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UN MILLION, d'après Maupassant

Publié le 14 février 2012 par Dubruel

José Bonin était bègue

Et sot. En tout, il pensait

Ce qu’on devait penser.

Il avait épousé une collègue

Dont la sœur riche d’un million

N’avait pas d’enfant.

Pour elle, c’était la désolation.

Mais par conséquent

Elle laissera son argent

À Mme Bonin. Joie dans sa maison :

Les Bonin auraient un million !

 

La sœur mourut.

La conscience se drapa de noir

Et l’âme frémit d’allégresse.

Dès la fin de la messe,

La nièce courut

Chez le notaire voir

Le testament.

Effectivement

Donnait un million au premier-né.

Des Bonin. Mais si avant trois ans,

Ils n’avaient pas de bébé,

Cette fortune serait versée à un monastère.

José Bonin se promit d’être père.

Il s’y acharna pendant six mois

Il mit tout en œuvre. Sans succès, ma foi.

 

Par sa femme, José

Était harcelé, martyrisé.

Certains lui donnaient des conseils plaisants,

D’autres s’offraient aimablement

Pour remplacer le papa !

Et le temps passait

Plus de deux ans s’étaient écoulés.

L’héritage allait être perdu.

Horripilant,

Ce testament !

Il ne restait plus

Que six mois avant l’expiration

Qui permettrait aux moines de gagner le million.

 

Un grand gars

Qui passait pour un viveur, un guerrier

Réussit à devenir le familier

Puis l’ami préféré du ménage.

Il se nommait Philippe Morage.

Et voilà qu’un matin,

Madame Bonin,

Un peu sur son quant à soi

Mais le visage radieux,

Dit à son mari :

-Je suis enceinte, je crois.

Il la saisit

Dans ses bras

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Et l’embrassa.

 

Juste après la Toussaint,

Il alla porter le certificat du médecin

Chez le notaire dépositaire du testament.

L’homme de loi déclara que, du moment

Que l’enfant existait.

Le contrat était respecté.

Les Bonin devinrent riches d’un million.

 

Un soir, allaitant son poupon,

Mme Bonin confia à son mari :

-Philippe, ne mettra plus les pieds ici.

Il a été avec moi fort inconvenant.

José Bonin eut un sourire reconnaissant.

Il lui ouvrit les bras.

Elle s’y jeta

Comme une épouse bien rangée.

 

Il faut maintenant l’entendre parler

De l’adultère

Et des monastères !

Signé du pseudo :Edith Moimercy

 

 

Cette histoire, racontée en vers libres, est extraite du tome III (à paraître prochainement) consacré aux contes de Guy de Maupassant.

Les deux premiers volumes parus chez Edifree sont :

Tome I (34 contes) : Quel est cet imbécile qui ose mettre en vers des nouvelles de Guy de Maupassant ?

Tome II (40 contes) : Quel est donc ce cornichon qui persiste à mettre en vers des contes de Maupassant ?


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