindre ? Cette lacune n’est-elle pas plutôt le signe de leur supériorité ? Eux n’ont pas besoin qu’on réaffirme leur existence : elle va de soi, comme si le sexe masculin était la norme. Les femmes, elles, semblent privées d’assistance et de reconnaissance, et c’est pourquoi il faut leur dédier une journée.

Les hommes devraient donc se réjouir de n’avoir pas encore besoin d’une date dans les calendriers. C’est un reste de leur immémorial ascendant. Mais tout change. La parité s’inscrit dans les moeurs ; un quart déjà de nos députés sont députées. Elles gouvernent, veulent être présidentes, et se moquent de leurs rivaux. Elles philosophent et gagnent de l’argent.

La prééminence masculine est en péril… Il est loin le temps où l’on pouvait dire sans rire que la femme est issue d’un os surnuméraire pris à Adam. Le partage des tâches est sens dessus dessous. Et le mythe d’une intelligence mâle supérieure est contredit chaque matin par les classements de lauréats.

L’homme devient un sexe comme l’autre ! Au chauvin qui voit dans tout étranger un sauvage, on a assez répliqué que lui aussi est un sauvage aux yeux des autres cultures. Mais aux hommes qui disent que les femmes pensent avec leur sexe, voilà qu’on leur retourne l’argument. Avec quoi croient-ils donc penser ? A notre tour, nous voilà forcés de nous regarder avec leurs yeux à elles, et de constater la relativité de identité sexuelle.

Malédiction, la vérité n’a plus de sexe !