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Monologue d'un pénis (article spécial Saint-Valentin)

Publié le 14 février 2012 par Francisbf

Bon, je m'étais promis de ne pas rediffuser de vieux articles, mais je ne me suis jamais promis de tenir mes promesses. Et pour aujourd'hui, ça s'impose.Puis ça doit dater de 2007, ce machin.

Je le sens mal.
Il est avec une d’Elles. Je l’entends, de ma tanière, j’entends son timbre, plus aigu que le Sien. Elle rit. Généralement, c’est mauvais signe. Ca veut dire que ça va recommencer. Comme régulièrement. Je ne sais pas pourquoi Il m’en veut, je ne sais pas ce que je Lui ai fait. Mais je sais que je n’y échapperai pas. Une fois de plus.
Il a quitté son siège. Il marche. Elle est à côté. Je le sais, je le sens. Ca va recommencer.
On est arrivés à destination. Ca continue à discuter, puis les sons se font plus étouffés. Des bruits de succion. Ho non…
J’attends le bruit de fermeture à glissière. Zzzzip. Je me crispe. Réflexe conditionné. Combien de fois ai-je entendu ce son honni ? Une lumière m’aveugle soudain. A quoi vais-je avoir droit cette fois-ci ?
Mon Dieu, elle veut me dévorer ! Une bouche avide, aux dents blanches et luisantes de salive s’approche de moi ! Je me contracte de terreur, mon corps est tendu comme un arc, je tremble de tout mon être.
Elle s’approche, je sens son haleine chaude de prédateur, chargée de vapeurs d’alcool, elle se referme sur moi !
Je crois ma dernière heure arrivée.
Mais non. De sa lourde langue, Elle s’est contentée de m’enduire longuement d’une salive visqueuse. Je suis parcouru de hoquets de dégoût. Evidemment. On commence par une humiliation. Ils savent y faire…
Elle arrête. Serait-ce fini ? Déjà ? Je n'ose y croire...
Ho non ! Je Le vois venir !
Pas la cagoule ! Pas la cagoule de plastique !
Sourd à mes injonctions désespérées, d’un geste sec, Il m’enferme dans cette camisole odieuse, qui me compresse, m’empêche de respirer, et me fait subir le supplice de la caverne infernale : Il me plonge dans cette sombre fosse, chaude, moite, sanguine, m’en extrait, m’y replonge, violemment, recommence, encore et encore, jusqu’à la nausée, une nausée implacable et glacée qui me saisit au bout d’une minute de ce traitement inhumain.
La torture est tellement intense que, secoué de convulsions irrépressibles, je vomis d’un jet une substance visqueuse qui me brûle de l’intérieur. Je me recroqueville, comme un enfant, espérant que ça cesse, je suis vidé, je n’en peux plus, faites que ça stoppe, faites qu’il en ait assez…
Je crois qu’il a entendu mes suppliques…
Il bafouille quelques excuses. Comme d’habitude. Je ne Le comprendrai décidément jamais. S’Il regrette, pourquoi me fait-Il subir cela ?


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